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Forum : Irréversible

Sujet : Un film qui met des claques


De Benji, le 12 mai 2002 à 18:29

Quel plaisir de savoir que Gaspard Noé revient à Cannes avec un film qui apparemment va foutre une bonne claque à tout le monde. Moi je l'aime déjà. Un conseil allez le voir et au lieu de pleurnicher et dire que c'est trop violent et patati et patata essayez de comprendre ce qu'il veut dire, et essayez de mettre ça en rapport avec toutes vos incompréhensions du monde actuel et de la toute puissante insécurité qui nous opprime et surtout nous gouverne. Alors bravo, sans être maso, on en redemande parce que certaines vérités et certains tabous sont bons à dévoiler. Et comme le dit le sous-titre du film de Kassovitz "Assassin(s)" :"…toute société a les crimes qu'elle mérite…" C'est juste un constat ……


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De dumbledore, le 28 mai 2002 à 00:00
Note du film : 2/6

Après le déjà polémique Seul contre tous, Gaspar Noé revient avec Irréversible. Présenté à Cannes en sélection officielle, il était précédé d'un parfum de scandale, annoncé comme un film très violent. La violence est bien au rendez-vous avec deux scènes très fortes, un meurtre à la bonbonne de gaz et un viol en plan séquence de 9 minutes.

Au sortir du film, on ne peut pas le nier, Gaspar Noé a un réel talent de metteur en scène. Le visuel qu'il développe, ainsi que la narration en retour en arrière, allègrement pompée sur Memento, en témoignent.

Le visuel consiste en une caméra très flottante, très libre, qui ne se soucie pas de cadrer joliment, mais se baladant sans cesse, quelques fois avec légèreté, souvent avec violence. Mais le plus intéressant dans cette mise en scène, c'est qu'elle évolue à mesure que le film avance (c'est-à-dire que l'histoire recule). Très folle au début, elle retrouve une sérénité progressive à mesure que l'on s'éloigne du drame final, pour terminer sur un plan à la grue, très posé, très « propre ». Une mise en image qui colle à l'histoire développée est suffisamment rare pour être noté et apprécié. Dans un autre registre, E.T. développait la même chose (Cf. la critique)…

Quant à la narration en retour en arrière systématique, elle réussit là où elle échouait dans Memento : elle ne devient pas ennuyeuse. Dans Memento, très vite on comprenait le principe qui devenait lourd à gérer pour l'histoire au point de faire s'évaporer tout l'intérêt dramatique de l'histoire. Ici rien de tel. Étonnamment même, le film réussit à ne pas être prisonnier de sa structure en flash back, avec notamment la présence de deux parties qui se divisent très nettement. Celle qui tourne autour de la vengeance, avec comme personnage principal Vincent Cassel, et celle qui tourne autour du viol à venir et de Bellucci.

C'est bien construit, c'est irréprochable… Du moins au niveau de la construction.

Seulement, Irréversible fait partie de ces films qui se dissipent sur le chemin qui mène à la sortie du cinéma. Une simple réflexion, un début d'analyse, réduisent très vite le film à une baudruche qui se vide, car le film lui-même est vide. Certes, la mise en scène est réussie. Certes, Albert Dupontel est totalement bluffant dans le rôle du meilleur pote, toujours juste malgré un rôle difficile, (alors que Vincent Cassel surjoue un peu et que la belle Bellucci prouve, s'il était besoin, que ce n'est pas une grande comédienne !). Certes, il y a des références à Kubrick, non pas seulement l'affiche de 2001, l'odyssée de l'espace, mais aussi toute la scène de l'appartement qui rappelle Eyes Wide Shut… Seulement, le scénario remit à plat montre combien l'histoire racontée avec cette débauche de mise en scène est simpliste et que surtout les propos qu'il développe sont, comme souvent chez Noé, très tendance facho. Que ce soit la vengeance (que le personnage d'Albert Dupontel reconnaît lui-même comme série B), ou la découverte que la jeune femme violée était en réalité enceinte !! Ou bien encore la réflexion philosophique stupide sur les rêves prémonitoires ! Aucune surprise dans l'histoire. Rien. Cela correspond exactement à ce à quoi on s'attendait, c'est-à-dire à ce qu'on peut voir dans des centaines de téléfilms…

Quant à la thématique, elle est une nouvelle fois limite. D'abord, c'est Philippe Nahon, qui incarne le même rôle que dans Seul contre tous, qui détient la morale de l'histoire, dite bien évidemment au tout début du film (c'est-à-dire à la fin de l'histoire) : rien n'est fait pour durer, comprenez : aucun bonheur n'est possible (dans notre société). En allant plus loin (et cela correspond au parcours du personnage de Bellucci), nous sommes dans une société dans laquelle le pire de vos fantasmes (elle joue une femme frigide, refusant la sodomie par l'homme qu'elle aime) va finir par arriver. Bien évidemment aussi, pour compléter le portrait de cette société front-nationalisée, deux mondes s'opposent, celui du jour avec plein de Blancs super sympas, et celui de la nuit avec des Chinois pas agréables, des pédés tous pervers et des mafieux de pays de l'est qui nous violent nos femmes. Évidemment, la police est dotée de bons sentiments, mais comme elle n'a aucun moyen de rendre justice, il faut la faire soi-même ! Donner au personnage facho de Seul contre tous le privilège d'offrir la morale de l'histoire invite aussi à revoir Seul contre tous. Et si Gaspar Noé, qui a réalisé quasiment tout seul, monté tout seul son film n'était pas lui aussi « seul contre tous » ? Est-ce que Philippe Nahon ne serait pas tout simplement un portrait du réalisateur ? Lui, qui rêve de choquer les gens, non pas en leur offrant un message social ou humain, mais uniquement pour choquer, provocateur pervers sans message ?…

Il y avait 5 films français en sélection officielle à Cannes. Il était normal que le FN soit représenté à hauteur de 20% dans le cinéma français, non ?


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De pvir, le 29 mai 2002 à 13:38

Je suis allé voir le film hier soir et je trouve qu'il est génial. Ca fait plaisir de voir que pour une fois rien n'est caché et même si ca peut choquer. Ce film amène a réfléchir et c'est très bien.


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De Dumbledore, le 5 mars 2003 à 17:51
Note du film : 2/6

Original de raconter le film à l'envers? Tu as oublié Memento. J'ai l'impression que la narration à l'envers permet surtout de cacher une histoire qui serait d'une platitude et d'un cliché affligeant à l'endroit. Bref, un "truc" roublard… Mais bon, comme je suis tout sauf un fan de Gaspard Noé


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De Dumbledore, le 5 mars 2003 à 18:34
Note du film : 2/6

Dans ce cas, il pouvait commencer avec la fin, et raconter ensuite toute l'histoire en flash back. Cf Le Général de John Boorman qui montre la mort du personnage avant de raconter sa vie. Il tenait à commencer par cette fin pour faire accépter les horreurs qu'il allait (avait) commettre dans la suite du film…


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De Jarriq, le 6 mars 2003 à 10:26

Noé est ce qu'on appelle un épate-bourgeois, un cinéaste qui ne cherche qu'à choquer et à faire désespérément parler de ses films. Car ces recyclages malsains d'oeuvres passées (les films de Lynch, Memento, En quatrième vitesse) n'ont vraiment rien d'original ni d'intéressant. De toute façon, il a réussi son coup Noé, puisque même sur ce site, son machin à l'envers suscite encore des discussions !


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De Dumbledore, le 6 mars 2003 à 10:38
Note du film : 2/6

Je suis d'accord à 1000% sur la description que tu fais de Gaspard Noé, mais par contre je ne pense pas qu'il ait "réussi" son coup dans ce sens où le film n'a pas obtenu le succès visé et qu'il s'est fait assez mal voir par la profession aussi bien à cause du contenu de son film que des propos qu'il a tenu sur la manière dont le film s'est monté ("il y avait de l'argent sur la table, alors on l'a pris"). Disons que les gens qui croyaient voir en lui un pourfendeur des idées d'extrême-droite avec son film précédent commencent enfin à se poser des questions sur le bonhomme…


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De Jicop, le 6 mars 2003 à 11:34

Pour être tout à fait cynique, ça dépendra surtout du nombre de gogos qui ont envie de voir Monica Bellucci à poil. Mais pour se faire violer, tabasser et sodomiser, moins sûr qu'il y en ait des tonnes. A mon avis, l'affaire Noé est entendue. Pour être si mégalo et péremptoire que lui (voir ses interviews), il faut avoir le talent qui va avec. Hélas…


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De Patrice Dargenton, le 8 juin 2003 à 17:18
Note du film : 1/6

Quel scénario peut justifier de longues scènes de trash ? Je ne suis pas convaincu que celui-ci le fasse. La caméra flottante donne la nausée du début jusqu'à la fin, et elle ne s'arrête que pour que le spectateur ne perde pas une miette de violence (ce film est de loin le plus violent des 500 derniers que j'ai vus). Le scénario à l'envers est original, mais bien que cela ait un lien avec le titre du film, on se demande si ce n'est pas une sorte de caractère satanique. Très indigeste et un poil prétentieux.<br><br>Patrice Dargenton (Mon site)


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De dumbledore, le 9 juin 2003 à 00:41
Note du film : 2/6

Assez d'accord avec Jicop. Le cas de Baise-moi est assez exemplaire: film nul, pervers, très cul. Sans la polémique, il serait resté marginal en salle. Suite à l'interdiction et la polémique qui a suivi, le film est devenu – sans jeu de mots – culte. Succès locatif.


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De Icko, le 5 août 2003 à 16:48

Un bon film mais des scènes un peu TROP choc!

"Et si c'était par la fin que tout commencait…", à la Memento.

2 scènes "mémorables", un meurtre et un viol (filmées avec trop de voyeurisme à mon goût: 10 min pour le viol !)

Mais tout de même un film intéressant qui va au bout de l'horreur.

A voir et à revoir pour bien suivre l'intrigue pour les amateurs de films ultraviolents (orange mécanique / funny Games).

A voir au moins une fois pour les autres, le jeu des acteurs est vraiment bon.

Félicitations tout de même à Gaspard Noé, la vie n'est pas toujours très rose…


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De julienv, le 13 août 2004 à 04:38

Je suis assez d'accord avec la première partie de la critique de l'internaute sur irréversible.

Techniquement, on frôle la perfection ; paradoxalement, le "backward" (montage à l'envers et non flashback qui est un retour d'élément passé dans le présent) introduit justement un intéret grandissant à une histoire, malheureusement très moche et trop banal (un viol de fille qui trashe), en laissant trôner une envie de connaitre la suite ou plutôt le vrai début. on démarre d'une tension absolue irréelle avec une caméra qui part dans tout les sens et une zik entêtante et même gonflante (Bangalter avait bien pigé le truc finalement) pour finir sur une paix infinie que l'on a tous connue (le love).

Donc, niveau story board, ça le fait.

Coté réa (ctionnaire ?) les deux séquences les plus dures (techniquement et émotionnellement) sont deux plan séquences, soit le truc le plus difficile au cinéma, qui dure tout de même, excusez du peu, 10 minutes chacune ; perfection atteinte.

J'ai failli en vomir les deux fois, et c'est un moment presque insoutenable. objectif atteint.

Après, côté ambiance malsaine et couleurs chelou, si vous n'avez pas été à l'ENSLL (là où Noé a fait ses classes) c'est sûr que c'est dur de comprendre. C'est rouge, comme les couloirs des studios de l'école, et le silence dominant se retrouve. Ça reste du détail de spécialiste, mais qui peut aider à comprendre.

Maintenant sur le fond et les "propos racistes", je rigole de voir comme les gens finalement mordent aisément la carotte ; tout est à prendre au troisième degré mais joue justement sur cette pulsion raciste qui nous habite tous et que notre intelligence sait contenir, du moins quand il n'y a pas de stress ; et c'est là en fait que se situe la pièce maitresse de tout le film, le STRESS. celui qui ne s'est jamais fait agresser ne peut pas comprendre, mais c'est le genre de réaction qui s'ensuit. Et c'est là-dedans que je trouve le film réaliste. Pour ce qui est de la vengeance, là aussi, pulsion naturelle, réfrénée quand tous va bien.

CCL : montrer l'insoutenable en jouant à la Godard, Kubrick voilà un grand défi. Pour ma part, l'objectif est réussi.

Techniquement, on joue dans la cour des très grands, on botte le cul du spectateur, on l'interroge, lui déclenche des émotions, bref on fait du cinéma, du vrai. Néanmoins ce film s'adresse à un public d'adeptes avertis et mûrs émotionnellement (ado et enfants s'abstenir), mais propose une belle synthèse et une grande leçon de cinéma à des adeptes de Godard(bleu blanc rouge début+caméra baladeuse), Bergman (Persona se retrouve cache), Kubrick (plan d'appart et plans larges), Kurosawa (montage) ou encore Rohmer (le dicton "le temps détruit tout" qui ferait bien dans la bouche de Godard aussi) (c'est comme ces adeptes que je me vois) cherchant une approche moderne et originale du cinéma de la société d'aujourd'hui.


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De Arca1943, le 13 août 2004 à 16:09

Qu'on raconte une histoire à l'endroit ou à l'envers, il faut qu'on ait une bonne histoire, ce qui à mon humble avis n'est pas le cas ici, sauf pour l'excellente idée de base de commencer dans la fureur pour finir dans la paix. Outre la manie suprêmement agaçante des clins d'oeil de cinéphile – pour ma part je ne suis pas un cinéphile mais un spectateur – une des marques trop souvent distinctives, hélas, du "cinéma d'auteur" à la française, c'est le contraste entre l'importance suprême accordée au contenant et la minceur faiblarde du contenu. Ce qui m'agresse dans ce film, ce n'est pas tant ses deux fameuses scènes paroxytiques – bien qu'elles eussent gagné l'une comme l'autre à être plus ramassées – c'est qu'à cette débauche formelle ne corresponde un récit qui n'est rien d'autre, à tout prendre, qu'un énième remake de Death Wish.

Arca1943


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De Freddie D., le 21 mai 2006 à 17:08
Note du film : 2/6

Je viens de découvrir avec beaucoup de retard, le film de Noé et pour tout dire, je ne sais pas quoi en penser. Trop confiant dans le talent de ses acteurs, il les laisse improviser à tout-va, et ceux-ci ne sont pas très bons à ce jeu et anônnent des bêtises ad nauseam ("Où est le Tenia ?" et autres "'culés" et "pédé" tous les trois mots). Par contre le pouvoir hypnotique de l'ensemble est indéniable, même si le réalisateur pousse trop loin le concept, et provoque le dégoût. Pas envers ce qu'il décrit, mais envers son film… En soi, le scénario est faible, et je m'attendais à ce que la silhouette qui apparaît dans le tunnel lors du viol, amène quelque-part. Mais hélas, l'histoire tient en deux lignes (trois disons, quand elle est racontée à l'envers !) et vraiment le cast n'est pas assez charismatique pour retenir l'attention ou créer une émotion : Cassel en fait des tonnes, gesticule, grimace, cabotine à vide et Bellucci est comme toujours aussi belle que nullissime. Dupontel s'en sort un brin mieux, parce que son rôle a plus de substance et Jo Prestia est terrifiant en violeur bestial. Après vision, il ne reste rien de Irréversible, si ce n'est la sensation d'une bonne idée trop vite bradée et d'une vision à la fois trop cérébrale et trop primaire du sujet. Rien qu'(avec quatre ans de recul, on comprend mal ce qui a pu affoler tout le monde au moment de la sortie !


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De mtour, le 17 février 2010 à 13:19

Excellente critique!

Pour ma part j'ai rigolé au bout de 5mn dans la fameuse tant la scène est caricaturale (le gros monsieur costaud qui viole la gentille femme dans une ruelle sombre en l'insultant et lui écrasant la tête). On m'aurait demandé d'écrire une vision aussi naïve du viol que je n'aurais pas réussi à faire aussi bien.

Pour moi Irréversible est un film qui a de grandes prétentions mais qui n'apporte aucune réflexion pertinente et qui plus est, est ennuyeux à mourir du début à la fin (j'ai commencé à osciller entre bâillements et sourires dans la scène du "rectum", ce nom, franchement on dirait qu'il sort de la bouche d'un adolescent aux parents militants au Front National). Remarque : le traumathisme le plus courant suite à une agression sexuelle est une dépression, trouble psychique très ennuyeux. Peut-être qu'à la manière du "roi sans divertissement" de Giono, le pari est réussi.

Irréversible voulait être un film dramatique, c'est en vrai la meilleure comédie pour beaufs de la décennie.


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De gilou40, le 17 février 2010 à 14:56
Note du film : 1/6

Ce film est une bouse ! Et, de plus, et ce n'est pas forcément le cas pour les bouses, il est insalubre, imbécile et inutile ! Quand on pense qu'à une époque Truffaut, surfant de façon arrogante sur la crête de sa nouvelle vague, disait : "- C'est gâcher de la pellicule que de la donner à un Grangier-", que dirait' il aujourd'hui ? Je place ce film dans la même nausée que Tueurs nés ou salo.

Mais déclarer:… ce nom, franchement on dirait qu'il sort de la bouche d'un adolescent aux parents militants au Front National… me parait être un réflexion autrement plus débile que le film lui-même ! Et je ne suis pas au FN…


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De Impétueux, le 17 février 2010 à 15:40
Note du film : 5/6

Diable ! Irréversible figurant à l'excellente 68ème place de ma liste Immarcescible, je mijote depuis bien des années un commentaire sinon dithyrambique, du moins très admiratif pour la force, la violence, la puissance, la sauvagerie du film de Gaspar Noe.

Je vais avoir du mal à le faire passer puisque, me semble-t-il, la totalité des réactions sont ardemment négatives ; la gageure n'en est que plus séduisante, mais il faut tout de même que je me replonge dans les horreurs relatées…

Ah ! Question au niveau venu mtour : que veut-il dire par : Le traumathisme (sic !) le plus courant suite à une agression sexuelle est une dépression, trouble psychique très ennuyeux. Peut-être qu'à la manière du "roi sans divertissement" de Giono, le pari est réussi ? Je me perds en conjectures…


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De fretyl, le 18 février 2010 à 02:11
Note du film : 2/6

Mais déclarer:… ce nom, franchement on dirait qu'il sort de la bouche d'un adolescent aux parents militants au Front National… me parait être un réflexion autrement plus débile que le film lui-même ! Et je ne suis pas au FN…

Je ne vois moi même, pas le rapport entre le front national et ce film, dont rien dans le discours, ni dans les personnages qui parle le français, comme je parle le japonais, ni dans la morale, puisse laisser penser que ce puisse être un film de droite.
Mais par contre si penser que chaque vision cinématographique portant sur la violence des banlieues en France, par des images terrifiantes de violence extrême, existant bel et bien, constitue pour certains intellectuels une tentative d'apeuration, pouvant pousser le bon peuple à voter FN ; dans ce cas là : La haine, Assassin(s) ou encore Ma 6-T va crack-er sont donc, des films Front National !!!


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De Impétueux, le 18 février 2010 à 13:49
Note du film : 5/6

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De mtour, le 25 février 2010 à 15:13

Assassin(s) et Ma 6-T va craquer sont deux mauvais films. La Haine est clairement un réquisitoire contre la violence quelque soit son bord, il n'y a de prises de position ni pour les jeunes de banlieue ni pour les flics pour moi c'est juste l'image de la société véhiculée qui est typique de la caricature d'extrême-droite, je ne dis pas que le film véhicule les idées.


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De mtour, le 26 février 2010 à 11:54

euh j'avais pas tout lu lol en fait mon intervention était du sarcasme à l'état pur, la critique étant excellente je ne souhaitais pas concurrencer. ;-)


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De Impétueux, le 27 février 2010 à 19:05
Note du film : 5/6

Et voilà qu'à la lecture de tous les messages qui se sont accumulés sur les différents fils d'Irréversible, on voit bien certaines perplexités, certaines gênes, certains agacements qui montrent assez que le film de Gaspar Noé ne laisse personne indifférent, tiède ou placide… C'est normal : c'est fait pour ça.

Est-ce que ça n'est fait QUE pour ça, comme semble le dire Dumbledore dans son intelligente critique ? Oui, non, peut-être et qu'est-ce que ça peut faire, sauf à ignorer que Carne et Seul contre tous ont été réalisés avec le même parti-pris dérangeant, glauque et souvent obscène ? Que ce soit systématique peut ne pas plaire, mais enfin jouer l'effarouchement quand on va voir un film de Noé, c'est abuser.

Ce cinéma-là, moi, me fascine ; je ne le conseillerais à personne, je n'y enverrais aucun ami, je peux fort bien comprendre que ça révulse, mais, pour d'obscures raisons, ça me capte.

Je ne sais pas si on peut dire qu'Irréversible est un film marqué par l'idéologie du Front National (j'ignorais qu'il y en eût une et, à dire vrai, l'idée même me fait sourire) ; mais quand bien même cela serait, qu'est ce que ça changerait à la qualité, ou à l'absence de qualité du film ? Il y a des dizaines de réalisations célébrant les mérites du communisme, du maoïsme, de l'anarchisme qui sont bien intéressantes à voir, jamais à cause et toujours malgré les options soutenues ou, en tout cas, indépendamment de ces options ; cette partie-là du rejet n'est pas pertinente…

Bien que Dumbledore ait écrit mise en scène réussie, il se corrige quelques lignes plus loin en évoquant une débauche de mise en scène ; c'est là-dessus que j'aurais tendance à rejoindre la cohorte opposée ; les mouvements d'une caméra ivre sont d'une grande force lorsqu'elle suit, comme des yeux et une tête en sang, la descente aux enfers dans les entrailles de la boîte sado-masochiste ; ils me semblent parfois un peu trop systématiques, plus faits pour décontenancer et surprendre gratuitement que pour apporter quelque chose au récit et à sa brutalité.

En revanche, le caractère sommaire, haché, simpliste, souvent inaudible des dialogues me semble parfaitement fonctionner et conduire le spectateur vers l'écœurement souhaité : ni formule, ni – moins encore ! – de mot d'auteur : la brutalité des situations, le Où il est le Ténia ? hurlé obsessionnellement par Marcus (Vincent Cassel) qui recherche le criminel dans la pénombre obscène du Rectum lui a été volontairement demandé, comme l'explique Noé dans son commentaire parlé du film et correspond totalement à sa folie meurtrière.

Est-ce que ce qui a gêné beaucoup, c'est l'homosexualité du violeur et les images nauséabondes du Rectum ? C'est possible, et alors même que Gaspar Noé n'est pas suspect d'homophobie primaire et militante ; si ce moment de l'histoire se déroulait dans une boîte échangiste chic où des couples du beau monde, publicitaires, journaliste ou traders viendraient épancher leurs pulsions structurellement obscènes, je gage que, davantage politiquement correct, le film aurait moins indigné. Pourtant, que peut-on au fait que la boîte en question existe bien (à proximité des Champs-Élysées, précise Noé) et que des brutes inimaginables comme Le Ténia existent ne fait pas non plus de doute. Alors ? On n'en parle pas ?

Il y a un moment, dans le cinéma, où l'objectivité ne fonctionne plus ; voilà pourquoi Irréversible m'impressionne et, d'une certaine façon, me fascine ; peut-être bien que des types aussi immatures que Marcus (Vincent Cassel), aussi exaspérants que Pierre (Albert Dupontel) n'existent pas ; mais les horreurs existent…


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De fretyl, le 19 avril 2010 à 15:19
Note du film : 2/6

Reconnaissez Impétueux que le cinéma ultra violent vous a vous même parfois heurté. Pour Salo par exemple.

Bizarrement, je dois être le seul, Irréversible m'a laissé tiède. La scène du viol, bof ; on a déjà vu des scènes de viol dans d'autres films parfois moins longues mais tout aussi cru. Celle de La traque, celle de Dupont Lajoie… Le mec qui se fait écraser la tète, bof ; on a déjà vu pire, dans n'importe quel gore du genre Braindead.

Ce qui ne fonctionne pas dans ce film, c'est que c'est filmé n'importe comment, les mouvements de caméra finissent pas donner la nausée. L'idée de filmer la violence contemporaine nocturne, n'est pourtant pas mauvaise. Car on lit tous les jours dans le journal, que des événements tout à fait comparable à ceux de Irréversible se déroule dans toutes les grandes villes.

Un film choc. Non. Plutôt un film tarte. Mauvais de bout en bout, ennuyeux, pas choquant pour un sou. La polémique à la sortie du film à fait trop d'honneur, à une œuvre qui ne méritait que l'indifférence.


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De Steve Mcqueen, le 19 avril 2010 à 16:57
Note du film : 1/6

Le "pitch" du film, grosso-modo : si tu as envie de s…. ta nana avant d'aller en soirée,des choses graves pourraient arriver. Niveau métaphysique, on frôle le néant… Et le "surmoi" Kubrick qui hante "Irréversible" n'y change rien… Pour choquer le bourgeois en mal de sensations fortes, Noé filme en gros plan des trucs affreux ( tête défonçée à coups d'exincteur, viol sauvage de Bellucci), et se dépêtre dans des choix binaires : l'amour ou la haine ? La vie ou la mort ? Le noir ou le blanc ? le petit four ou la coupe de champ' ?

Dans "Carne" et "Seul contre tous", Noé était allé à la limite de l'abjection, en tentant de retranscrire la vie intérieure d'un beauf' fou à lier. Avec maestria, il rappelait que le cinéma pouvait explorer les zones d'ombre (sauvagerie, destruction), pudiquement laissées dans l'ombre.

Mais dans "Irréversible", film auto-satisfait de son propre scandale, l'abjection est bien là mais elle ne sert qu' à elle-même… Tout ça pour quoi ? Une théorie débile et nauséeuse sur la prémonition et le vilain destin…!


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De Impétueux, le 19 avril 2010 à 18:38
Note du film : 5/6

Que je sois le seul habitué du forum à apprécier Irréversible et à en demeurer fasciné, comme je l'ai été lors d'une séance de cinéma (où je ne mets presque jamais les pieds) et deux ou trois fois en DVD depuis lors n'a évidemment rien ni pour me plaire, ni pour me gêner.

je ne défends pas le film (à quel titre le ferais-je ?), mais il me bouleversera encore souvent…


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De Steve Mcqueen, le 19 avril 2010 à 18:53
Note du film : 1/6

Vous avez bien raison, Impétueux ! Vous êtes le franc-tireur de "Dvdtoile", toujours là où on ne l'attends pas, défendant l'excellent "Truands", le controversé "Cannibal Holocaust" ou encore les glorieux nanars franco-français des années 30 !


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De fretyl, le 12 février 2022 à 23:58
Note du film : 2/6

Pas grand chose à dire sur cet Irréversible que je dirais, facile…

Noé a du talent c'est évident. Le montage est habile, la provocation omniprésente…

Avais t'on à l'époque déjà besoin d'un Noé pour savoir que les pires horreurs peuvent se situer simplement sous nos fenêtres de bons Français ?

A l'inverse de Seul contre tous qui était malin, ricanant et sournois, Irréversible demeure hormis le style de la réalisation assez vague finalement, en gros le film ne m'a nullement choqué, car cette violence balancé à la figure du spectateur y est trop attendue, trop prévisible…

Pourtant l'interprétation n'est vraiment pas mauvaise. Dupontel, Cassel et Bellucci sont au sommet d'un jeu littéralement réaliste en adéquation avec une réalisation frénétique comme peut l'être les snifs de cocaïne que s'envoie les divers protagonistes du film.

Film à scandale ? Brièvement pendant une séance du Festival de Cannes de l'époque qui amusa la joyeuse équipe voyant bien qu'elle avait mis dans le mille.

Une des qualités de ce film épate bourgeois, remuer dans leurs fauteuils quelques bobos cinéphiles qui attendaient probablement un film psychologique…

Cependant oui le talent y est. Et le rythme dès que s'amorce la Traque, les personnages que l'on y croise sont tous répugnants dans le mauvais goût prononcé du film.

Mauvais goût trop appuyé. Le passage dans la boîte Gay vire au risible et au ridicule ! Avec il faut l'avouer une légère part d'homophobie…

Bon. Ce n'est pas le film du siècle. Le film a eu un petit effet à l'époque mais ne restera pas ni comme un chef d'œuvre, ni comme le témoignage poignant d'une époque en déflagration morale et sécuritaire…

Noé qui avait la finesse la plus grande (dans le fond) se chausse de bien gros sabots !

Irréversible qui ont le sait a été tourné à l'envers existe désormais en version je dirais normale, j'ai vu les deux. A choisir la version originale y possède plus d'authenticité et d'audace…

Je ne cracherai pas dans la soupe certains moments très réel, très descriptif peuvent désarçonner. Mais si peu.

On y retrouve également notre Boucher préféré ( Nahon) qui visiblement est devenu homo… Ce qui n'est pas non plus très fut fut…

La morale se rapproche trop de celle d'un Winner de seconde zone ! C'est vrai…

.A vrai dire j'aurais même plus de sympathie pour le Love plus récent de son auteur qui était plus nuancé, plus cinéphile que cet espèce d'ovni qui s'oubliera… Hélas.


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