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Sujet : Sombre, mystique, introspectif

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De vincentp, le 15 décembre 2005 à 12:57
Note du film : 6/6

Ce film britannique de 1950, tourné en grande partie dans les décors naturels et champêtres du Pays de Galles et du Shropshire (nord-ouest de l'Angleterre) entremêle deux univers différents :

  • l'univers flamboyant de David O Zelnick, producteur du film, et qui place son épouse Jennifer Jones, pomponnée et passant d'une robe à l'autre, comme à son habitude (voir le Madame Bovary, de Minnelli), dans le rôle d'une jeune rurale du XIX° siècle.
  • l'univers de Michael Powell, co-réalisateur du film, sombre, introspectif et mystique, qui s'impose nettement dans cette version de 110 minutes (la version exploitée à l'origine, raccourcie à 82 minutes, et agrémentée de nouvelles scènes tournées par Mamoulian, le tout orchestré par Selznick, étant semble-t-il bien différente de cette version initiale).

Powell exprime en effet dans ce film une vision très globale, à la fois sombre et introspective, qui se manifeste par la multiplication de scènes filmées dans la pénombre, ou dans l'ombre (la première image, très symbolique, est celle d'un visage aux trois-quarts invisible), par la présence de personnages réfléchissant sur leurs pensées, sentiments et états d'âmes, tout en ne se dévoilant que très peu, conservant en eux de fortes zones d'ombre.

Cette vision comporte également une dimension mystique, matérialisée par des propos abrupts de l'héroïne (« une force nous gouverne »), par des commentaires off situés aux deux extrémités du film (« gone to earth », -« de retour à la terre »-, qui est aussi le titre originel du film), par des chants et une musique à la fois déphasés et divinatoires, par des images introduisant un caractère surnaturel de la nature (des arbres desséchés prennent des formes humaines et animales,…).

Comme dans un de ses précédents films, narcisse noir, Powell développe un thème qui lui est cher : l'antagonisme qu'il peut y avoir chez l'homme entre sa part passionnelle et sensitive, et sa part spirituelle, et les conséquences de cet antagonisme au sein de la société. Un fort conflit intérieur agite ainsi le révérend : doit-il honorer sa jeune épouse, au risque de commettre le pêché de la chair, ou doit-il au contraire rester fidèle à ses principes d'abstinence religieuse ? Doit-il se soumettre à l'ordre moral et social puritain de la communauté ou au contraire défendre une conception moins restrictive et plus libérale de la foi, plus conforme à ses intérêts du moment ?


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De jmarcf, le 17 mars 2006 à 11:40
Note du film : 6/6

Campagne anglaise, sombre atmosphère, beauté de Jennifer Jones – la réédition, s'il vous plaît, ou je meurs….


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De vincentp, le 31 janvier 2021 à 22:07
Note du film : 6/6

J'ai vu voir sa version anglaise, en 2005, à Lille, sur grand écran bien sûr. Un très bon souvenir. Version précieusement conservée à la bfi. Inutile de dire qu'une réédition de cette version s'impose car c'est une oeuvre cinéphilique majeure. N'hésite pas à t'exprimer Poet75.


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