Forum - Le Dialogue des carmélites - Sujet grave, film poignant
Accueil
Forum : Le Dialogue des carmélites

Sujet : Sujet grave, film poignant

VOTE
De Impétueux, le 8 mai 2005 à 23:17
Note du film : 5/6

Je me demande si les échanges entre les Carmélites et leur Directeur de conscience passeraient encore et si ce film très écrit a aujourd'hui une chance de retenir l'attention, à une époque où le spectaculaire a pris le pas sur le profond.


Répondre
VOTE
De Arca1943, le 9 mai 2005 à 03:57

Je suis preneur ! Soulignons – dans une perspective certes plus profane – ce casting du tonnerre de brest : Jeanne Moreau, Alida Valli, Madeleine Renaud

Et Bernanos, évidemment. Certes, il ne serait pas content de me compter parmi ses lecteurs, vu que pour lui l'athéisme est une ignominie. (Mais la persécution des athées une ignominie encore plus grande, comme il apparaît à l'évidence dans «Les Grands cimetières sous la lune» (1938)). Mais pour Bernanos, je veux bien entrer dans le jeu et mettre de côté mon incroyance et mon anticléricalisme "risorgimental", le temps d'un film…

Je ne savais pas quelqu'un avait tenu la gageure de porter à l'écran ce Dialogue des Carmélites. Même si l'origine théâtrale de l'oeuvre transparaissait un peu, je ne m'en formaliserais pas…


Répondre

De Impétueux, le 31 mai 2006 à 17:08
Note du film : 5/6

Je ne sais plus ce que ce Dialogue des carmélites peut valoir cinématographiquement ; si Philippe Agostini fut un des meilleurs ingénieurs de la photographie de son époque (et le mari d'Odette Joyeux), je ne suis pas certain qu'il avait le talent pour réaliser une oeuvre…nous verrons bien ça si par miracle le DVD est réédité


Répondre

De vega2, le 10 février 2007 à 23:15

Le Dialogue des Carmélites est une oeuvre à part. On se rend compte qu'il y a un fil rouge dans l'histoire de la France, qui débute dans les honteux événements de 1789, puis Mai 68, pour arriver enfin à la malheureuse situation qui prévaut actuellement.

Daniel


Répondre
VOTE
De droudrou, le 18 juin 2007 à 12:20
Note du film : 5/6

C'est un sujet grave. C'est un très beau sujet et qui fait honneur à tous ceux qui ont concouru à sa réalisation.

Très beau film.


Répondre
VOTE
De cinelulu, le 14 janvier 2009 à 14:29
Note du film : 6/6

Très belle œuvre tant en réalisation que pour les acteurs et actrices. Nous avons une excellente Jeanne Moreau et il est vraiment dommage que ce film n'existe pas en DVD! Nous devrions retrouver plus souvent ce film sur les écrans parisiens ou même à la télévision.


Répondre

De docdel, le 10 mai 2009 à 15:20
Note du film : 6/6

Film poignant, je me souvient quand il est passé un 14 juillet à la télévision. Je devais avoir 14 ou 15 ans. J'avais dit à ma mère que j'espérais qu'il repasse l'année suivante.

Je l'ais revu, il n'y a pas longtemps chez des amis. La vidéo (K7) vieilli alors la qualité ça laisse à désirer le dvd.

J'espère que pour les 50 ans de la sortie du film nous auront droit à le revoir.


Répondre

De Impétueux, le 10 mai 2009 à 18:07
Note du film : 5/6

Le dialogue des Carmélites un 14 juillet à la télévision ?

Voilà qui ne manque ni de sel, ni de sang ! Facétieux programmateurs ! Pourquoi pas un 2 septembre, anniversaire du début des massacres dans les prisons ou, de façon plus spirituelle, le 28 juillet, date de l'opportune exécution du gracieux Robespierre ?

Tout cela ne nous annonce pas l'édition du film de Philippe Agostini, malheureusement !


Répondre
VOTE
De Tamatoa, le 13 novembre 2014 à 18:16

Poignante Alida


Répondre

De Impétueux, le 16 janvier 2019 à 18:24
Note du film : 5/6

D'une vision télévisée très ancienne, je ne conservais guère que le souvenir des dernières séquences, qui sont absolument bouleversantes, sauf à être de ceux qui ricanent devant le sacré et le vrai pathétique et qui relatent le martyre des seize Carmélites de Compiègne, guillotinées le 17 juillet 1794, seulement onze jours avant que le buveur de sang Robespierre et sa clique de fous furieux soit conduite à l'échafaud le 27 juillet (9 Thermidor an II). On peut ne voir là qu'une coïncidence ou peut-être bien l'exaucement par Dieu du vœu solennel que les religieuses avaient formé pour obtenir la fin des violences et la paix pour l'Église et l'État.

Dernières séquences, donc. Alors que l'une des religieuses – la plus fragile, la plus jeune, la plus angoissée – Blanche de La Force (Pascale Audret) est tombée dans le piège des révolutionnaires, a fait défection, s'est soustraite à l'exécution, alors que ses compagnes, appelées l'une après l'autre à la guillotine, y montent en chantant le Veni Creator et que leur chant s'estompe à mesure qu'elles sont l'une après l'autre coupées en deux, lorsque, la dernière Carmélite assassinée, le silence se fait, monte d'un coin de la foule hystérique et assoiffée de sang le même chant, la même pureté, de Blanche qui rejoint ses sœurs et monte à l'échafaud les rejoindre au Paradis…

Dans mes souvenirs, c'était un beau film grave et austère, poignant aussi – mais le sujet l'est tout autant – pas du tout un film à regarder distraitement, un film qui demande un certain état d'esprit, une certaine attention… Un peu comme le lumineux Thérèse d'Alain Cavalier, athée qui a perçu mieux que quiconque le mystère du cloître et de la sainteté… J'avais eu beau lire et relire les beaux dialogues écrits par Georges Bernanos en 1948, juste avant sa mort, sur la base de La dernière à l'échafaud, nouvelle écrite en 1931 par l'écrivain allemand Gertrud von Le Fort descendante d'immigrés français réformés mais convertie au catholicisme, je ne me souvenais plus que le film avait une telle intensité.

Le DVD vient de paraître. D'abord, un coup de gueule sur l'infâme qualité du son, souvent chuintant, souvent presque inaudible. Entre deux crises de rage sur ce massacre, l'émerveillement devant la beauté, l'austérité, la rigueur, l'intelligence du film. Philippe Agostini, son réalisateur, est davantage connu pour ses qualités du directeur de la photographie des plus grands : Ophuls, Carné, Autant-Lara, Grémillon et tant d'autres. Il est, là, touché par une sorte de grâce, son sujet, le texte qu'il porte le poussant vers les sommets.

Film grave sur des sujets graves, disais-je en introduction : des tas de mystères, la vocation, la clôture, la Foi, le courage, la peur de la mort. Il n'y a pas un moment, dans le film, où on frôle la bassesse ou l'ordinaire, la trivialité des choses ; on est continuellement tiré vers des domaines rares. Comment peut-il se faire que des jeunes filles veuillent épouser le Christ ? Et c'est la première séquence : à Compiègne, au mois de mai 1789, Blanche de La Force (Pascale Audret) et Marie-Geneviève Meunier (Anne Doat), vêtues en mariées deviennent Blanche de l'Agonie du Christ et Constance de Saint Denis martyre entrent pour la totalité de leur vie derrière les grilles qui les retirent à jamais du monde et jurent obéissance et soumission complètes à la Prieure de leur Ordre (Madeleine Renaud). Vous ne comprenez pas ? Moi non plus. Et alors ?

Toujours est-il qu'au fur et à mesure que la Révolution spolie, humilie, disperse les religieuses, celles-ci cristallisent leur résistance à l'injure et à la haine. Les carmélites, guidées par leur aumônier (Georges Wilson) ne voient plus devant elles que la perspective du martyre. Le martyre, ce n'est évidemment pas une attraction masochiste et suicidaire pour le supplice : c'est un témoignage et une acceptation. Et, comme le rappelle l'Aumônier à Mère Marie de l'Incarnation (Jeanne Moreau, admirable) qui, in fine, miraculeusement préservée, ne cherche qu'à rejoindre ses sœurs, elle n'est pas là pour mourir, mais pour préserver le Carmel. La nouvelle Prieure, Mère Thérèse de Saint Augustin (Alida Valli, souveraine) lui en donne l'ordre par un seul regard.

Le Carmel demeure, les tueurs sont morts.


Répondre

Installez Firefox
Accueil - Version bas débit

Page générée en 0.0027 s. - 5 requêtes effectuées

Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter