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Forum : Frida

Sujet : Critique


De Christopher Brandon, le 16 avril 2003 à 00:00
Note du film : 5/6

« J’entends encore l’onde sensuelle… » Commençons par saluer la persévérance de la belle Salma Hayek, qui a permis par sa remarquable ténacité, de rendre enfin ce film réalisable. Il aura fallu sept ans pour monter le plan financier et parvenir à convaincre un studio, Miramax en l’occurrence, de l’opportunité d’un film sur la vie de Frida Kalho. Car il s’agit bien là d’une biographie romancée et non d’une fiction pure. L’histoire n’en est que plus forte et poignante. La vraie Frida, qui en plus d’avoir eu un terrible accident, fut atteinte enfant de la polio, a réellement vécu dans les grandes lignes ce que l’on voit à l’écran : son engagement politique, les tromperies de son mari, ses propres escapades… Sans parler de la douleur, omniprésente, qui va en empirant.

Ceci étant, qu’est-ce qui distingue ce film des précédentes hagiographies plus ou moins réussies de peintres célèbres ou inconnues (pour les meilleures, voir Basquiat de Julian Schnabel ou bien Artemisia d’Agnès Verlet, pour le moins bon, Surviving Picasso de James Ivory) ? Et bien tout le film repose sur l’énergie et le charme dévastateur de Salma Hayek, totalement habitée par le personnage, et sur le formidable travail de mise en scène de Julie Taymor, précédente réalisatrice de l’étonnant Titus adapté de Shakespeare et connue aux Etats-Unis pour sa mise en scène du Roi Lion à Broadway. Le film est un perpétuel jaillissement de couleurs, servi bien entendu par les toiles de Rivera et de Frida, avec des allégories mêlant personnages de pâte à modeler, images de synthèse et collages, le tout sur une musique entre fado et tango, très en phase avec les images. Elle valut d’ailleurs à Elliot Goldenthal (entendu dans Final Fantasy et dans Entretien avec un vampire notamment) l’oscar de la meilleure musique de film.

Frida est un tourbillon de sentiments et de couleurs, de liberté et d’audace. Il est la preuve qu’un studio peut aussi investir dans des œuvres habitées et personnelles. Les seuls regrets vont au choix de la langue d’interprétation, l’anglais en VO, qui certes ouvre le marché américain, mais qui perd tout de même en authenticité par rapport à l’espagnol. Dans le même temps, on ne boudera pas la qualité du casting, avec un nombre impressionnant de guest-stars venues encourager (et reconnaissons que ça peut faire plaisir) Salma Hayek. Je ne trahirai personne, allez voir ce beau film qui mérite d’y passer deux heures !


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