Un chef d'oeuvre d'humour et de finesse. Certainement le plus sous-estimé des films de Hitchkock.
Réalisé en 1937, le film est impressionnant par la modernité de son propos (observation du poids des conventions sociales) et la justesse du ton employé pour illustrer le propos. Et aussi par la façon dont sont intégrés dans le film les personnages, et les péripéties qui structurent le film. La psychologie des différents personnages est incroyablement bien établie.
Avec "les 39 marches" (1935), autre chef d'oeuvre de l'époque anglaise, et ce film, on aurait du comprendre à l'époque que Hitch était autre chose qu'un simple amuseur, c'est à dire un observateur lucide, décrivant en profondeur le jeu de personnages dans leur système social.
Comme souvent, voire comme toujours, ce qui passionne Hitchcock c'est justement cette histoire secondaire, ici celle du couple improbable, qui n'aurait jamais du se rencontrer et qui pourtant, grâce aux aléas de la vie va se former et s'ouvrir sur une histoire d'amour.
Hitchcock fait preuve d'un humour toujours très vivace à travers de scènes particulièrement bien écrite et une situation de départ géniale (l'accusé s'évade avec la fille du commissaire, tous les deux liés par une paire de menottes.
Ludique, léger, drôle, le film évolue sur une ligne d'équilibre guère évidente mais réussit à tenir la longueur. On pourra peut-être regretter la minceur de l'histoire principale très simpliste (le but est de retrouver une ceinture d'un manteau!), mais encore une fois ce n'est guère grave car l'intérêt est décidément ailleurs.
On ne peut non plus manquer de saluer la performance de Derrick De Marney particulièrement truculent dans son rôle de faux-coupable. Rien ne semble l'atteindre, sachant garder son flegme et son humour. Un vrai régal.
Revu ce midi sur grand écran en copie numérique restaurée. C'est l'occasion d'admirer la perfection de l'écriture cinématographique de Hitchcock en 1937, sa créativité (exceptionnelle) de l'époque. Plans parfaits, images très expressives se passant de dialogues, rythme soutenu, dialogues percutants … Consensus du public sur ce plan-là, admiration partagée face à ce classique du Maître. Beaucoup d'humour et de tendresse, avec des émotions finement modulées sur le visage des deux jeunes acteurs (Nova Pilbeam et Derrick de Marney -tous deux fantastiques-) qui trouvent là le rôle de leur vie. La dernière séquence en gros plan sur le visage de l'héroïne est magnifique et plonge le spectateur dans un sentiment d'extase.
La richesse et la complexité des rapports d'un couple, la construction d'un amour naissant, bientôt fusionnel, la complémentarité de l'homme et de la femme, sont évoqués à la perfection avec finesse, pudeur, grâce, comme pour le précédent opus Les trente-neuf marches et comme pour des oeuvres à venir tel Les enchaînés. La gestion des espaces dans la campagne britannique, le descriptif des personnalités de la société, sont des points forts notables. Hitchcock utilise l'argument d'une poursuite criminelle pour dresser le portrait de la société humaine, de ses classes sociales, et suggérer sans doute in fine qu'une société doit fonctionner avec des institutions, des règles, tout en restant vigilant quant à la façon de les mettre en application.
Vers 18 mn Robert caché sur le côté de la voiture d'Erica dit "mais c'est le petite soeur des pauvres" dans la version francaise.
Et Florence Nightingale en VO Vers 21 mn on note quelques allusions à des personnages fictifs de roman dans la version francaise. Robert dit à Erica ''J'ai l'impression d'être Fabrice et vous Clelia".Erica replique "Tout à l'heure je n'étais qu'une petite soeur des pauvres"
.Elle avait pris soin de Robert. Allusion a des personnages réels dans la version originale. Robert dit à Erica "I feel like Bonnie Prince Charlie and Flora MacDonald"
Cette idylle inspira la célèbre chanson enfantine "My Bonnie lies over the ocean". Erica réplique en Anglais " peu avant j'étais Florence Nightingale". Une infirmiere célèbre pionnière des soins infirmiers . Erica soigna Robert peu avant.
……. A 15 mn Cameo d'Alfred Hitchcock devant le tribunal. En journaliste avec une casquette et tenant un appareil photo :Page générée en 0.010 s. - 5 requêtes effectuées
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