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Forum : Le Dernier tango à Paris

Sujet : Avis


De PM Jarriq, le 2 mars 2005 à 09:26
Note du film : 4/6

J'ai toujours été partagé sur ce film. Entre la fascination pour le numéro exhibitionniste de Brando, la photo somptueuse et les côtés "auteuristes" post nouvelle vague, le numéro incongru de Léaud et la conclusion décevante. Peut-être qu'une belle réédition, une copie parfaite, des conditions optimales me feront (enfin) vraiment aimer "Dernier tango"… Qui sait ?


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De Impétueux, le 2 mars 2005 à 10:08
Note du film : 2/6

Je me souviens avoir été attiré par la publicité scandaleuse qui avait été faite autour du film, émoustillé par ce que je croyais être l'intervention d'un metteur en scène de qualité dans le domaine du film érotique.

J'ai été bien déçu, nullement ému par les scènes prétendument torrides et je n'ai pas du tout accroché à la logique de l'histoire…

Seul bon souvenir : la photographie, la lumière de ce grand appartement du côté du square de l'Alboni…

Et comme Arca me presse de réserver mon budget DVD aux petites merveilles de la comédie italienne qui vont sortir d'ici peu, je ne crois pas que je mettrai un kopeck dans ce Tango là…


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De JIPI, le 28 septembre 2006 à 14:39

Les sentiments sont camouflés dans une étreinte purement physique. Les corps fonctionnent sans paroles.

Le contrat de Paul (Marlon Brando) et de Jeanne (Maria Schneider) issues de milieux très différents consiste à mettre uniquement en valeur pendant quelques heures dans un appartement vide la liberté d'unir deux corps sans préambules. Le couple est libéré mais l'homme tient les rennes de cette relation ou la destruction est embusquée.

Paul anéanti par le suicide de sa femme avec qui il n'a jamais vraiment eu de contact positionne ses frustrations sentimentales dans un relationnel bestial. Cet aspect de démolisseur cache un être désespéré faisant les comptes des années perdues.

Le mutisme subit pendant plusieurs années a fait de lui un être froid, misogyne qui considère le sexe opposé comme un objet à initier sexuellement.

L'encouragement que lui offre Jeanne au départ incite Paul à bouleverser davantage par ses exigences l'équilibre d'un couple formé spontanément de manière charnelle.

Peu à peu la dérive s'installe.

Vendu à tort comme un film érotique, ce film permit à Bertolucci de gagner son pari en faisant pénétrer dans les salles un public alléché qui à la fin ressortait en larmes.

Il y a deux tendances : La fameuse scène du beurre menant à la sodomisation qui est en quelque sorte l'emblème de la première approche du film associé à celle pathétique ou Paul se défoule verbalement en insultant sa femme décédée dont il veille la dépouille.

Nous nous sommes tous faits piégés, l'érotisme est balayé, noyé, anéanti par le discours dévastateur de Paul.

C'est ici qu'est la force et le message du film. Un homme qui a raté son mariage saborde ses sentiments et devient masochiste. La femme n'est plus qu'un objet à satisfaire physiquement.

Le geste primaire anéantit le verbe.


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De fretyl, le 4 décembre 2008 à 13:25
Note du film : 5/6

J'ai du mal à comprendre la division persistante 34 ans après la sortie de ce film. Si certains films font polémiques à leur sortie, ils deviennent parfois avec le recul des classiques du cinéma et des films reconnus ; La grande bouffe est aujourd'hui étudié en université comme étant un film philosophique.
Le dernier tango à Paris reste toujours autant polémiqué par ceux qui le voit.
Et j'ai du mal à comprendre pourquoi. Le film contrairement à sa réputation est loin de se baser continuellement sur un érotisme malsain et n'est pas d'une quelconque manière voyeur.
Bien sûr on est plus proche du sexe de Pasolini que de la sensualité de Emmanuelle
Mais Bertolucci n'a même jamais vraiment filmé l'érotisme, ni utilisé celui-ci pour faire des entrées, le seul film de sa carrière semblant se tourner de façon plus objective vers ce sujet reste sans doute the dreamers ou le cinéaste à pris le temps de montrer continuellement les belles formes de la magnifique Eva Green.
Il y'avait bien sûr à l'époque des films volontairement provocateur utilisant cette données pour faire scandale, mais Le dernier Tango à Paris est avant tout un film d'auteur.

Bertolucci a essuyé un certains nombres de refus après l'écriture du scénario. Trintignant qu'il venait de diriger dans Le conformiste lui signifia un non catégorique, Delon qui lui dit trouvé le scénario et le personnage principal trop pessimiste refusa (pourtant la même année on remarquera qu'il tournait le démoralisant Professeur) celui-ci envoya Bertolucci voir Belmondo qui lui aurait parait-il jeté le scénario au visage deux jours après.
Finalement un ami du metteur en scène lui conseilla d'essayer Brando qui finit par accepté.

Plusieurs anecdotes célèbre en ce qui concerne Marlon Brando donne encore plus de force au film.
L'acteur possédait une folie retenue et était connu pour des bizarreries qui pouvait troublé ceux qui l'entourait.
Un matin Brando raconta à Bertolucci qu'il avait rêvé pendant la nuit qu'il tuait sa femme et ses enfants à coup de fusil.
Deux jours plus tard, lors d'une scène ou il pleure, malgré tous les efforts de l'acteur, il n'y parvenait pas et les produits pour l'aider ne faisait que rendre ses yeux plus rouges. Brando se retourna alors vers le cinéaste et lui dit fait moi pleurer, et Bertolucci lui dit : Tu sais, ta femme, tes enfants, la nuit dernière, c'est toi qui les as tué, cette idée est dans ton cerveau, c'est toi le coupable et personne d'autres.
Et l'acteur se positionna devant la caméra et se mis alors en larme. La séquence a été gardé.

Maria Schneider parle aujourd'hui du film comme d'un mauvais souvenir. Elle n'hésite pas à dire à propos de la scène du beurre, que si c'était à refaire, ses droits d'actrice pourrait lui permettre d'attaquer le réalisateur en justice.
La séquence en question n'était pas dans le scénario original et c'est Brando le jour de tourné qui sorta cette idée en plaisantant, le réalisateur cria au génie et Maria Schneider qui refusait au départ se fit rapidement semoncer et due s'allonger bien malgré elle.

Cet ensemble d'événement lié au tournage rajoute à la fascination que l'on peut avoir envers ce film. La lumière assez orange du film, la musique de Gato Barbieri et l'interprétation permettent au film de garder une violence interne plus forte que l'érotisme.
Le dernier tango à Paris est un film aussi dévastateur que les discours que tient Marlon et dont l'angoisse n'est vraiment pas factice.
On excusera au film quelques longueurs, mais voir Brando insulté le cadavre de sa femme ou se mettre en larme en gros plans confirme le géant de cet acteur capable de prendre des risques énormes pour son image.

Et je conseillerait à Impétueux de réviser ses leçons lorsqu'il dit sur le fil du Parrain :(se payer Brando, c'est pire que Alakazamtsointsoin).

Sans commentaire…


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De kfigaro, le 4 décembre 2008 à 14:43
Note du film : 4/6

Je l'ai vu plusieurs fois et je connaissais la plupart des anecdotes racontées ici, j'ai pourtant un avis mitigé sur ce film…

Je suis dingue de la musique que je trouve absolument sublime et d'un lyrisme rare de la part d'un jazzman très connu, et je trouve que Maria Schneider est littéralement craquante pendant toute la première partie du film, je suis nettement moins convaincu par la fameuse scène du beurre (plus malsaine et gratuite qu'autre chose) et surtout par le pessimisme outrancier qui se dégage de la dernière partie.

En fait, je préfère Brando dans "Les révoltés du Bounty" ou dans ses classiques des années 50, ici, il m'a moins convaincu même si sa prestation reste impressionnante.


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De EGO, le 5 décembre 2008 à 09:41

Ce fut constaté, ça se constate encore ( même si le Temps n'est pas complaisant avec les outrances de Brando mais pourquoi les lui passerait -il à lui et à nul autre ? ), Brando " sublimait " ses partenaires féminines. Aucune ne fut jamais aussi bonne, aussi convaincante, sur quelque film que ce soit, que lorsqu'elle joua avec Brando. Qui se suvient encore de Katty Murphy,la ravissante nymphette de " l'Equipee sauvage " ? Teresa Wright ( qui fut sa première partenaire à l'écran dans " C'était des hommes " )a hanté les années 40 de son jeu austère comme son sourire mais Patricia Beacham laisse -t-elle un autre souvenir que celui de sa prestation dans "le Corrupteur". Pin Pellicer, la craquante toute plate qui fut bien pour moitié dans le succès de l'unique réalisation de Brando, le somptueux " Vengeance aux deux visages ", que fit -elle sinon se suicider qulques années plus tard ? Et pour Brando dit -on encore ! Eva Marie Saint est certes digne de plus d'un éloge mais lequel sera plus vibrant que celui qu'on lui décernera toujours pour sa prestation ( sa première à l'écran ) dans " Sur les quais " ? Maria Schneider ( fille naturelle de fe Daniel Gélin, autre pote à feu Brando ) est assez spontanée et mutine dans le film de Bertolucci mais cette fraîcheur est déjà repassée si pe d'années après dans " la Dérobade" de Duval. L'aura-t-on jamais vue plus vibrante qu'aux côtés du Dieu Brando ? Bien sûr, il y a des exceptions. On concèdera que les deux transalpines Anna Magnani et Sophia Loren souffrirent beaucoup dans leur respectif partenariat avec le grand séducteur, ni l'une ni l'autre n'offre en sa présence de ces compositions remarquables qui les sacralisèrent par ailleurs… Et Liz Taylor dans " Reflets dans un oeil d'or " semble, elle, vouloir " soulever " Brando. Il n'est pas exclu que celui – ci ait redouté cette partenaire comme jamais aucune autre. Après tout, il était alors à l'entresol du box – office et le rôle du Major Penderton était originellement prévu pour Clift. Pour cause de décès, celui – si se désista et Brando n'obtint ce rôle que ar l'entremise de la Lyz. De quoi vous faire regagner vos petits souliers étriqués.

Bien à vous.

Philippe


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De vincentp, le 12 avril 2009 à 23:24
Note du film : 4/6

Un sentiment mitigé pour ma part. Effectivement la photo, les prises de vue de Storaro sont excellentes (beaucoup de ressemblances avec les prises de vue futures de 1900 -ex, une lumière rasante-).

Mais cette histoire est un peu longuette, tourne en rond et est source d'ennui. Egalement datée : on comprend qu'il s'agit de remettre en cause le modèle familial et bourgeois, mais aujourd'hui les repères ne sont plus les mêmes. On peut aussi reprocher à cette histoire des aspects souvent exagérés (ex: l'épisode du rat) et de flirter avec une certaine grandiloquence.

Ce type de cinéma d'auteur peut avoir ses adeptes. Ils auront de bonnes raisons pour défendre ce film, arguant d'une ambition de fond et formelle, et d'un savoir-faire indéniable de Bertolucci qui prend son temps pour installer une ambiance malsaine, et développer une histoire qui peut être crédible. Mais je n'en fais pas partie de ces adeptes-là, et je ne suis pas sûr d'ailleurs que Le dernier tango à Paris trouve un écho aujourd'hui auprès d'un large public. Les temps ont changé et de nombreux drames psychologiques, austères, voire sordides, des années soixante-dix (en voilà l'archétype) sont aujourd'hui un peu hors du coup.


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