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Sujet : Fort au départ il s'améliore par la comparaison...


De Arca1943, le 3 septembre 2005 à 06:11
Note du film : 6/6

…avec par exemple King Arthur, First Knight ou The Mists of Avalon, trois films construits autour de la même légende des chevaliers de la Table ronde que je me suis tapés récemment en pure perte. John Boorman a toujours pris des risques, et parfois il s'est royalement cassé la gueule. Ainsi dans le – glp! vais-je aller jusque-là? mais oui, allons-y – dans le nanar Zardoz. Cependant, lorsqu'il prend des risques et que ces risques – comme des éclairages carrément roses ! – marchent, c'est vraiment le bonheur. Excalibur est un film hypnotique, qui baigne dans une atmosphère contagieuse de magie, de légende. Un des secrets de sa réussite, je crois, c'est le dosage si intelligent de sublimitas et d'humilitas, de vernaculaire et d'élégiaque. Ainsi le personnage de Merlin – qui occupe le devant de la scène pendant une bonne partie du film – est à la fois le vecteur du fantastique et celui de l'humour. Merlin est magique, mais il est aussi truculent. Et une des séductions du personnage (outre qu'il est incarné par un formidable Nicol Williamson) c'est aussi qu'il se sait condamné : il a une espèce de "conscience historique" (dans un monde de pure légende!) de se trouver dans une époque pour ainsi dire suspendue entre panthéisme et monothéisme. Aussi, quand il s'agit de quérir le Graal – objet chrétien par excellence – Merlin n'est plus dans le décor, il n'est d'aucun secours. Excalibur donne à voir un monde de magie, où un destrier peut franchir l'abîme au galop sur un pont de brume, tout en nous faisant savoir que la magie est sur le point de disparaître. Et c'est en jouant ainsi sur le passage d'une civilisation à une autre, mais toujours de manière sous-jacente, allusive (contrairement à The Mists of Avalon où christianisme et paganisme sont opposés de manière explicite et carrée) qu'il réussit à être si prenant.

Arca1943


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De Arca1943, le 3 septembre 2005 à 22:07
Note du film : 6/6

Il faudrait encore que je voie Lancelot du Lac, de Bresson. Je m'attends à ce que les deux films soient difficiles à comparer…


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De dumbledore, le 3 septembre 2005 à 22:15

Je l'ai revu recemment (une projection organisée par la cinémathèque à l'occasion de la mort d'Humbert Balsan) et il faut reconnaitre que c'est loin d'être un bon film de Bresson. Costume ridicule, décors ridicule, lenteur extrème des scènes. On a presque l'impression que ce ridicule est de l'humour…


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De Arca1943, le 3 septembre 2005 à 23:19
Note du film : 6/6

Quelque chose à la Perceval le Gallois, alors?


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De dumbledore, le 4 septembre 2005 à 00:26

Oui, dans le même genre… Mais Perceval était encore moins ringard… C'est tout dire !


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De Impétueux, le 25 avril 2006 à 18:09
Note du film : 6/6

Mille fois d'accord ; les piètres tentatives de "revisiter" les légendes arthuriennes des dernières années donnent à l'oeuvre – souvent grave – de Boorman sa vraie et forte dimension…


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De geraudnimo , le 4 août 2008 à 11:19

C'est un film grandiose, magique ,magnifiquement réalisé , – un chef-d'œuvre en somme  – que j ai vu une quinzaine de fois, et je l ai acheté recemment en DVD (la video etait un peu usée, bien entendu) et quand je veux me remettre en évasion cinématographique , je vais me le repasser, c'est a chaque fois un emerveillement moins grand que les firts times, car je connais les dialogues en plus , mais je me ressource et suis TRANSPORTE par ce film de boorman qui est un de mes films cultes – j aime presque tout dedans a part peut etre certains moments bizarres quete du Graal mais justement le climat change et c'est surement sa force de realisateur de nous decontenancer en moral dans cette histoire ou merlin est d un talent fou et ou la musique joue aussi avec nos emotions ( nerveuses) …

Les femmes ont aussi des roles majeurs et sont d une grande feminité – un film rare avec sa formule magique  : " hanal nadrar ourvaz befet durkiel dienvet " l aviez vous retenue ? attention elle fonctionne – et est secrete

Quel bonheur parfois un film ( comme Dernier des Mohicans , mon autre film culte par exemple)


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De DelaNuit, le 4 août 2008 à 20:37
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Lu à propos du film Excalibur dans le magazine "Bretagne" (numéro d'été 2008 consacré à l'exposition sur "Le roi Arthur, une légende en devenir" qui se tient à Rennes jusqu'au 4 janvier 2009) :

"Qualité de l'interprétation, lyrisme de la bande-son, flamboyance d'une photographie, signée Alex Thomson, digne des enluminures, rigueur et intelligence d'un scénario inspiré de "Le morte d'Arthur" de Thomas Malory (1485)… Propageant une poésie, une sensualité et une puissance sauvage, qui culmine dans la bataille finale de Salesbière, Excalibur, réalisé en 1981 par John Boorman, reste, malgré une esthétique qui a un peu vieilli, le meilleur film fait à ce jour sur le sujet.

Confronté aux extérieurs, Boorman témoigne d'un sens cosmique, tellurique, quasi unique dans le cinéma anglo-saxon moderne. Les éléments naturels sont captés avec une telle puissanceet une telle acuité qu'ils devienent des personnages essentiels. Ces rochers, ces forêts, ces cours d'eau, ces lieux mythiques jouent un grand rôle, comme dans les contes de fées, s'enthousiasment Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon dans "50 ans de cinéma américain". De fait, en juxtaposant ses réflexions sur la violence, sa relation fusionelle à la nature et une quête spirituelle qui traverse toute sa filmographie, Boorman réalise ici l'apogée de son oeuvre."

Article de Jean-Luc Germain.


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De droudrou, le 9 avril 2010 à 23:05
Note du film : 6/6

Cela faisait quelques années que je n'avais revu ce film qui date de 1981 dont l'imagerie loin des trucages numériques est tout simplement extraordinaire porté sur une partition musicale grandiose où se mêlent les timbres wagnériens et les Carmina Burana. Illustration particulièrement réussie de la légende Arthurienne portée par d'excellents acteurs on ne peut que s'incliner devant la réalisation de John Boorman qui, dans son imagerie somptueuse on s'en aperçoit au fil des diverses scènes a immanquablement inspiré des réalisateurs comme Peter Jackson (le seigneur des anneaux) et même Francis Ford Coppola Dracula très loin des Chevaliers de la table ronde Mel Ferrer Ava Gardner et Robert Taylor !… Loin pour ne pas dire très loin de la dernière légion Je ne saurai trop qu'encourager les jeunes générations qui ne connaissent pas ce film à le découvrir : si le temps a passé en revanche il demeure toujours aussi passionnant ! J'espère aussi qu'il sera bientôt disponible en bluray.


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De vincentp, le 11 décembre 2011 à 00:19
Note du film : 6/6

Je rejoins complètement l'avis de Droudrou (et l'avis inital de Arca1943). Un lointain souvenir, mais revu ce soir, j'ai trouvé ce film excellent. La mise en scène de Boorman fait preuve d'un grand brio, utilisant parfaitement la composante sonore, ou les scènes d'action. Le récit dure 2h15 mais avance à toute vitesse. Il traite de grands sujets existentiels, sans grandiloquence (le curieux personnage de Merlin fait preuve d'un humour étonnant) avec une idée clé sous-jacente : le pouvoir politique doit être au service du collectif. Le mélange heroic-fantasy, fantastique, historique est parfait. Un bon dosage entre toute sorte d'éléments. Un classique, mais avec un bémol concernant le blu-ray : la HD n'apporte rien de plus.

Et puis, il y a effectivement la formule magique qui agit visiblement sur la météo et les femmes : "hanal nadrar ourvaz befet durkiel dienvet"; elle surpasse le "Klaatu barada niktou" de Robert Wise !


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De Arca1943, le 21 septembre 2012 à 19:51
Note du film : 6/6

AlHolg écrit: « …voire maladroite (obsédants reflets de spots verts sur les accessoires métalliques) ».

Quelle idée, ce ne sont pas du tout des spots verts, comme si on était en plein XXème siècle : mais bien évidemment des rayons verts venus de nulle part, tout simplement, comme il y a aussi un peu partout des rayons roses également venus de nulle part. À mon humble avis, ce sont les divinités du panthéisme agonisant qui jettent de loin un œil sur le drame décisif qui se joue entre les hommes et dont leur sort dépend. Ces verdoiements et ces rosoiements témoignent de temps étranges où la réalité était encore en train d'émerger de la légende, et voilà tout !

Quand Boorman se plante, il se plante (voir les risibles Zardoz et The Heretic). Mais quand il ne se plante pas, il ne se plante pas. Toutes ces lumières sorties de nulle part, c'est génial, et pas "maladroit", là ! Non mais, hé ho ! Et cetera, et cetera !


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De Impétueux, le 28 novembre 2013 à 17:42
Note du film : 6/6

Ce magnifique livre d'images porté par un souffle profond et une grande intelligence mériterait sûrement la note suprême du chef-d’œuvre si John Boorman avait pu, comme il l'envisageait, développer son sujet sur un temps plus long et faire ainsi mieux encore ressentir la subtilité de son propos. Selon Wikipédia, le réalisateur indiquait que ''son but (…) était de créer une sorte de «Terre du Milieu» au sens de Tolkien, c'est-à-dire «un monde contigu, semblable au nôtre, mais en même temps différent, situé dans une époque en dehors du temps» ; mais ceci avec la difficulté supplémentaire par rapport au Seigneur des anneaux de juxtaposer deux orientations, païenne et chrétienne.

Boorman y parvient sans opposer violemment les deux croyances, pourtant évidemment antagoniques, ce qui ajoute beaucoup de séduction, d'ambiguïté et de subtilité au film, mais, à mon sens, les ellipses rendues obligatoires par la richesse de la matière romanesque ont un peu appauvri le discours.

Il n'y a évidemment pas de comparaison possible avec Les chevaliers de la Table ronde de Richard Thorpe, plus uniment chrétien et où l'amour était bien davantage courtois que charnel et où une incertitude demeurait sur la nature des relations entre Guenièvre et Lancelot. Dans Excalibur, les désirs physiques pèsent avec une sorte de fatalité lourde sur les héros et leur satisfaction entraîne les catastrophes relatées : amours d'imposture d'Uther Pendragon (Gabriel Byrne) et d'Ygraine de Cornouailles (Katrine Boorman), amours de passion de Lancelot (Nicholas Clay) et de Guenièvre (Cherie Lunghi), amours incestueuses d'Arthur (Nigel Terry) et de Morgane (Helen Mirren) : à chaque fois, la violence et la mort.

La possession de l'épée magique n'est gage de stabilité et de prospérité que si le Pouvoir est légitime et incontestable ; dans le fragile équilibre des âges anciens, le désir brutal d'Uther, l'infidélité de Guenièvre, le désespoir d'Arthur plongent le royaume dans une ère de ténèbres et l'espérance des peuples ne peut reposer que sur le retour d'une autorité les protégeant des féodalités ; (âges anciens et discours étonnamment moderne, au demeurant). Le film est ainsi tissé de réflexions complexes et richement suggérées.

On peut mettre ici et là une petite réserve sur un léger déséquilibre entre la première et la deuxième heure du film, celle-ci, d'une tonalité générale plus sombre (et culminant avec les dernières images de la Dame du Lac reprenant Excalibur et de la barque emportant la dépouille mortelle d’Arthur vers Avalon) l'emportant largement sur celle-là, souvent davantage bouffonne. Mais c'est là reproche mineur, vite emporté par la somptuosité baroque de la mise en scène, avec des séquences impressionnantes et magnifiques, l'enfantement de Mordred (Robert Addie) par Morgane, la contrée maléfique où Perceval (Paul Geoffrey) erre parmi les pendus, les armures, qu'elles soient étincelantes (aux époques de paix) ou ternies (lors des désolations), les bois sombres et mouillés, l'eau vive…

La forêt profonde recouvre la légende.


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