C'est cette survie que le réalisateur Hirokazu Koreeda nous propose de suivre, avec une mise en scène très sobre, sobriété qui en fait sa force. Dès le début, il instaure un rythme lent, avec des plans sur les enfants qu'on croirait presque volés tant ils y sont naturels (aidés sans doute par le fait que le réalisateur n'a guère communiqué le scénario et a tourné presque un an, dans la continuité du scénario).
Avec simplicité, le réalisateur fait avancer son histoire avec un calme d'autant plus terrible qu'une réelle mais invisible mécanique se déroule contribuant à plonger peu à peu, mais irrémédiablement, les enfants dans une horreur dont ils ne sont pas forcément conscient. Rien n'est épargné dans cette histoire et aucun sentimentalisme ne vient entâcher cette narration parfaite. Le résultat ressemblerait à une opération sous anesthésie dans laquelle on amputerait une jambe : on assiste à l'opération, mais on ne ressent rien. Si ce n'est une distance effarante et effarée.Si tous les enfants sont touchants, avec leurs propres faiblesses, on sent bien que le lien du réalisateur et du personnage d'Akira est particulièrement fort. Il faut dire que le personnage est d'une richesse et d'une finesse rare. L'enfant passe par tous les stades possibles dans cette histoire : amour pour sa mère, ambivalence, et presque haine.
Battant, il fait tout pour sauver sa famille, craque, devient égoïste, fait preuve de moral, etc, etc. Un superbe personnage.L'oeuvre est une totale réussite et malgré la longueur conséquence du film (presque 2heures30), rien n'est trop long. Avec un film basé sur le quotidien, on s'attend souvent à une fin décevante. Elle ne l'est pas ici, très belle et très sobre… à l'image du film.
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