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Sujet : Le populo comme on l'aime...


De Impétueux, le 18 janvier 2005 à 17:35
Note du film : 4/6

Un de ces agréables films populaires et populistes comme le cinéma français en produisait beaucoup pour les "spectateurs du samedi soir" qui, bons enfants, s'entassaient dans les salles obscures à la veille du dimanche sans trop se préoccuper de ce qu'on allait leur servir, mais qui savaient pourtant démêler le bon du médiocre.

Le DVD existe (à moins qu'il ne soit épuisé) mais il est paru chez "Ciné-club", qui a pour principe (?) de ne pas restaurer les films et de présenter le service minimun (ah ! si…il y a un chapitrage ; c'est déjà mieux que chez René Chateau) ; 1er Mai ou le père et l'enfant est particulièrement torturé de ce point de vue-là, avec un son épouvantable, un souffle continu qui rend parfois la vision du film pénible ; en tout cas, c'est très agaçant.

Dommage ! Les honnêtes artisans méritent mieux que ce mépris détestable.


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De Impétueux, le 30 janvier 2011 à 20:01
Note du film : 4/6

Si ce délicieux petit film communiste avait dix minutes de moins (et il est pourtant déjà court), ce serait un bijou sans défaut ; mais la fin est un peu trop gentillette et larmoyante et gâche légèrement (mais légèrement, vraiment) la grâce initiale…

Cela dit, quelle jubilation ! Lorsque j'écris film communiste, il ne faut pas imaginer que ça puisse ressembler à La vie est à nous, (la remarquable réalisation de propagande de Jean Renoir) et moins encore aux réalisations gauchistes de Marin Karmitz, Joris Ivens, Chris Marker ou Romain Goupil : Premier mai illustre parfaitement ce qu'on a appelé Le bonheur d'être communiste où, dans cette église bien particulière, on avait la certitude de vivre dans un monde binaire, mais destiné à irrésistiblement passer, à terme assez bref, dans la Dictature du prolétariat et, un peu plus tard, dans la Société sans classes.

Dans Premier mai, tous les prolétaires sont bons, altruistes, généreux, débrouillards et honnêtes ; il y a quelques canailles qui sont issues de la classe ouvrière, mais qui en sont honteuses (Gabrielle Fontan) ou qui l'ont scandaleusement trahie en pactisant avec des marlous et aristocrates décavés (Maurice Biraud, qui entraîne Yves Montand, le prolo au coeur pur, vers les vertigineuses et immorales abysses du jeu et du libertinage). Anecdotiquement, reconnaître l'extraordinaire gueule d'Alice Sapritch, en pute noiraude et fatidique.

Comme ça, j'ai l'air de me moquer, alors que je ruisselle de tendresse pour ce monde de pt'its gars plombiers-zingueurs, de bistrots accueillants et chaleureux, d'entraides populaires, de pavillons bien astiqués et… de pruderie touchante…

Car il ne faut pas croire que le Parti de Maurice Thorez (et de son austère compagne Jeannette Thorez-Vermeersch) se distinguait beaucoup, en matière de morale avec la vertu la plus traditionnelle : devant le gamin de 8 ans qui pense que le petit frère (ou la petite sœur ; comme il dit, les filles, c'est aussi des gens !) va être livré comme un colis, puisqu'on n'a pas décidé d'aller le chercher directement en magasin, tout le monde rivalise de gêne et angoisse à l'idée que le gamin pourrait apprendre que les bébés ne naissent pas dans les choux). Et même si le personnage positif (la radieuse Nicole Berger, qui mourut dix ans plus tard, à 33 ans, dans un accident de la route) est posée en avant-garde progressiste, envisageant même de céder avant mariage aux assiduités de son fiancé (on voit l'audace !), la vertu règne.

Doux monde de 1957, où toute une banlieue de Paris est en fête et où à chaque coin de rue, on vend des bouquets de muguet. Ce doit être Nanterre ou Puteaux (puisqu'on distingue, sur nombre d'images, le CNIT en construction, CNIT aujourd'hui pièce majeure du quartier d'affaires de La Défense, et qui fut inauguré en 1958..

Oui, Nanterre ou Puteaux… Qui se souvient aujourd'hui, où la ville, précisément grâce à la manne de La Défense, est une des plus riches communes de France que Montand, en 1944 chantait dans Luna Park :

Dans mon usine de Puteaux
On peut dire que j'ai le fin boulot
Ça f' sait bien trois cent soixante cinq jours de long
Que j' vissais toujours le même sacré petit boulon
Mais cela ne m' empêche pas de chanter
Hidlele hidlele hideledele

Il y avait des usines à Puteaux, à Nanterre, à Levallois… Qu'est-ce que ça date… Les ouvriers endimanchés, le zinc reluisant, les religieuses en cornette, les Cadillac immenses et mal famées…

Les lendemains chantaient…


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De Gilou40, le 31 janvier 2011 à 20:43

Comme ça, j'ai l'air de me moquer, alors que je ruisselle de tendresse pour ce monde de pt'its gars plombiers-zingueurs, de bistrots accueillants et chaleureux, d'entraides populaires, de pavillons bien astiqués et… de pruderie touchante…

Et soyez remercié pour cette remarque nécéssaire car, à plusieurs reprises au cours de vos gloses, vous avez employé ce mot de "populo" avec ce que je pensais être, à tort, du dédain, voire du mépris pour cette branche de la… population. Et j'ai souvent été à deux doigts de l'incident en vous lisant. Bien m'en a pris d'attendre. Car je viens, comme tant d'autres, de ce "populo" . J'ai éclos de cette immense masse de gens que l'on prétend "de peu". J'en suis toujours. Je vis dans la "médiocrité" chère à Houellebecq, sans l'avoir vraiment choisie. HLM et banlieue, bien loin des lumières de Paris. Mais j'aime "les miens" et j'ai toujours considéré que ce populo là était la véritable armée de ce beau pays. Entendez bien que je ne vous jalouse pas une seconde d'être d'un "autre" monde.. (Vous avez étalé votre pédigré sur quelques fils). Et je vois que, autant Les grandes familles que Des gens sans importance se parlent, échangent et sont, ma foi, fort bien notés de votre main sur ce site ..

Très cordialement.


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De vincentp, le 31 janvier 2011 à 21:00

Le signe du lion, Cet obscur objet du désir montrent l'évolution de Puteaux et Courbevoie. Il y a aussi le film avec Belmondo.


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