En 77, Claude Berri nous compte une amitié virile entre Victor Lanoux (…Louis-La-Brocante) et Jean-Pierre Marielle (Sex-Shop, du même réalisateur) mise en péril de manière assez cocasse par la présence de leurs fille sur leur lieu de vacances…

Bien que le scénario de ce film soit assez original, ce dernier souffre de quelques longueurs auxquelles ne nous avait pas habitué Berri précédemment, mais soit; il nous donne droit à quelques situations amusantes et révèle une jeune fille de 17 ans en pleine forme, Agnès Soral (Tchao Pantin), future double césarisée 7 ans plus tard…

Je ne vois rien de "cocasse" dans ce film ! Surement un des plus beaux rôles de Marielle, avec Les mois d'avril sont meurtriers et les âmes grises ….La descente dans un enfer délicieux que tous les hommes espèrent (ou redoutent), largement passé la quarantaine. Peut-être le dernier voyage pour eux, dans ces terres à jamais interdites de la jeunesse. Le dernier élan avant la triste certitude que l'âge nous inculque. Les derniers émois d'un homme à la fleur de ses ultimes désirs charnels, que les réticences invitent plus au pêché qu'ils ne l'en écartent.

Claude Berri a su si bien peindre sur cette pellicule les différentes étapes qui mènent un homme, de la "légalité" imbécile, aux remords qui ne le sont pas moins, que c'est un cadeau qu'il fait là, à cet acteur majeur. Formidablement secondé par une Agnès Soral revêtant les formes et les atours qui habillent si bien la perdition masculine, c'est un duo vivant une véritable histoire d'amour que nous voyons, après l'abandon coupable, assumer ce que trop de gens condamnent…

Le ton est d'une justesse remarquable. Marielle brûle de fièvre pour cette encore gamine, laquelle en rajoute par jeu, par gôut, et peut être par évidence. Son père, Victor Lanoux est, lui, resté dans une vie sans espérance, attendant le bon vouloir de sa femme partie Dieu sait ou et avec qui.

Et l'Amitié virile et confiante qu'il porte à son copain ne dérange en rien le démon en goguette. L'été n'arrange rien. Ni pour les amours qui doivent se cacher, encore moins pour les aigris de la tendresse.

Le film par lui-même est assez dépouillé. Pas de fioritures. L'essentiel à chaque plan se reflète dans les regards, à fleur de peau, ou dans les mensonges necéssaires à un dernier paradis. La plage en été, la fête, les corps nus, l'invitation au voyage….La vie dans ce qu'elle a de plus banale pour les uns, un album souvenir dans ce qu'il a de plus odieux pour les autres . Un film sur le temps que l'on voudrait retenir. Sur les violettes à peines écloses et les bruyères déjà trop vertes…

Sur la morale ? Non. Berri est assez intelligent pour ne pas faire surgir, comme le chantait le vieux Férré, le code civil sous la jupe de la petite…. Il nous raconte simplement, avec même une certaine pudeur, que la beauté des femmes est faite pour que les hommes ne meurent pas trop vite…Car est ce ainsi que les hommes vivent ?…

Oui.

Un moment d'égarement, ou comment en une minute, l'amitié entre deux hommes peut être trahie par une relation amoureuse entre un père et la fille de son ami. Jean-Pierre Marielle et Victor Lanoux ont eu la mauvaise idée de partir en vacances au bord de la mer avec leurs deux filles. Peur de la crise de la quarantaine, envie de séduire à nouveau, voilà que le plus cavaleur des deux noue une liaison avec la fille de son compagnon de vacances. Le soleil, la chaleur, la mer, le sexe, en un seul mot: l'été. Une saison où on a vite fait de perdre la tête.

Cette relation amoureuse risque bien de briser à tout jamais cette belle amitié ….