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Sujet : Sombre, noir et tellement brillant...


De Jarriq, le 20 mai 2003 à 18:12

Je l'ai en zone 2, mais en 4/3 dans une édition datant de quelques années. Vu que c'est pratiquement devenu un classique, je pense qu'une réédition plus prestigieuse serait bienvenue. C'est définitivement le rôle de la vie de Serrault, parfaitement tenu, qui ne dérape jamais, porte le film sur les épaules. Et le dialogue d'Audiard est un de ses plus subtils. Dommage que Claude Miller n'ait pas poursuivi dans cette voie de "qualité France" sophistiquée…


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De Amine, le 21 janvier 2006 à 11:20
Note du film : 6/6

Ce film sombre noir et pourtant tellement brillant.


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De verdun, le 30 octobre 2007 à 21:58
Note du film : 6/6

J'ai revu Garde à vue avant-hier. Le film ne cesse de se bonifier au fil des visions. Tout le monde connaît les qualités de ce film: l'interprétation de Serrault, le dialogue subtil de Michel Audiard, l'intensité du huis-clos, la présence de Romy Schneider comme cerise sur le gâteau.

D'autres éléments me semblent importants: Lino Ventura est lui aussi extraordinaire, dans un style plus attendu que celui d'un Serrault post- La cage aux folles. Mais là aussi quelle merveilleuse prestation !! Et Guy Marchand fait très bien ce qu'il a à faire. Je tiens enfin à saluer la présence de Pierre Maguelon le spécialiste des rôles de gardien de la paix dans de très nombreux films français des années 70-80 et dans la série "Les brigades du tigre".

Outre les dialogues, il y a ce scénario,qui est à la fois un huis clos policier sec et une méditation métaphysique sur la vérité et le mensonge, la culpabilité et l'innocence et sur la présence du mal chez un innocent (Serrault), une institution censée garantir le bien (la police) et une femme brisée (Schneider). D'où la richesse de ce film, qui combine le mystère et les coups de théâtre magistraux.

Un grand film, digne du Sidney Lumet des grands jours…

Dommage en effet que Miller n'ai pas poursuivi cette veine de "qualité française new look" mais c'est tout le cinéma français qui n'a pas suivi. Alors qu'en 1980-1982 sortaient des film à la fois modernes et de qualité comme Le dernier métro ou Une chambre en ville.


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De fretyl, le 30 octobre 2007 à 23:41
Note du film : 6/6

Sans oublier la merveilleuse photographie de Bruno Nuytten.


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De Kass, le 3 décembre 2008 à 13:27
Note du film : 6/6

Petite critique en plus de mon message que je n'arrive plus à retrouver : la mise en scène très théatrale aurait pu être encore plus minimaliste et respecter le huis-clos sans sortir du commissariat. Pourquoi insérer ces images mentales du couloir, de la plage, de la petite Camille ? Pourquoi ne pas assumer le suggestif jusqu'au bout et rester cloitré avec les acteurs pour se laisser emporter par le récit, les dialogues ? Remarquez, le film aurait peut-être été trop oppressant ou ennuyeux, difficile d'imaginer.


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De fretyl, le 3 décembre 2008 à 14:07
Note du film : 6/6

Cela permet au film de s'aérer un peu. Lorsque le film nous montre en flash back la soirée ou le couple Serrault/Schneider s'est brisé, vous remarquerez que l'on reste encore dans le huit-clos.

Romy raconte le drame s'étant déroulé ce soir là, mais le film ne pénètre pas la scène, on reste encore dans le bureau avec Lino Ventura et les images permettent de saisir les sentiments profonds et l'ambiance dans laquelle les personnages ont baignés ce soir là.



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De kfigaro, le 3 décembre 2008 à 14:48
Note du film : 6/6

Avis aux mélomanes, la bande originale de ce film culte est disponible (sous forme de suite) dans ce coffret 6 CDs proposé à un prix imbattable ici :

Coffret longbox Le cinéma de Georges Delerue

dans le livret du coffret, Claude Miller exprime le regret de ne pas avoir pu retravailler avec ce grand musicien qu'était Georges Delerue. En outre, je crois qu'il s'agit d'un film de commande et que Miller était même un peu gêné de demander à l'élève de Darius Milhaud d'écrire cette simple ritournelle pour boite à musique qu'on peut entendre ici (l'écoute est gratuite, il faut juste s'inscrire) :

Version pour quatuor du thème principal (arrangements : Alexandre Desplat)


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De spoo, le 14 décembre 2008 à 16:08

Garde à vue est un film très fort ! L'intrigue est palpitante et montre qu'avec peu de moyens, on peut réussir un classique du cinéma. Lino Ventura, comme toujours est excellent et Michel Serrault est d'une finesse épatante. En fait, à la fin, il y a toujors un doute qui subsiste. A-t-il vraiment abusé de la petite Camille ? A noter que la fillette tenant le rôle n'est autre que Elsa Lunghini qui depuis s'est lancée dans la chanson !

Guy Marchand, en flic brutal, est aussi très crédjble et montre à quel point l'air nonchalant de l'accusé peut pousser à bout.Romy schneider, tant qu'à elle est très forte dans son rôle de femme détestant son mari. Elle est froide, distante à souhait et le fait qu'elle se suicide m'a toujours étonné. Je pense qu'elle a peu être eu l'impression de trop vouloir faire accusé son mari qui n'y étant pour rien.

Ce film fait partie des mieux placés dans ma Dvdthèque, mais je me poserai toujours des questions pour la fin.


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De Impétueux, le 23 août 2014 à 18:32
Note du film : 5/6

L'intelligence du film de Claude Miller est de prendre en cours l'affaire : le meurtre et le viol de deux petites filles découvertes, quelques semaines auparavant dans la désolation d'une Normandie de fin d'automne, l'une sur une plage, l'autre dans un terrain vague. À ce stade là de l'instruction, le notaire Martinaud (Michel Serrault) a déjà été entendu plusieurs fois par la police, a commenté son emploi du temps des jours des crimes. La pluie tombe dru sur les toits de zinc du commissariat : on entre d'emblée dans le vif des choses, parce que l'inspecteur Gallien (Lino Ventura) n'a pas à tout récapituler.

Et c'est ceci qui est parfait : le huis-clos entre le notable et le policier, la rencontre de deux mondes, le chancellement des certitudes et le dévoilement du misérable petit tas de secrets qu'en fait chacun porte ; la force de Garde à vue n'est pas seulement l'énigme portée par l'intrigue et le mystère ; elle est aussi dans le choc des classes sociales, manifestement inspirée de l'affaire de Bruay-en-Artois, en 1972, où le notaire Pierre Leroy fut jeté en pâture à l'opinion publique après l'assassinat d'une gamine : dans Garde à vue, cet aspect là est évoqué, mais avec légèreté, même si l'on sent bien que Martinaud, mis en cause et soupçonné est désormais et de ce fait rejeté par la société bourgeoise dont il fait partie.

Mais donc, à mes yeux, le meilleur, c'est l'observation presque clinique de la façon dont un homme craque, moins par l'action de méthodes d'interrogatoire qui ont fait leurs preuves que parce qu'il a en lui quelque chose qu'il a envie de vomir. Je suis tout à fait de l'avis d'un message posté ici auparavant : la mise en scène très théâtrale aurait pu être encore plus minimaliste et respecter le huis clos sans sortir du commissariat. Pourquoi insérer ces images mentales du couloir, de la plage, de la petite Camille ? Pourquoi ne pas assumer le suggestif jusqu'au bout et rester cloîtré avec les acteurs pour se laisser emporter par le récit, les dialogues ?. L'incroyable tension qui monte dans le bureau sans caractère du commissariat entre Martinaud et Gallien, sous le simple regard de Belmont (Guy Marchand, extraordinairement bon en flic vicelard), la chape visqueuse qui asphyxie peu à peu le notable, tout cela se suffit à soi-même. Et je me demande aussi si l'irruption de Chantal Martinaud (Romy Schneider, pour une fois en dessous de son talent) n'est pas superflue, ne met pas trop les point sur les I, n'apporte pas un élément trop romanesque à ce qui pouvait demeurer une sèche épure.

Cela dit, cette physiologie d'un désastre qu'est Garde à vue ensorcelle toujours autant ; pour l'avoir vu plusieurs fois, je me disais en le regardant encore que c'est un film si fascinant qu'on peut en oublier le dénouement et se demander jusqu'à la révélation finale si Martinaud est ou non coupable. (Là aussi, je crois qu'une fin plus ambiguë n'aurait pas desservi le film). En tout cas Serrault et Ventura sont absolument époustouflants et les dialogues de Michel Audiard sont parmi les plus cruels qu'il ait jamais écrits.

Ce qui ne les empêche jamais d'être grinçants et drôles : Marchand, qui tape à la machine, à propos du nom d'un chat : Tango, ça s'écrit comme un tango ? ; et Serrault, exaspéré : Comment voulez-vous que ça s'écrive ? Comme un paso-doble ?. Grand, vraiment…


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