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Sujet : Petit chef-d'oeuvre discret


De dumbledore, le 30 janvier 2006 à 00:00

Imaginer Scorsese filmer un drame en costumes avait quelque chose d'inquiétant. On est loin des films de gangsters mal embouchés et des personnages en dérive dans New-York. Pourtant, au final, le film est purement scorsesien. On retrouve tout d'abord le thème classique du maître : le personnage doit perdre toutes ses ambitions, rancunes, défauts, en un mot, se purifier, pour avoir une chance d'atteindre la rédemption. On y retrouve ensuite New York en toile de fond. Et pour finir, on a surtout droit à une mise en scène sublime, innovante, faisant coller comme jamais fond et forme.

La caméra isole toujours les détails des pièces, les drapés des robes, les costumes, les plats servis sur la table, les couverts, avant que les personnages ne puissent parler, évoluer. Jamais peut-être l'idée que, dans la haute société, on existe par l'apparence et non pas par ce qu'on est, n'aura été aussi bien mise en relief.

Ce film, passé un peu inaperçu à sa sortie, mérite d'être redécouvert et apprécié comme un petit chef d’œuvre discret.


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De vincentp, le 24 novembre 2006 à 21:19
Note du film : 5/6

Le point de vue de Dumbledore sur Le temps de l'innocence peut être partagé par un grand nombre de spectateurs. Effectivement les mouvements de caméras sont somptueux, les décors de toute beauté…

Si le film est plaisant, malgré un début un peu laborieux, quelque chose cloche. Une certaine grandiloquence, un aspect formel un peu clinquant par rapport au sujet qui n'est pas très passionnant et dont on a vite fait le tour, devinant à l'avance les péripéties qui vont émailler le récit. Scorsese, qui sait filmer LA RUE, le caniveau, ses individus déjantés, ses pulsions malsaines, est sans doute moins à l'aise pour représenter le milieu feutré de l'aristocratie. Il n'est pas né dans ce milieu comme Visconti et cela se sent. Il n'est sans doute également pas fait pour la peinture de grandes fresques historiques, comme le montrent outre ce film, Aviator et Gangs of New York, très décevants. A ce présent opus, on peut préférer d'autres films consacrés à la haute société américaine, tel La splendeur des Amberson dont il semble s'inspirer, ou Un mariage à Boston de Mankiewicz, lequel trouve le bon angle pour aborder ce sujet. Il y a aussi Sabrina de Billy Wilder, Indiscretions et Holiday de George Cukor.

Ceci dit, ce film mérite d'être découvert, car il se situe bien au-delà de la production moyenne du cinéma américain. Et mon opinion est peut-être minoritaire, et ne doit en aucun cas constituer un obstacle à la découverte du film.


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