Forum - La Grande pagaille - La recette en trois points de Age et Comencini...
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Forum : La Grande pagaille

Sujet : La recette en trois points de Age et Comencini...

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De Arca1943, le 3 février 2004 à 10:48
Note du film : 6/6

Qu'est-ce que je ne donnerais pas pour revoir enfin La Grande pagaille !

Sorti en salles au Québec en 1963, je l'ai vu jeune adolescent, dans les années soixante-dix, lors de ce qui fut sans doute son dernier passage à la télévision. J'en conserve un souvenir ébloui. Je ne connaissais guère la «comédie à l'italienne», alors. J'étais tombé là-dessus un peu par hasard… mais à mesure que progressait cette odyssée tragicomique, j'étais happé par une émotion rare, terriblement difficile à décrire et dont je connais vraiment peu d'équivalent au cinéma, sinon chez Chaplin et dans d'autres sommets de ce genre populaire, tels La Grande guerre ou Nous nous sommes tant aimés

Alors, si vous lisez ceci et que vous avez chez vous La Grande pagaille, je vous le demande à genoux, faites-moi signe sur ce site. L'idéal, c'est en DVD, dans son excellente version française, avec aussi l'option sous-titres pour couper court aux hurlements de mes amis puristes (e securamente posso guardarlo in italiano, e senza sottotitoli, anchè se per la «battuta», per l'accento comico – che è e sara sempre l'aspetto più importante di un film così – non è veramente l'ideale per un spettatore come me).

L'idéal, disais-je. Mais même si vous avez ce film dans une version VHS toute tremblotante, une copie de copie de copie, ça reste toujours mille fois mieux que rien. Je DOIS ABSOLUMENT mettre la main sur Tutti a casa.

Aidez-moi !

Arca1943

P.S. En France, il a parfois été distribué sous le titre "Quand la guerre finira".


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De Sandokan, le 15 août 2004 à 21:24

Depuis le temps que j'entends parler de cette comédie de Luigi Comencini, moi aussi il faut absolument que je mette la main dessus. Mais vous, Arca, au moins, vous l'avez vu une fois ! Même si "une fois ne suffit pas", c'est mieux que rien. Quand même, ça serait vraiment génial qu'un matin, les éditeurs se réveillent : La Grande pagaille sur DVD ! Les superproductions Dino De Laurentiis étaient bien plus audacieuses quand le monsieur habitait encore l'Italie…


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De Arca1943, le 18 janvier 2005 à 13:34
Note du film : 6/6

Merci pour ton vote, Sandokan ! Les adorateurs de la déesse Càl'i te sont reconnaissants ! Et merci aux 383 visiteurs de cette fiche précieuse entre toutes. Petit à petit, on va y arriver !


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De Arca1943, le 19 janvier 2005 à 02:51
Note du film : 6/6

Le texte qui suit est extrait de « Luigi Comencini », par Jean A. Gili (Edilig, 1983).

« Il est difficile et embarrassant de parler d'un film à peine tourné. Parlons au contraire de comment est née l'idée de tenter cet essai. Age et moi nous voyagions en train de Milan à Rome, l'été dernier, vers le mois de juillet. Nous étions allés à une conférence de presse de l'ANAC sur la loi du cinéma. Parlant des sujets de films, nous nous trouvâmes d'accord au moins sur trois points :

1) Ce que l'on appelle le sujet original (de trois à dix pages) est une plaisanterie. Si derrière un film il n'y a pas un roman, il faut que l'équipe des scénaristes accomplisse le travail qui normalement revient au romancier : inventer des caractères et développer une histoire en fonction de ceux-ci. À la fin, les scénaristes ont écrit un petit roman (que le producteur appelle improprement traitement et qu'il considère comme une étape intermédiaire entre le sujet et le scénario). Le traitement au contraire est tout, et il faut employer, pour l'écrire, le plus de temps possible. Le traitement est la description littéraire du film. Pour passer du traitement – petit roman – au scénario, il faut huit à dix jours, et pas trois mois. Généralement, il faut trois mois quand le traitement est la seconde plaisanterie (après celle du sujet de trois à dix pages). Nous nous trouvâmes donc d'accord sur une méthode de travail.

2) Les films comiques sont la véritable école des scénaristes et des metteurs en scène comme le music-hall est la véritable palestre pour les acteurs qui souhaitent passer au cinéma. Parce que la plus grande, sinon l'unique difficulté du cinéma est que se construisent séparément et en désordre des morceaux d'un spectacle, sans le contrôle immédiat du public, sans la possibilité de les voir dans leur succession logique. Le film doit être un spectacle chaud construit à froid. Seul un long travail sur un genre de film qui prévoit des effets précis et particulièrement contrôlables – les éclats de rire – donne une certaine pratique qui permet de ne pas se tromper même en tournant, pour ainsi dire, les yeux fermés. En somme, ce n'est que comme cela que s'acquiert ce qui s'appelle, avec une injuste pointe de mépris, le métier.

3) Cependant, nous nous dîmes aussi qu'il était beaucoup plus beau de construire avec métier une histoire qui ait une référence précise avec la réalité. Ne pas construire des mécanismes vides dans lesquels les personnages sont seulement une fin en soi, des personnages utiles seulement au jeu proposé : l'avare, le bel homme vaniteux, la jeune fille timide, etc., mais des types dans lesquels on puisse se reconnaître. Des types qui proviennent de l'histoire ou au moins de la chronique. Première règle, pour que ces types soient sympathiques, pour que le public en suive avec confiance et intérêt les aventures, il faut que ce soient de pauvres diables. Pas d'ambassadeurs, de ducs, de commandants et de généraux. Tous des personnages un peu stupides, désarmés, malchanceux, infortunés en amour et au jeu : comme la plus grande partie du public.

Nous étant trouvés d'accord sur ces trois points, méthode de travail, importance du métier, personnages vrais mais toujours stupides, nous avons pensé que l'on pouvait tenter l'expérience d'un travail en commun. Age et Scarpelli avaient développé une histoire qui se déroulait dans Rome occupée pendant la période du couvre-feu, mais cette histoire semblait destinée à ne pas se concrétiser. Nous nous souvînmes alors de certaines pages de Roma 1943 de Monelli et de nombreuses aventures personnelles qui nous étaient arrivées pendant les journées de l'armistice. Et ainsi est née l'idée de Tutti a casa. »


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De david-paul, le 6 mars 2005 à 23:04
Note du film : 6/6

je ne peux t'aider qu'en votant pour ce film !


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De Arca1943, le 7 mars 2005 à 12:56
Note du film : 6/6

Merci ! Et voilà que la fiche de La Grande pagaille vient de passer le cap des 500 visiteurs. Ça promet. D'autant que La Grande guerre, à mon inexprimable joie, sort dans deux semaines ! C'est une manière de miracle, une date dans l'histoire de la réédition en DVD. Il suffit maintenant d'expliquer à l'éditeur que l'immense public italien de l'époque a perçu ces trois comédies – La Grande guerre, La Grande pagaille et Une Vie difficile – comme l'enchaînement d'une série. Ce qui, si j'ai bien compris, était aussi dans les plans de leur producteur commun, Dino de Laurentiis. Donc éditer l'un, c'est forcément éditer les deux autres à plus ou moins brève échéance !

Arca1943


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De Imago, le 18 juin 2005 à 11:42

Bonjour

Je découvre et le site et ce message. Il se trouve que je viens de graver à l'instant le film de Sordi sur un DVD (DVD-R) à partir d'une VHS.

Cordialement


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De Arca1943, le 21 octobre 2005 à 13:20
Note du film : 6/6

Cher Imago,

Votre proposition est la bienvenue !

À très bientôt, j'espère…

Arca1943


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De paul_mtl, le 16 février 2006 à 20:23
Note du film : 6/6

J'ai un peu de misere avec les titre francais mais "Tutti a casa"

me provoque automatiquement un sourire.

Alors Arca as tu reussi a revoir cet excelent film ?


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De Arca1943, le 17 février 2006 à 10:57
Note du film : 6/6

Oui !!! Je le tiens en ce moment même entre mes mains tremblantes !


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De mezzolombardo, le 5 août 2006 à 23:18
Note du film : 6/6

Souvenir

film vu avec mon père lors de sa sortie à Paris en 1960 ou 61 …

Cela devait lui rappeler des choses , il s'était trouvé en 1943 (comme beaucoup de ses compatriotes) dans la situation du personnege incarné par Sordi


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De Arca1943, le 7 août 2007 à 12:11
Note du film : 6/6

L'immense succès du film vient sûrement de ce que le public italien de cette génération a retrouvé dans ce film sa traumatisante expérience. Et maintenant que La Grande guerre (malgré une édition un peu faiblarde) et Une Vie difficile sont sortis en DVD, comment faire pour ne PAS rééditer La Grande pagaille qui en est le complément obligé ? D'autant qu'il y a soudain deux collections "à l'italienne" – celle de Seven7 et celle de StudioCanal – il me semble que c'est un espoir raisonnable. Allez, quoi, encore un effort !


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De droudrou, le 3 décembre 2007 à 15:58

Sur un sujet différent, je consultais la filmographie d'Alberto Sordi et ne figure pas dans la liste de ses interprétations I due nemici de Guy Hamilton avec pour comparse David Niven, film de 1961.

Le titre français est Le meilleur ennemi mais, pour des raisons d'éthique, je n'insisterai pas sur le sujet…


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De Arca1943, le 3 décembre 2007 à 16:47
Note du film : 6/6

Des raisons d'éthique ? J'avoue que vous m'intriguez, cher Droudrou. Je n'ai jamais vu, hélas, ce Best of Enemies scénarisé notamment par Age-Scarpelli.


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De droudrou, le 3 décembre 2007 à 16:56

Au niveau du titre, l'éthique est personnelle, hors sujet et… intrigante !

Ce n'est pas ce que j'appellerai un "grand film". On peut se poser la question de savoir comme il faut le considérer puisque réalisé par Guy Hamilton avec David Niven, mais, que je ne dise pas de conneries, il me semble bien qu'Alberto Sordi avait la primeur d'autant que le titre original était bien "I due nemici"

L'image était un grand scope couleur avec des dominantes verdâtres puisqu'à cette même époque Universal, Warner, Columbia, Fox, Metro Goldwin Mayer et bien d'autres avaient leur pellicule attitrée avec une dominante bien spécifique.

Et parlant de couleur, la pellicule utilisée par Tati pour Playtime est la même que celle utilisée pour les courses d'Epsom de My fair lady


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De Arca1943, le 19 septembre 2013 à 02:19
Note du film : 6/6

J'ai adoré Le Commissaire, excellente comédie à l'italienne tournée l'année suivante par le même Luigi Comencini avec le même Sordi.

Mais tout de même, quelqu'un peut-il m'expliquer comment il se fait que celui-là soit sorti sur DVD en France tandis que La Grande pagaille (autre titre français : Quand la guerre finira), beaucoup plus célèbre et un sommet du genre, est toujours invisible ? Ce n'est vraiment pas normal.


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De verdun, le 21 avril 2014 à 18:29
Note du film : Chef-d'Oeuvre

"Mais tout de même, quelqu'un peut-il m'expliquer comment il se fait que celui-là soit sorti sur DVD en France tandis que La Grande pagaille (autre titre français : Quand la guerre finira), beaucoup plus célèbre et un sommet du genre, est toujours invisible ? Ce n'est vraiment pas normal."

On est bien d'accord: l'un des films les plus accomplis de la comédie italienne, à rééditer d'urgence en dvd français !


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De Arca1943, le 17 novembre 2014 à 15:56
Note du film : 6/6

Cher Père Noël,

Si tu veux que ta distribution de cadeaux se déroule sans encombre et que tes rennes s'en sortent avec tous leurs bois, je te conseille vivement de faire pression sur les pouvoirs idoines afin que ce classique de la comédie à l'italienne soit enfin réédité sur DVD francophone d'ici Noël (en n'oubliant pas la VF en sus des STF) !


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De Tamatoa, le 17 novembre 2014 à 22:24

"-Pas content, le Arca, le v' là qui me menace…. J'vais sur la pointe des pieds les réveiller, ces éditeurs inconscients…-"


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De Arca1943, le 27 juillet 2016 à 15:00
Note du film : 6/6

S'ils se réfèrent aux échanges ci-haut, les internautes constateront avec stupéfaction que même le Père Noël, ayant pourtant cédé à mes menaces à peine voilées et décidé d'appliquer les pressions idoines, n'a pas suffi à réveiller les éditeurs.

Du coup, je me demande quelle stratégie adopter. À ma grande surprise, le chantage historico-idéologique a fait long feu lui aussi. (« Ainsi donc, vous REFUSEZ d'éditer ce film ANTIFASCISTE? Tiens, tiens, tiens… »)

Vu l'échec du plan A, du plan B, du plan C, et ainsi de suite, il va falloir que je passe à quelque chose comme le plan R ou S. Que diriez-vous d'un cambriolage nocturne des soutes, quelque part au neuvième sous-sol, où sont entreposées la version française et la version avec sous-titres français de Tutti a casa?

En tout cas, il faut faire quelque chose. Je refuse d'en rester là !


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De Impétueux, le 27 juillet 2016 à 17:30

Je vote bien volontiers pour une édition DVD, mais si la politique d'édition était conforme à l'intelligence, ça se saurait !


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De vincentp, le 17 octobre 2020 à 22:27
Note du film : Chef-d'Oeuvre


Il s'agit effectivement d'un des meilleurs films de l'histoire du cinéma italien, voire du cinéma tout court, réunissant nombre de professionnels aguerris comme contributeurs. Le changement de ton drame – comédie au sein d'une même séquence est poussé ici à une perfection extrême. Probablement une influence de la traversée de Paris (1956) en entrée, et sur Le bon, la brute et le truand (1966) des mêmes Age et Scarpelli en sortie. Au delà du contexte historique décrit par La grande pagaille, un portrait de l'humanité, des rapports humains et sociaux. On peut relever un mix subtil et bien pensé de séquences en groupe et à un ou deux contributeurs. La photographie de Carlo Carlini est magnifique, mise en valeur par le blu-ray édité par Rimini. La diversité des décors réels, la musique et la mise en scène de Comencini sont bien évidemment des points forts. On ne cherche pas ici à épater, on déroule simplement sur une durée assez longue un récit à dominante sombre et amère, voire mélancolique par moments, avec des rires imposés. Pour Comencini, on pourrait dire que ce film opère une synthèse des différents thèmes qui jalonnent son oeuvre (campagne, jeunesse, société). Il ne faut pas mégoter pour les 25 euros du coffret et l'acheter en priorité.


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