"Je t'ai cassé!"

A l'origine de ce film, il y a un homme. Jean Dujardin. L'acteur et comique français avait déjà créé le personnage titre dans l'un de ses sketches et c'est en lui imaginant des histoires en grand que le film est né.

Brice de Nice est un surfeur… qui n'a jamais quitté Nice. Autrement dit, qui n'a jamais connu de vague qui puisse permettre de surfer. Il a du style, les femmes sont sous le charme et l'argent de son père n'est pas forcément étranger à son succès populaire. D'ailleurs quand ce dernier se fait arrêter pour blanchiment d'argent, Brice est obligé de remettre les pieds dans la réalité. Il doit travailler, tombe sur un autre type paumé qui – croyant lui faire plaisir – l'emmène à Biarritz pour une compétition de surf. Tout le monde artificiel de Brice menace de s'écrouler…

Il faut reconnaître qu'il y a des bonnes choses dans ce film. Tout d'abord le personnage, qui est vraiment original, très bien construit, à la fois drôle, insupportable, crétin et touchant tellement il est à la masse, incapable de réagir intelligemment à la moindre contrariété de l'existence. Jean Dujardin est parfait dans le rôle et apporte une justesse et une finesse que d'autres n'auraient sans doute pas apportées. Le fait qu'il connaissait le personnage depuis fort longtemps contribue sans doute à sa justesse.

Le mise en scène est également de qualité, osant le décalage avec intelligence, proposant quelques belles idées visuelles (le tout début par exemple avec la découverte de Brice et d'ensuite le décor qui ne correspond guère à son personnage) et assurant un rythme dans les scènes qui se veut toujours alerte et vif.

Mais là où le bât blesse, c'est dans le scénario. Tenir 1h40 sur un personnage, c'est impossible. On tourne vite en rond, le personnage devient prévisible et les gags sont vite éculés. C'est d'ailleurs pour cela qu'il y a des histoires dans les films : pour faire vivre les personnages, les révéler !

Certes le scénario propose quelques événements obligeant Brice à se confronter à la réalité, à se découvrir. Seulement tout compte fait, il y n'a que deux péripéties : l'arrestation de son père qui lui fait perdre toute fortune et l'arrivée à Biarritz pour la compétition. Le reste, ce ne sont que des sketches qui se succèdent, des gags à n'en plus finir et souvent les mêmes : passages musicaux, "cassage" de gens, etc.

Bref, on s'ennuie vite et le film manque de souffle, de retournements, d'histoire. On sent même le réalisateur (et le monteur) tirer sur la corde, faire long, alors qu'il est évident qu'ils manquaient de matière.

Malgré tout, le film a réussi à trouver son public avec presque 700 000 spectateurs à Paris et presque 4,5 millions en France… Pas mal !

Au secours ! Mayday ! Mayday ! Pollution cinématographique éxécrable !! Appels au Editeurs !! S.O.S !! S.O.S__ !!!!

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