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Forum : Le Schpountz

Sujet : Pour l'émouvante Orane Demazis


De Montecristo, le 7 septembre 2005 à 15:37
Note du film : 6/6

Le schpountz est un film comme on n'en verra plus guère, tant les dialogues en sont écrits. C'est rare aujourd'hui (j'en ai quand même vu, par exemple dans Mystification ou l'histoire des portraits de Sandrine Rinaldi avec Lucia Sanchez).

La thématique de ce film de Marcel Pagnol ne peut en outre laisser indifférent tout cinéphile qui se respecte. Le cinéma brille, attire, jusque dans nos provinces reculées. A partir de ce lieu commun, Marcel Pagnol a réussi à donner à Fernandel l'un de ses plus beaux rôles. Orane Demazis est également extrèmement émouvante et touchante. IL FAUT AB-SO-LU-MENT que Le schpountz fasse l'objet d'une publication en DVD.


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De L\\\'Gé, le 7 septembre 2005 à 16:17

j'ai quand même rarement vu plus mauvaise comédienne que Orane Demazis, à part peut-être Jacqueline Pagnol!

Comme quoi il ne suffit pas d'être Pygmalion pour donner du talent …

PS: "Le schpountz" est en effet très écrit, et les dialogues emballant, comme toujours avec Pagnol !?


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De PM Jarriq, le 7 septembre 2005 à 17:25
Note du film : 5/6

Oui, mais attention : il y a mauvais et mauvais. Orane Demazis est tellement mauvaise qu'elle en devient bonne. Un peu comme Jean-Pierre Léaud ou Bardot. C'est une sous-catégorie, une élite en somme…


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De Impétueux, le 7 septembre 2005 à 17:36
Note du film : 6/6

Malheureux ! Ce n'est pas parce qu'elles sont également mauvaises actrices qu'il faut mettre dans un sac identique Orane Demazis qui a l'air d'un chat de gouttière particulièrement étique, et la lumineuse beauté de Jacqueline Pagnol !

Une jolie femme, même artistiquement gourde, reste une jolie femme !


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De L\\\'Gé, le 7 septembre 2005 à 18:32

Oui, bon …

N'empêche que Truffaut, lui, en tant que Pygmalion, ses femmes-actrices, elles étaient A LA FOIS belles, émouvantes et comédiennes…

Tout ceci n'enlève rien au génie de Pagnol


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De Montecristo, le 12 septembre 2005 à 22:38
Note du film : 6/6

Chacun ses goûts évidemment, Mais je trouve réellement qu'Orane Demazis est belle dans Le Schpountz, je persiste et je signe. Elle ne répond pas aux critères du marketing publicitaire. Mais c'est précisément cela que j'aime. Du reste Fernandel, qui n'est assurément pas un Apollon a des instants dans ce film où il devient beau. Précisément dans certains dialogues avec Orane Demazis. C'est la magie du cinéma que de nous le faire croire.


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De PM Jarriq, le 13 août 2006 à 12:26
Note du film : 5/6

Bonne nouvelle que l'annonce de sortie DVD du Schpountz ! Je n'ai jamais été fan de Fernandel, dont le jeu démonstratif et lourdingue a souvent vampirisé ses films, mais là-dedans il atteint au génie : "Tu n'es pas bon à rien, tu es mauvais à tout" lui assène le grand Charpin. Le film est bourré de répliques de ce cru, de seconds rôles croustillants (Brasseur en homo gloussant), et l'oeil assez cruel que pose Pagnol sur le métier du cinéma, est toujours d'actualité, même si le monde à bien changé depuis…


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De Impétueux, le 13 août 2006 à 23:27
Note du film : 6/6

Vous devez avoir les mêmes sources que moi, et avoir appris que l'excellente Compagnie Méditerranéenne de films, déjà éditrice de la trilogie de Marius, de Manon des sources et de La fille du puisatier s'était résolue à faire paraître la totalité de l'oeuvre cinématographique de Marcel Pagnol et, en première sortie, ce SchpountzFernandel réalise une de ses meilleures compositions ; et – hélas ! – je vous rejoins entièrement, il n'y en a pas légion, tant cet acteur merveilleusement doué s'est souvent vautré dans la facilité ! Sur le fil du Petit monde de Don Camillo, je me suis risqué à esquisser une liste de ses incontestables bons films ; même rejoint et corrigé par Verdun, nous avons bien eu du mal à en trouver la douzaine…

Mais Le Schpountz en est, évidemment !

Seul reproche aux éditions de la CMF : le prix de ses éditions, par ailleurs techniquement sûres et agrémentées de suppléments excellents.


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De Impétueux, le 14 décembre 2006 à 18:42
Note du film : 6/6

Même Gaulhenrix ne m'en voudra pas si je m'écrie, après plusieurs années d'attente, Albo lapillo diem notaremus !, ce qui signifie très clairement que nous allons marquer ce jour d'une pierre blanche…

…car Le Schpountz est enfin disponible en DVD !!!


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De Gaulhenrix, le 15 décembre 2006 à 10:03
Note du film : 5/6

Ce jour est, en effet, à marquer d'une pierre… allez !, immaculée !


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De droudrou, le 15 décembre 2006 à 11:21
Note du film : 5/6

Si mes souvenirs de classe de latin sont bons : "laudeamus" et "gaudeamus".


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De PM Jarriq, le 16 décembre 2006 à 17:33
Note du film : 5/6

La restauration effectuée sur le DVD est assez spectaculaire, et hormis un ou deux plans flous irrécupérables, on redécouvre Le schpountz comme on ne l'avait jamais vu.

Le film se suit avec toujours le même plaisir, il est très bien construit en trois actes et un épilogue, et le couple Fernandel-Demazis est une vraie réussite. Pagnol, homme de lettres avant tout, pose un oeil sans complaisance sur le milieu du cinéma, peuplé de mythomanes ridicules, de cabotins pathétiques, de techniciens cyniques, sans vie privée, seul le vieux producteur semble trouver grâce à ses yeux, ce qui est assez inhabituel.

A revoir le film, il est clair que Fernandel en fait des tonnes, des mégatonnes, parfois sans rime ni raison, et parfois avec justesse (ses face à face délectables avec l'immense Charpin), mais le rôle s'y prête. Hormis le retour au village, un peu longuet et complaisant, voire légèrement niais, Le schpountz est un régal, presque pas atteint par le vieillissement. C'est un conte moral, un parcours initiatique, la victoire des laids et des ratés, qui ne se font accepter que lorsqu'ils s'acceptent eux-mêmes. Le discours de Demazis sur les comiques, quoique emphatique, est magnifiquement écrit, et effectivement comme quelqu'un le disait plus haut, l'actrice en devient presque belle. Bref : à revoir et revoir…


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De Gaulhenrix, le 16 décembre 2006 à 18:12
Note du film : 5/6

On ne peut rien ajouter à pareil modèle de synthèse de réflexion sur un film : du PM Jarriq, quoi… Bravo !


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De Boromir, le 16 décembre 2006 à 20:14

Film que j'adore… Je regrette juste d'avoir à attendre si longtemps pour avoir enfin le DVD entre les mains. Je l'ai commandé depuis un moment, mais ça traîne, ça traîne !


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De joujou, le 6 février 2007 à 14:53

Le film est bon mais il faut donner le sens du mot Schpountz car c'est important de le connaitre ???,


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De droudrou, le 6 février 2007 à 18:13
Note du film : 5/6

Le film s'essaye de l'expliquer sur toute sa durée… autrement, alors que nous éprouvons quelques difficultés à faire l'Europe, si j'en donne une autre définition, et issue de l'époque où je faisais mon service armé, je risque fort de déclencher la troisième grande guerre mondiale !…


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De jipi, le 30 mars 2007 à 11:35

Le spchountz contient une des plus belles répliques du cinéma Francais

"Vous savez quand on devient vieux? C'est quand la jeunesse vous laisse tomber


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De sepia, le 30 mars 2007 à 23:23
Note du film : 5/6

L'immense beauté du monologue de M. Mayerboom, ce cher Léon Belières, m'émeut aux larmes dans sa simplicité première.La plus belle déclaration d'amour faite a la jeunesse…Le désespoir contenu de cet homme qui ne peut que constater , oui, "le naufrage de sa vieillesse" cher à Petain, force le respect!

Si tout nos maitres, instituteurs , si tous les politiques ou autres meneurs d'hommes avaient su parler et apprendre la vie a nos fils, nos époux,de cette façon, la "musique" de nos vies eut changée…Mais qu'ils furent donc médiocres, les dialoguistes de notre vie!


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De Impétueux, le 31 mars 2007 à 09:08
Note du film : 6/6

Tout en notant que c'est le Général de Gaulle qui a employé l'expression La vieillesse est un naufrage et qu'il ne l'appliquait pas forcément qu'au Maréchal Pétain, mais peut-être et sans doute aussi d'une façon plus générale, j'approuve en tous points les messages de Jipi et de Sépia ; oui, ce monologue de Meyerboom, sous une apparence aimable, est poignant, pathétique, même, et montre chez Pagnol un sens de la gravité qu'on lui a souvent dénié.

Assez curieusement, je songe que Michel Houellebecq développe dans son dernier livre, Plateforme (moins bons que les premiers, par ailleurs) de façon à peu près identique, ce désespoir de l'homme vieillissant qui, littéralement, n'est plus vu comme quelqu'un du même espace par la jeunesse…


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De droudrou, le 31 mars 2007 à 10:22
Note du film : 5/6

Il y a un film, mais lequel, où Fernandel évoque un petit bossu ! Ne serait-ce pas la même source ? C'est poignant !


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De starlight, le 31 mars 2007 à 10:35

Oui cher Ami ! il s'agit de Naïs de Marcel Pagnol (1945) dans lequel Fernandel (Toine), bossu, vient sauver l'honneur de la famille… en proposant d'épouser Naïs (Jacqueline Pagnol), enceinte !…. C'était l'époque des "bons sentiments".


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De PM Jarriq, le 31 mars 2007 à 11:22
Note du film : 5/6

En tout cas, cette "tirade du bossu" a réussi à faire pardonner à Fernandel des décennies de navets, de numéros de cabotinage éhonté, d'humour cauteleux… Pas mal, pour cinq minutes de présence à l'écran. Merci, Pagnol !


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De Impétueux, le 5 avril 2007 à 23:39
Note du film : 6/6

Elève Droudrou, vous obtiendrez 1/10 dans la connaissance de l'oeuvre de Pagnol et vous ferez réviser votre mémoire : vous aviez déjà interrogé la communauté de DVD Toile sur le monologue du Petit bossu sur le fil de L'armoire volante !

Perseverare diabolicum !


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De droudrou, le 6 avril 2007 à 08:55
Note du film : 5/6

Je vieillis, votre honneur ! Je vieillis ! Et les circonstances atténuantes diminuent avec l'âge !

Vain Dieu, c'est le retour de bâton que j'attendais ! Qu'est-ce qu'il va encore me passer ? Si je pouvais lui parler de Catwoman ou de Marie-Antoinette… ou comme De Funès et Galabru dans un des gendarmes : "Mon Dieu ! J'ai un très grand regret ! – et l'autre qui enchaîne – Coeur sacré de Jésus ! – Priez-pour nous mon adjudant-chef !…" – Et qu'est-ce qu'il fait à veiller si tard pour invectiver les gens qui rentrent bourrés chez eux ! Avec Impétueux, la trêve pascale, il ne sait même pas ce que c'est !


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De Gaulhenrix, le 13 février 2008 à 12:50
Note du film : 5/6

Eh oui ! Le cadrage… C'est d'ailleurs tout l'art de la réalisation : le Tout Petit a pour ambition de regarder la Dame par en-dessous ; la contre-plongée le lui permet ! C'en est même un véritable tic de langage – notamment au spectacle de Guignol


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De droudrou, le 25 avril 2008 à 23:34
Note du film : 5/6

Vous fîtes bien, Alakazam… Cependant, imaginons que le film n'existait pas et que le personnage ait été créé par Smaïn… et repris par Fernandel ! Dans le cas de remakes, c'est toujours difficile d'avoir un avis neutre puisqu'il existe déjà une référence ! Mais, sans rejeter Smaïn, je pense que le film fait partie de nos nostalgies sur lesquelles il n'est pas possible de revenir. C'était une simple remarque.


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De pamina, le 26 avril 2008 à 08:22
Note du film : 5/6

Très juste et bien réfléchi mon cher Droudrou !… c'est ce que j'ai dit à mon deuxième mari "si je t'avais connu en premier, j'aurais été follement amoureuse de toi"… Tout est une question de préséance dans la Vie !…


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De WERTHER, le 26 avril 2008 à 11:02
Note du film : 5/6

Il est certain que Gérard Oury ne fut pas un branque, un cinéaste de pacotille. Mais reprendre "le Schpountz" de Pagnol (pléonasme) c'était une grossière erreur. "la Femme du boulanger", "Angèle" et quelques autres aussi peuvent se reprendre, "le Schpountz", non. L'image bien idéalisée et franchement mais volontairement naïve du monde du cinéma proposée par Pagnol était déjà en son temps admissible au second degré. Soixante ans plus tard, elle n'a aucune chance de convaincre… Smaïn ou un autre, pourquoi pas mais c'est moins une question de casting qu'une affaire de bon sens.

Fernandel avait livré ici l'une des plus puissantes créations du cinéma Français. Elle vaut toujours bien des décennies plus tard. Mais, comme toujours en cas de composition éclatante, le comédien ne trouve véritablement son génie que dans l'assurance de ses puissants étais. Fernand Charpin surtout mais aussi Robert Vattier, Jean Castan, Léon Bellières, Orane Demazis, Robert Bassac, Henri Poupon étaient là comme étais. Ils propulsent littéralement le Marseillais à tronche chevaline vers ses propres nues. Pagnol, d'ailleurs, ne s'y trompait pas qui n'avait que mépris pour ce qu'on appelle l'art du comédien. Nous sommes tous comédiens. Naturellement. C'est une tare naturelle. Dès la maternité, nous chialons pour être satisfait et dès lors, nulle tricherie, nul camouflage ne nous est trop cher pour honorer nos caprices ou simplement nos vouloirs… Certains hommes, de cette tare font une noblesse. Il faut les saluer mais ne jamais perdre de vue qu'un comédien n'est jamais aussi bon que lorsque trois autres comédiens le mettent bien en valeur. Brando dans "Sur les quais" a Malden, Steiger, Erickson et Cobb pour le prendre aux aisselles et le lever bien haut. Et il n'est pas de comédien qui puisse dire : c'est quand je suis seul en scène ou face à l'objectif que je donne le meilleur de moi – même. Rien n'es plus faux. L echant est une affaire perso, la comédie une histoire collective.


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De Le sage, le 29 mai 2010 à 22:47

Avez vous remarqué dans l'existence
Que les couples ne sont pas assortis
Car bien souvent si la dame est immense
En général le monsieur est petit
La femme à barbe épouse l'homme imberbe
Le gros la maigre et la maigre le gras
Le doucereux adore la femme acerbe
Quoique l'on dise moi je ne comprends pas ça
Car pour s'aimer c'est très curieux
Il n'y a pas de juste milieu !

Je n'ai jamais compris l'amour
Il est souvent aveugle et sourd
Pas besoin de discours
On y revient toujours
Je n'ai jamais compris l'amour

Approuvez vous tous ces chats de gouttière
Qui pour l'amour se courent après en miaulant
Si on faisait comme eux des heures entières
On trouverait que c'est trop fatigant
Et pour les chiens croyez vous que c'est bizarre
Même dans la rue sous le nez des passants
Pour le taureau c'est encore plus barbare
C'est un peu vache je vous le dis en passant
Taureau la vache, le chat le chien
Moi je trouve que ce n'est pas bien

Je n'ai jamais compris l'amour
Il est souvent aveugle et sourd
Pas besoin de discours
On y revient toujours
Je n'ai jamais compris l'amour…

Voilà !


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De New-JPL, le 14 février 2012 à 17:48
Note du film : 6/6

Joyau incontournable du VIIème art français, LE SCHPOUNTZ, en dépit des nombreuses rediffusions, ne lasse pas le cinéphile véritablement passionné.

Tout a déjà été dit sur ce film extraordinaire, je ne rappellerai ici qu'une seule citation : " le rire… peut-être est-ce Dieu qui a donné cela aux hommes pour les consoler d'être intelligents ". Une pensée constante chez Marcel Pagnol, qui défendra ce point de vue dans ses NOTES.

Le rôle qui consacra définitivement la carrière de Fernandel en " monstre sacré ".

Un monstre sacré dont certains (encore) se souviennent aujourd'hui.


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De Impétueux, le 26 octobre 2012 à 11:09
Note du film : 6/6

Ce n'est peut-être pas le meilleur film de Marcel Pagnol (il me semble que La femme du boulanger est un zeste au-dessus, et il faudra que je revoie Regain quand la Compagnie méditerranéenne de films aura cessé de s'embrouiller avec Sylvie Giono), peut-être pas le meilleur film, donc, mais sans doute le meilleur écrit pour le cinéma, qui n'adapte ni un succès de théâtre (Topaze ou les deux premiers volets de la Trilogie Marius/Fanny/César), ni un autre écrivain (Giono, la plupart du temps, Daudet, Zola, Maupassant). C'est mieux que La fille du puisatier, mieux que Manon des sources qui sont pourtant des films formidables.

Ultra connu, Le Schpountz restauré et fort bien présenté dans ce DVD très attendu, émerveille toujours autant, aussi bien par la pertinence de son regard sur le monde du spectacle, les illusions et déconvenues qu'il suscite, la dureté de son atmosphère, que par les scènes absolument incroyables de pure bouffonnerie. Car s'il est un film où la formidable verve de Marcel Pagnol s'est donnée à plein, c'est bien celui-ci

C'est ouvert par la scène éblouissante de l'épicerie où les mots succèdent aux mots, les trouvailles aux trouvailles, les merveilles aux merveilles ; très écrit, comme on l'a beaucoup dit, mais porté par des acteurs d'un tel niveau, Charpin et Fernandel, qu'on en demeure sidéré, guettant avec gourmandise chaque réplique, comme l'épicier des Accates guette les Anchois des Tropiques.

Il est bien dommage d'ailleurs que l'apparition de la notion de film-culte, dont plusieurs générations connaissent par cœur les répliques (Les bronzés, ou Le Père Noel est une ordure, par exemple) soit un phénomène relativement récent, suscité par des passages continus à la télévision ; sinon, que de merveilles pagnolesques bruisseraient repas de famille, cours de recréation ou soirées entre amis ! (Tu manges, mais tu ne te nourris pas : c'est moi qui te nourris ! ou Rondin malsain de viande ambulante (le rôti de porc avarié) ou Je ne me vois pas vivre entre la morue sèche et le Roquefort humide ou encore Dieu m'aurait-il envoyé ce don pour me laisser vivre dans le gorgonzola ?).

Partant à une allure folle – car peu après la scène extraordinaire de l'épicerie, il y a le fameux Tout condamné à mort aura la tête tranchée – où Fernandel, souvent si mal employé, donne la mesure de son immense talent -, le film se calme ensuite. Un peu trop, peut-être, mais il n'était sans doute pas possible de conserver tout uniment le brio fabuleux de la première demi-heure.

Et puis le reportage acide sur les studios à la fin de l'Entre-deux-guerres est, pour les férus de cinéma que nous sommes, instructif et drôle à souhait. Et cette partie-là est aussi enluminée par le merveilleux monologue de Meyerboom (Léon Belières), si poignant et triste sous ses allures bonhommes (j'ai déjà dû dire quelque part qu'il m'a fait songer à ces pages définitives de Michel Houellebecq dans La possibilité d'une île sur l'effacement des vieux du paysage des jeunes, leur disparition symbolique).

Contrairement à beaucoup, je ne trouve pas niaise et complaisante la fin du film, le retour d'Irénée et de Françoise (Fernandel et Orane Demazis) dans la vieille épicerie, la supercherie et la révélation de la fortune d'Irénée. C'est attendrissant, doux, ça met la larme à l'œil et ce n'est pas un reproche…

C'est en tout cas du Pagnol bien exact. Quel bonheur d'avoir conservé en film ce Trésor !


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