"Après l'armistice, POZNER est reparti en Amérique, et il a fait du cinéma. Il se trouve qu'il y a quelques jours, j'ai vu deux films qui datent de cette période-là. DARK MIRROR (DOUBLE ENIGME)est un film extraordinaire, un film sur la psychanalyse avec Olivia de Havilland dans deux rôles, le rôle de deux sœurs, une méchante et une gentille – et la gentille n'est pas celle qu'on croit, et la méchante n'est pas celle qu'on croit. C'est un film qui appartient à toute cette école (Hitchcock en a fait aussi) de cinéma américain où on s'intéressait beaucoup à la psychanalyse ; c'est un film tout à fait intéressant, c'est un film très très angoissant, et c'est un film admirablement écrit.
L'autre film que j'ai vu récemment aussi, c'est un film de Jean NEGULESCO qui s'appelle LES CONSPIRATEURS, qui a eu mauvaise presse et bien à tort. On a dit que c'était un remake de Casablanca, tout simplement parce qu'il y avait Sydney Greenstreet, Peter Lorre et Paul Henreid qui jouaient aussi dans le film, mais c'est une histoire d'espionnage très très bien ficelée, très belle, qui se passe à Lisbonne et dans laquelle Paul Henreid fait un antinazi, un antifasciste qui se trouve dans un monde étrange avec ces personnages qui sont Sydney Greenstreet et Peter Lorre. Je crois qu'une des richesses de Pozner, c'est d'avoir aussi côtoyé des personnages hors du commun comme ce Peter Lorre ou comme Sydney Greenstreet qui, vous vous en souvenez, ont été des acteurs extraordinaires.
Je crois que le talent protéiforme, multiforme de POZNER, on le retrouve non seulement dans ses extraordinaires romans, mais on le trouve aussi dans ce cinéma dont on ne parle pas assez."
(Pierre-Jean Rémy, de l'Académie Française, 2005)
Un site sur le romancier et scénariste Vladimir Pozner (1905-1992) : www.pozner.com
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