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Forum : Dupont Lajoie

Sujet : Brutal, cruel et drôle


De Jarriq, le 23 mai 2003 à 08:53

Je ne suis pas fan de Boisset, mais ce film-là est une exception dans sa carrière. Brutal, cruel, drôle à sa façon, d'une lucidité terrible sur les travers du "bon français", c'est encore aujourd'hui un film salutaire. A l'heure de Bardot, des allers-retours du FN et autres réjouissances, il faut revoir ce petit bijou d'horreur quotidienne qui offre un de ses grands rôles à Carmet, littéralement abject en bistrottier violeur et raciste.


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De nonoff, le 14 août 2004 à 19:10
Note du film : 6/6

Un des chefs d'oeuvres du cinema français. Au début, on dirait une comédie. Après, on ne dit plus rien. On a juste la nausée, à cause de la violence et de la lâcheté qui se dégagent des personnages, et le vertige, tellement ils ressemblent à tellement de gens qu'on côtoie tellement. Du très bon Boisset, du Boisset quoi Canicule…etc…


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De Camille5, le 31 octobre 2004 à 12:11

Pour moi, Dupont Lajoie est un des meilleurs films que j'aie jamais vus sur le racisme. Il montre bien que tout homme peut passer de mec sans problèmes à monstre. C'est encore terriblement actuel.


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De MAYA, le 31 octobre 2004 à 12:19
Note du film : 6/6

Ce film est un réquisitoire contre le racisme. Il utilise, bien sûr, toutes les grosses ficelles pour arriver à ces fins. Mais il est encore terriblement actuel et efficace.


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De Arca1943, le 31 octobre 2004 à 17:23
Note du film : 4/6

L'histoire d'un mec ordinaire qui devient un monstre : c'est tout à fait ça. Et l'autre interlocuteur le fil d'à côté a raison de noter qu'il y a au début du film des éléments de comédie, disons de comédie de moeurs grinçante. Le choix de Jean Carmet comme principal protagoniste y contribue, et on peut penser que c'était voulu : il s'agit de présenter au spectateur un personnage dans lequel il puisse – au début, en tout cas! – se reconnaître. Je tends à rapprocher ce film de Un bourgeois tout petit petit – bien que Boisset marche dans des plus gros sabots que Monicelli. L'un comme l'autre ont aussi le mérite d'amener sur la table un problème " à hauteur d'homme ", dans un langage populaire, de ne pas forcément prêcher aux convertis.

Dans la même veine, mais tout récent, je vous suggère Le Nèg' (mais cela implique que vous compreniez mon dialecte!).

Arca1943


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De orlando86, le 7 juillet 2006 à 01:32

C'est mon film français préféré encore très actuel qui caricature à peine certains aspects de la société française. On croirait être dans la réalité grâce au talent des acteurs. Que de vices dénoncés, pas seulement le racisme.


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De Freddie D., le 7 juillet 2006 à 06:42
Note du film : 5/6

Le seul VRAI bon film de Boisset. A ressortir d'urgence, avant les présidentielles.


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De madame, le 26 mars 2007 à 00:36

Térrible je l'ai vue hier soir je ne m'attendais pas du tout a ça ,j'en ressort choquée voire déroutée. Je ne pensais pas que Carmet pouvait un jour accepter un role pareil. Tout est dur que ce soient les scénes de sexe ou de violences en passant par l'histoire,tout a fait crédible. Le pire c'est qu'on ne s'attend pas au début à une telle violence ; au départ les personnages sont simples, sympathiques et ressemblent a tout le monde,on a même l'impression de les connaître tellement ils sont vrais. On peut ainsi voir de quoi est capable un petit pére alcooolique , ou le gros moustachu jovial qui une fois qu'il perd sa fille devient une brute incontrôlable en passant par l'ancien de la guerre d'Algérie qui voit dans le lynchage un prétéxte a renouer avec son passé, bref tout ces personnages qu'on croise tout les jours et qui ne demandent qu'une étincelle pour s'allumer, c'est une des vertus de ce film de décrypter ces comportement. Et puis les scénes sont vraiment choc que ce soit Jean Carmet qui regarde une fille de seize ans se désabiller sous sa tente avant de lui déchirer tout ses habits et de la violer pendant une longue scène dans des hurlement en plein soleil, ou un Algérien traqué par des campeurs en pleine violence et qui se fait éclater la téte à coup de barre sans oublier l'éxécution dans son bar de Carmet qui aprés l'avoir traité de tous les noms supplie le frére de la victime de lui laisser la vie. Le film s'oppose a bon nombre de films comme camping, et est trés en dessus de train d'enfer de Roger Hanin au temp où Navarro se prenait pour un grand réalisateur dérangeant.


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De PM Jarriq, le 26 mars 2007 à 09:19
Note du film : 4/6

Et Dupont-Lajoie n'est toujours pas annoncé en DVD. Camping, par contre est très facile à trouver !


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De jouvet@free.fr, le 26 mars 2007 à 11:39
Note du film : 5/6

bonjour a tous…

Vous ne le croirez pas. Je n'ai pas encore vu "CAMPING"…. C'est la vérité vraie! Un extra-terrestre…Tant qu'a DUPONT LAJOIE , une merveille de BOISSET qui n'est pourtant pas habitué a nous offrir des merveilles..

                           

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De fretyl, le 27 mars 2007 à 02:35
Note du film : 4/6

Allez voir Allons z'enfants et revenez nous parler de Boisset quand vous serez calmé !


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De jouvet@free.fr, le 27 mars 2007 à 16:20
Note du film : 5/6

Bonjour….

Oh! mais pas de meprise ,ami ! Je ne pretends pas qu'Yves Boisset est le premier venu dans le monde du cinema, LOIN DE LA! Vous evoquez Un taxi mauve , par exemple , qui est tres loin d'etre un mauvais film. Mais il y a , ce que j'appelerai "la facture" Boisset. La façon… La tournure Boissetqui peut ou ne pas plaire. Nous parlions de "merveille". Et le coté souvent "reportage" des films de Boisset , nous ôte un peu de cette merveille là…C'est juste ce que je voulais dire. Mais Yves Boisset est un grand cineaste , a n'en pas douter !

                               

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De Impétueux, le 27 mars 2007 à 16:40
Note du film : 4/6

Eh bien, comme ça, vous êtes au moins deux de votre avis sur DVD Toile, à penser que Boisset est un petit peu mieux qu'un tâcheron inutile (avec l'exception du Taxi mauve et de la monstrueuse et délectable Canicule).

Encore un adepte, et vous pourrez fonder un club !


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De PM Jarriq, le 27 mars 2007 à 17:22
Note du film : 4/6

Les mots "grand cinéaste" et "merveille", je n'aurais jamais pensé les voir accolés à Boisset ! Mais il faut de tout pour faire un monde.


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De fretyl, le 2 avril 2007 à 02:05
Note du film : 4/6

Et sa récompense por l'affaire Seznec son formidable Jean Moulin , si Rosi faisait ces films ont crierai aux chefs d'oeuvre. Quand a CANICULE on ne dira pas que c'est un chef d'œuvre mais c'est un film dont les avis sont vraiment "très" partagé. A voir au second degrés ce polar ensoleillée passe plutôt bien.


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De jipi, le 2 avril 2007 à 09:06
Note du film : 4/6

Yves Boisset: Réalisateur Français diluant la crédibilité dans un minestrone esthétique trop chargé.


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De jipi, le 2 avril 2007 à 09:08
Note du film : 4/6

Et qui voyage incognito dans la définition d'Yves Boisset? Le monsieur qui a fait "Le Casse".


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De PM Jarriq, le 4 août 2007 à 16:34
Note du film : 4/6

Dupont Lajoie vient enfin de sortir en DVD, dans une édition minimale, à peine correcte techniquement, mais c'est toujours mieux que rien. Trente et quelques années, plusieurs présidents plus tard, le film est toujours d'actualité, les mentalités ont peu évolué, et le film est dérangeant. Ce sont les "beaufs" de Cabu qui prennent vie sous nos yeux, individus médiocres, minables, mesquins, vulgaires, haineux, que Boisset détaille à loisir, grandement aidé par un cast magnifique : Carmet, qui n'a jamais été aussi bien employé, Peyrelon grandiose en huissier de justice visqueux, Lanoux en vétéran d'Algérie infâme… Ils forment un groupe d'une authenticité, d'une crédibilité confondantes.

Cela se déroule brillamment, un peu à la façon d'un film italien, jusqu'à la ratonnade. A l'arrivée du flic, les choses se gâtent. De satirique, le film devient militant et démonstratif, et l'inspecteur, pourtant joué par l'irremplaçable Bouise, n'est qu'un porte-étendard peu plausible, d'une intégrité caricaturale, qui énonce sentences et vérités, déséquilibrant complètement le ton général. C'est bien dommage, car on n'avait vraiment pas besoin qu'on mette ainsi les points sur les "i" pour se faire une opinion, et à ce jeu-là Boisset est moins subtil que Gavras. Reste quand même une heure saisissante, avec quelques petits bonheurs, comme Marielle en clône de Zitrone, Huppert en allumeuse des campings, Villeret débutant en technicien télé. Malgré tout, Dupont Lajoie laisse une impression forte et marquante, et la dernière séquence vient rattraper la légère déception.


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De Arca1943, le 4 août 2007 à 21:24
Note du film : 4/6

« …le film devient militant et démonstratif, et l'inspecteur, pourtant joué par l'irremplaçable Bouise, n'est qu'un porte-étendard peu plausible, d'une intégrité caricaturale, qui énonce sentences et vérités, déséquilibrant complètement le ton général. »

Tiens, je viens moi aussi de le revoir il y a peu (sur un vieux VHS diffusé au Québec dans le sannées 80) et ce que vous dites est malheureusement exact. Et ma mémoire (munie comme certaines voitures d'enjoliveurs en option) avait pour ainsi dire effacé ce passage… Donc, même dans son film "sociopolitique" le plus réussi (avec L'Attentat), Boisset ne peut s'empêcher de gâcher (un peu) la sauce en prêchant inutilement. Mais bon sang, pourquoi ? Jusque-là, c'était parfait. Comme réalisateur, Boisset a le goût de l'efficacité avant tout et c'est très bien ainsi, simple (en apparence), direct et sans apprêt. Le mélange de satire et de réalisme dans le traitement est remarquable. Je n'ai jamais fait de camping en France, mais on s'y croirait ! Les personnages sont croqués sur le vif, sans dialogues inutiles, avec un vrai sens du détail révélateur. Et puis voilà qu'arrive Jean Bouise (encore heureux que ce soit lui, sinon ce serait pire !) et là, ce n'est plus efficace du tout, au contraire. Boisset est un sentencieux qui ne réussit pas à se retenir de monter en chaire. Vraiment, il ne se rend pas à compte à quel point c'est counterproductive, que ça dessert et affaiblit son propos ? C'est tout à fait comme s'il disait : « Eh bien, en fin de compte, je n'ai pas confiance en mon film, et je n'ai pas confiance non plus en mon spectateur. » Ça passe la rampe quand même, c'est un classique quand même, mais quel dommage.


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De PM Jarriq, le 5 août 2007 à 20:58
Note du film : 4/6

Mais comme Arca le signale, chapeau bas tout de même à Jean Bouise, sans qui cela aurait été encore plus imbuvable. Du copain discret du Vieux fusil, au député courageux de Z, en passant par l'immonde Sivardière de Coup de tête, ou le faux psy inquiétant de Un papillon sur l'épaule, et combien d'autres personnages indélébiles, cet immense second rôle a laissé une empreinte profonde dans les films où il est apparu.


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De verdun, le 19 août 2007 à 20:09
Note du film : 5/6

Je vais encore passer pour le défenseur de Boisset mais chaque film que je découvre de lui m'incite à le placer non pas comme un grand cinéaste mais comme un indispensable artisan trop isolé. Impétueux, je veux bien que Boisset soit un tâcheron inutile, mais citez-moi alors un cinéaste français ayant traité au mieux dans une même oeuvre, de la télé-réalité et de ses dérives, de la guerre d'Algérie, de l'affaire Dreyfus, des dysfonctionnements de la police, de la justice, de l'armée. Et quelle oeuvre mieux que Dupont Lajoie a pu stigmatiser le racisme, la bêtise inculte et aussi la loi du talion à l'oeuvre alors que la justice n'est pas rendue.. On en revient à ma question rituelle: le cinéma de Boisset est imparfait mais où est l'alternative dans un cinéma français télévisé, édulcoré et dépolitisé ??

Ici, on est saisi par une peinture sans concession de l'abjection humaine. Jean Carmet dans ce rôle le plus célèbre fait des étincelles, mais j'ai été très surpris de voir ici à leur sommet Pierre Tornade, Robert Castel, Ginette Garcin qui ont été les figures de proue du pire cinéma français comique, celui des Max Pécas, Philippe Clair, Richard Balducci, etc… Et Victor Lanoux loin de son personnage de brocanteur consensuel. Sans compter le plaisir de voir une toute jeune Isabelle Huppert au sommet de son art. Tous ces acteurs contribuent à constituer une faune épouvantable et réaliste.

Ah les gros sabots de Boisset. Ils ont fait parler et on aime bien lui coller cette étiquette pour mieux mettre en sourdine son dérangeante acuité. Surtout qu'ici de nombreux personnages se révèlent autres que ce qu'ils laissaient apparaître au début, notamment le huissier de justice joué par l'étonnant Michel Peyrelon.

Et hélàs, à moins de vivre en ermite dans une île déserte, on sait qu'elle existe cette France médiocre et inculte, prompte à stigmatiser le "bougnole", le bicot ici. Et les années Le Pen nous ont hélàs permis de mettre en évidence cette France de la peur et des bas instincts. La réalisation est critiquable mais il était difficile de faire un film "beau" esthétiquement sur un matériau aussi laid.

Quand au personnage de surhomme joué par Jean Bouise, qui évoque beaucoup le juge incarné par Jean-louis Trintignant dans Z, on peut en effet le critiquer car il est trop beau, presque idéal par rapport aux autres personnages. Il appuie un peu trop les pensées de Boisset. Mais d'une part, il fallait quand même pour le spectateur un personnage repère dans cette spirale de la bêtise et de la haine, cette atmosphère suffocante et cette déchéance humaine.. Il fallait bien aussi faire douter à un moment ou à l'autre la mauvaise conscience de Lajoie-Carmet. Et d'autre part, cet inspecteur Boular,arrivé de toute façon trop tard pour éteindre la haine, comme d'autres personnage du film se révèle différent au cours de l'intrigue: d'abord intègre jusqu'au bout, on s'aperçoit ensuite qu'il n'ira pas au bout de l'enquête, tout celà parce qu'il tient à sa promotion. LE personnage caricatural, ce n'est pas celui de Bouise, mais celui du supérieur joué par Henri Garcin.

Et cette fin !! Elle nous plonge dans une perplexité suffisante pour pardonner le personnage de Boular

Le film n'a rien perdu de ses qualités. Et pour une fois je suis d'accord avec télérama: voici un film qui dans sa noirceur retrouve la force du Corbeau de Clouzot. Raion de plus pour regretter un dvd médiocre sur le plan technique, sans supplément alors qu'il y en aurait beaucoup à dire…


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De Impétueux, le 20 août 2007 à 10:40
Note du film : 4/6

Mon cher Verdun, je ne tiens pas le cinéma militant pour un grand cinéma, sauf lorsque c'est tellement caricatural et angélique que ça devient involontairement comique et délicieux, comme La vie est à nous de Jean Renoir, ou Camarades ou Coup pour coup de Marin Karmitz. De la même façon, la littérature engagée est bien rarement de la bonne littérature, la thèse à promouvoir prenant le pas sur la qualité d'écriture (Jacques Laurent a, me semble-t-il, définitivement dit ce qu'il fallait dire là-dessus, dans son délicieux pamphlet Paul et Jean-Paul (Bourget et Sartre).

Et je ne crois vraiment pas au cinéma témoin de son temps ou dénonciateur des injustices (réelles ou supposées) passées, présentes ou à venir.

Cela étant, je n'ai pas d'antipathie pour Dupont Lajoie, à tout le moins, comme PM Jarriq et Arca, dans la position des caractères et la re-situation des personnages ; comme l'écrit l'un des deux Cela se déroule brillamment, un peu à la façon d'un film italien, au début. Ces campeurs-là, ce sont exactement ceux que l'on voit aujourd'hui, dans tous les reportages télévisés sur la vie au camping ; et c'est sûrement largement plus exact que les gugusses mis en scène (?) par le gugusse Franck Dubosc. L'ennui est que ça se gâte avec le crime, avec la ratonnade, avec l'enquête et qu'à vouloir trop démontrer, on s'englue dans la guimauve et pédale dans la choucroute.

L'allusion aux films italiens n'est pas anodine : j'ai regardé hier le remarquable Au nom du peuple italien ; il y a une morte, aussi. Mais la différence de finesse, de subtilité, d'analyse, de profondeur humaine entre Boisset et Risi est vraiment incommensurable. Et Risi est à la fois dix mille fois plus cruel, et plus léger !

Mais ça, il y a longtemps qu'on le sait !


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De fretyl, le 24 août 2007 à 22:00
Note du film : 4/6

Verdun ou êtes vous allez donc chercher que Le Pen a véhiculé le racisme ? Lorsque Dupont Lajoie est sortit il ne parlait pas encore immigration de 1, et de 2 Le Pen n'a rien contre Dupont Lajoie puisqu'il en parle même dans son livre de 1984 Les Français d'abord en regrettant tout de même que chaque membre du FN soit immédiatement amalgamé comme étant un Dupont Lajoie en puissance ! Mais bon…


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De PM Jarriq, le 25 août 2007 à 10:01
Note du film : 4/6

"Où êtes-vous allé chercher que Le Pen a véhiculé le racisme ?", questionne Fretyl. On se le demande, en effet… Quelle drôle d'idée. Les gens sont méchants…


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De Arca1943, le 25 août 2007 à 14:26
Note du film : 4/6

Et notez-le : « …un film anti-français… » (sic). Bon sang mais c'est bien sûr ! Tout comme Le Nèg' est un film anti-québécois, Bad Day at Black Rock, un film anti-américain et Les Chiens de paille, un film anti-britannique.

En passant, Jarriq, avez-vous remarqué que le sigle du FN, avec les trois flammes bleu blanc rouge, est un simple décalque, trait pour trait, de celui du MSI italien (sauf que le bleu était vert) ? Quel manque d'originalité; et aussi, quel aveu.


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De fretyl, le 25 août 2007 à 21:35
Note du film : 4/6

Dupont lajoie est une charge efficace contre le racisme ou plus précisément contre le raciste. Mais mis a part un ou deux personnages (le fils de lajoie et le commissaire ) tous les autres français sont des monstres et les étrangers des enfants de cœur, bref il y'a quelques excès.

Question : Vous la voyez comme ça la France ?

Cependant je le répète Dupont Lajoie reste une comédie/politico/sociologico/dramatique géniale.


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De Atmosphère, atmosphère..., le 25 juin 2009 à 17:33

En recherchant la date du film, je suis tombée sur votre commentaire…Je vous renvoie à un article de blog intitulé "trafic d'influence ou du danger du populisme", dans lequel je cite le film d'Yves Boisset, que vous trouverez sur mon site Arts de vie 06 dans le chapitre "actualités" : www.artsdevie06.org Vous m'avez donné envie de revoir le film. Bien cordialement, D-Lucie


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De kfigaro, le 25 juin 2009 à 18:47
Note du film : 5/6

Ce film (l'un des meilleurs de Boisset avec "Un condé") va peut être plus loin que la simple dénonciation du racisme, il dénonce aussi le viol, l'esprit "moutonnier", la pulsion du groupe, en bref la connerie humaine dans toute sa splendeur…

Certes, Boisset est souvent moins subtil que les italiens (comme un Rosi auquel on peut souvent le comparer sur le plan du fond, mais pas sur la forme) mais qui d'autre que lui, en dehors peut-être de Costa-gavras (et parfois de certains Mocky des années 70) a eu un tel cran dans l'hexagone ? (il a été le cinéaste le plus censuré de l'histoire du cinéma français je crois)… je cherche mais je ne trouve pas.


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De La lectrice, le 26 janvier 2011 à 14:26

Étant prof d'éducation civique, je compte faire voir à mes élèves de cinquième un film traitant le sujet du racisme. J'ai pensé à Dupont Lajoie. Mais le film ne serait – il pas trop violent, pour des enfants de cet age là ? Qu'en pensent les dvdtoileurs ?


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De Gilou40, le 26 janvier 2011 à 14:51

A vous lire, Madame, on pourrait croire que vos élèves n'écoutent pas la radio, ne possèdent pas la télévision et ne vont pas minauder sur internet. Parce que Dupont lajoie, c'est leur lot quotidien depuis qu'ils ont l'âge de penser un peu ! Autrement, vous avez Le vilain petit canard de Disney qui traite d'une certaine forme de racisme , mais il risque fort y avoir des absents le jour de la projection…

   

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De La lectrice, le 26 janvier 2011 à 14:59

C'est pas ça. Je ne voudrai pas avoir de problème avec les parents d'élèves. Certains parents s'étaient plaints que l'on montre à des enfants de sixième Germinal. J'ai peur que certains enfants soient choqués par la scène du viol d'Isabelle Huppert ou le meurtre de l'Algérien.


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De Tamatoa, le 7 mars 2012 à 16:00

Si quelqu'un doit revoir ses fiches, c'est la chaine BFMTV qui nous dit que Pierre Tornade fut un des gendarme de la série avec de Funès ! Elle est bien bonne celle là ! Je me rappelle qu'il fait une très courte apparition dans Le gendarme à New York dans un rôle de mèdecin venant examiner Jean lefebvre, mais c'est bien là toute sa contribution à la saga des gendarmes.

Il serait bon que ce soit rectifié par la dite chaine ! Cet excellent acteur, très populaire (au même titre que Galabru, c'est très exact) a une carrière assez riche pour qu'on ne commette pas ce genre d'erreur ! Y'a le choix ! En attendant, Mais où est donc passé Pierre Tornade?


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De fretyl, le 7 janvier 2017 à 22:52
Note du film : 4/6

Il n'y a pas à dire même si le propos de Dupont Lajoie n'est plus réellement d'actualité (qui aujourd'hui accuserait des travailleurs d'origine algérienne aussi facilement ? Les Roms peut-être encore…) il faut hélas constater que la France de Dupont Lajoie a bel et bien existé. Preuve en est le nombre d'affaires judiciaires qui ont défrayé la chronique dans les années 70, surtout aux alentours de Marseille, n'oublions pas les ratonnades de 1973 survenues à Grasse et Marseille justement…
Très clairement le propos du film n'est nullement caricatural. Pourquoi peut-on encore aujourd'hui aimer Dupont Lajoie ? Tout d'abord pour Jean Carmet qui trouve là sa meilleure interprétation, ensuite pour le ton satirique avec lequel Boisset a traité son sujet. Le film dépeint à gros trait des campeurs beaufs, finalement presque plus drôlement que dans le Camping de Dubosc et puis là Boisset a trouvé un scenario en or. Le cadre posé : un camping de la Côte d'Azur, reste à observer les comportements de petits Français en vacances au soleil. Comme toujours Boisset aime bien les effets chocs ; le viol d'Isabelle Huppert, la ratonnade… C'est effectivement le personnage du flic intègre (Jean Bouise) le plus encombrant au milieu de cette histoire. On aurait peut-être préféré aussi que "le salaud" Georges Lajoie s'en sorte plutôt que d'être abattu de sang froid dans un final guère enchanté. Mais bon Dupont Lajoie comme d'autres Boisset tient encore bien la route et surprend toujours à chaque revisionnage.


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De Nadine Mouk, le 8 janvier 2017 à 00:30
Note du film : 5/6

S'il n' y avait eu ratonnades qu' à Grasse et Marseille …. Mais vous avez grandement raison, cher Frétyl, de remettre à l'honneur ce film que je revois toujours avec bonheur . Mais je voudrais vous dire deux, trois choses : D'abord, c'est que depuis les années 70, le Camping, l'esprit camping, a bien changé . Si certains sports comme le Golf se sont démocratisés, la camping, lui, a acquis ses lettres de noblesse. Aujourd'hui fleurissent des camping occupés par une faune aisée qui, il y a encore trente ans de ça, méprisait ce genre de loisirs.

Ensuite, je voudrais savoir pourquoi les campings vous apparaissent comme être occupés par les petits Français ? Certes, il est à croire que si ces gens là étaient plus riches, ils fréquenteraient plus volontiers les palaces. Mais sont-ils si petits pour autant ? Mépris à peine voilé ou franc dégoût ? Les toiles de tentes abritent les mêmes âmes que les grands hôtels mais la différence se trouve dans la finesse de la toile qui laisse voir et l'acoustique qui laisse entendre . Autrement …. De plus, et c'est tout autre chose, nous ne soulignons jamais assez dans nos critiques l'excellence du jeu de Michel Peyrelon, formidable comédien qui n'a pas eu la carrière qu'il méritait . Mais quelle présence à chaque apparition ! Il est dans ce film l'aiguillon pousse au crime, qui distille sa haine sous le couvert d'une honorabilité sans faille . Il est le diable respectable et fréquentable . Mais le diable . Phénoménal ! Pour les autres, ils n'ont plus rien à prouver non plus . Ils sont dans ce camping comme des poissons dans l'eau . Des beaufs ? Bof…. Ne sommes nous pas tous les beaufs des autres ? D'autre part : On aurait peut-être préféré aussi que "le salaud" Georges Lajoie s'en sorte plutôt que d'être abattu de sang froid dans un final guère enchanté . C'est horrrrrible, immonde, mais je suis d'accord avec vous . Le film en aurait été encore plus "vrai", plus tragiquement humain . Dupont Lajoie est un très grand film qui n'a pas fini de marquer les esprits. Même si l'époque a changée, les campings ont encore de beaux jours devant eux, les hommes auront toujours le diable au corps et certaines femmes en pâtiront encore, souvent au prix de leur vie …


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De fretyl, le 8 janvier 2017 à 18:11
Note du film : 4/6

Les campings ont encore de beaux jours devant eux, les hommes auront toujours le diable au corps et certaines femmes en pâtiront encore, souvent au prix de leur vie …

Le propos du film n'est pas du tout là mais cependant Lajoie demeure un vicelard hors pair, ce que l'on aperçoit des les premières scènes lorsqu'il passe la main sous la culotte d'une de ses employés et ne cesse de regarder les formes de jeunes filles sur la plage… De Dupont Lajoie à Welcome to new york il est amusant de voir ce qu'un obsédé sexuel peut provoquer !

Cependant je mets Dupont Lajoie en réserve. Je persiste à penser que le plus beau film de Yves Boisset est le film Allons z'enfants film sur l'autoritarisme imbécile des écoles militaires d'avant guerre ou d'ailleurs Carmet interprète encore une ordure de premier plan. Film bizarrement inconnu alors que d'autres Boisset ; R.A.S ou Un taxi mauve ont largement été commentés sur dvdtoile sans pour autant atteindre l'ampleur de cette adaptation de Yves Gibeau.


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De Impétueux, le 5 avril 2018 à 13:33
Note du film : 4/6

Je rejoins tout à fait les analyses très bien argumentées de PMJarriq et d'Arca, l'une et l'autre d'août 2007 et je les crois peu contestables. Oui, il y a deux films bien différents et très clivés dans Dupont Lajoie. Le premier est une sorte d'illustration narquoise, un prolongement cinématographique des dessins féroces de Cabu (les Beauf) ou de Reiser (Gros dégueulasse ou Vive les femmes). Le second est un pamphlet antiraciste à la Boisset, plutôt lourd et caricatural qui dénonce, s'il en était encore besoin, la stupidité collective des foules. C'est aussi pesant et démonstratif que le médiocre À mort l'arbitre de Jean-Pierre Mocky, consacré à la terrifiante stupidité des supporteurs de football.

Qui trop embrasse, mal étreint. Le vieil adage proverbial conserve toute sa pertinence. Misanthropie – qu'on devrait plutôt ici appeler populophobie – d'une part, antiracisme, d'autre part. Je ne dis pas qu'il n'y a pas de rapport entre les deux notions : je dis qu'à les faire coïncider aussi étroitement, on jette sur les petites gens de notre pays le regard souverainement méprisant des possédants (possédants de l'argent, du savoir, de la culture, des bonnes manières, de tout ce qu'on voudra) sur les relégués de la France périphérique. Et qu'on ne vienne pas me dire que les Lajoie (Jean Carmet et Ginette Garcin) exploitent leur café en plein Paris, à l'angle de la rue Beccaria et de la place d'Aligre. Cela, c'était en 1975. Désormais, à cette même place, dans un quartier voué à la boboïtude et à la branchouillerie, ce genre de bistrot n'a plus de place (et de fait, c'est une pâtisserie à la mode qui l'a remplacé). Mais dans Dupont Lajoie, on était encore dans un monde ancien où les rues de la Capitale n'étaient pas entièrement tapissées de succursales d'agences bancaires et immobilières, avec, ici et là, des McDonalds et des kebabs. Il y avait aussi de vrais commerces ; et de vraies gens qui, devant le zinc du comptoir tenaient les propos accablants de connerie que tout le monde – tout ce monde ? – tenait à cette époque-là. Vulgaires, graveleux, rouspéteurs, imbibés, mesquins, envieux, tripatouillards, machistes et tout le tremblement.

Ce n'est pas un hasard si Jean Carmet – Dupont-Lajoie, donc – était dans l'excellente série Palace de Jean-Michel Ribes une des têtes d'affiche des Brèves de comptoir, compendium des sottises débitées au fil des ingestions alcoolisées ; Ricard, Côtes-du-Rhône ou whisky, ça ne change pas grand chose. Oui, vulgaires, graveleux, rouspéteurs, ainsi de suite… Et racistes aussi.

Ah ! Voilà le grand mot lâché. Le mot qui tue, discrédite, déshonore, qui est devenu aujourd'hui l'interdit absolu… Et il me semble pourtant, dût la chose faire frémir, qu'en 1975, on disait des mots bien minables et misérables sur les Arabes, mais qu'on en disait aussi, qui n'étaient pas de meilleur niveau sur les Corses (qui ne travaillaient jamais), les Auvergnats (grippe-sous comme les Écossais), les Marseillais (tous un peu truands), les Parisiens (têtes de chiens) et, d'une façon générale sur qui n'était pas de son pays, de sa région, de son département, de sa ville, de son quartier, de sa rue, de son immeuble… De nos jours, où l'antiracisme est comme une religion officielle, il me semble aussi qu'on n'a jamais autant massacré l'autre (n'est-ce pas colonel Beltrame, n'est-ce pas Mireille Knoll ?), celui qui ne vous ressemble pas.

Bon. Voilà une bien longue digression tout à fait scandaleuse sur un film où la grande qualité de l'interprétation permet de passer sur le simplisme du scénario, son caractère pédagogique et démonstratif et sur toutes les facilités qui permettent de susciter chez les spectateurs une indignation justifiée sur la profondeur abyssale de la bêtise humaine, vieille comme les pogroms, les lynchages, les ratonnades, les émeutes et les manifestations de foule.

Mais si Yves Boisset avait un peu de finesse et de doigté, ça se serait vu tout au cours de sa carrière taillée à la serpe, point toujours désagréables (je tiens Canicule pour un monument de mauvais goût, mais un monument tout de même). Les saligauds du camping sont bien moches, c'est entendu et certains le sont plus que d'autres : Lajoie/Carmet au premier chef, mais aussi le visqueux huissier Schumacher//Michel Peyrelon ; l'ancien d'Algérie/Victor Lanoux (parfait, au demeurant) est à lui seul une montagne de connerie. Mais Colin/Pierre Tornade est un brave crétin aveuglé par la mort de sa fille Brigitte/Isabelle Huppert, une sacrée allumeuse. Le patron du camping, Loulou/Robert Castel, a de l'humanité et du cœur comme l'Italien Vigorelli/Pino Caruso… Les autres ? Ceux qui suivent. Dans tous les massacres, il y a ceux qui suivent. Le malheur c'est qu'ils sont nombreux. Et nous, où en sommes-nous ?


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De Ritter, le 2 juillet 2020 à 22:14

Que vient faire Mme Bardot dans ce commentaire?


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