La version longue ne métamorphose pas le film (le seul remontage vraiment indispensable ces dernières années reste celui de Cop land, qui passe de moyen à excellent), mais développe un peu l'aspect politique et le rôle des militaires africains. Tears of the sun est un film plus complexe qu'il n'en a l'air : contrairement à ce qu'en a dit la critique française unanimement outrée, les soldats U.S. ne sont pas montrés en libérateurs héroïques. Ce sont des officiers bornés (Tom Skerritt dans une pâle figuration indigne de lui) ou quasi robotisés (Bruce Willis qui commence à ne plus ressembler à rien), face à un peuple digne et meurtri. A la fin du film, les "sauveurs" s'en vont la queue entre les jambes, laissant l'avenir à un potentiel leader charismatique africain accueilli comme un messie. Tout ça n'a rien de subtil, c'est sûr, mais ce n'est pas la propagande bushienne huée par la presse. Fuqua est vraiment un réalisateur intéressant, car malgré un cast de vedettes inexpressives (Bellucci, pitié !), il dirige bien les seconds rôles : l'excellent Cole Hauser en particulier et maîtrise les séquences d'action à la perfection. Si King Arthur ou Tears of the sun ne sont pas réussis à 100%, Training day était superbe et on soupçonne Fuqua de nous réserver de bonnes surprises à l'avenir.