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Forum : Le Village

Sujet : Enfin !


De christopher brandon, le 22 août 2004 à 16:14
Note du film : 4/6

« Just do it » Désormais, M. Night Shyamalan a acquis le statut de réalisateur culte, aussi attendu, bien que pour d'autres raisons, qu'un Tarantino ou un film de Steven Soderbergh. Parce que ce garçon, qui n'a que 34 ans !, a un réel talent de scénariste et de metteur en scène, et sait raconter l'histoire la plus simple en lui conférant cet espèce de charme un rien désuet qui en fera un classique. De ses six premiers films, seuls quatre nous sont parvenus : Sixième Sens, Incassable, Signes et maintenant Le Village. Point commun à ces films, le cliffhanger est presque toujours déroutant et d'une formidable intensité. Si Signes est sans doute le plus faible des quatre, notamment à cause du final ressemblant à un mauvais X-Files et à Mel Gibson en preux chevalier de la foi un rien douteux, Le Village redresse intelligemment la barre, avec un cliffhanger ouvert sur une réflexion sociétale et politique, bien différente de ses précédents films. Pour autant, le film ne se limite pas à final déroutant, mais vaut pour sa formidable mise en scène, son travail génial des couleurs et ses atmosphères proches de la série Le Prisonnier. Tout le génie de Shyamalan tient dans la force de ses suggestions, sa force de faire appel aux peurs les plus élémentaires, ici le bois dissimulant l'horreur et la menace extérieure… Autre talent du réalisateur d'origine pakistanaise, savoir s'entourer d'un casting ad hoc. Là encore, tous les comédiens sont au diapason, de Joaquin Phoenix, introverti et intense, à la découverte Bryce Dallas Howard, au sourire de Julia Roberts et à l'intensité de Mia Farrow, en passant par tous les rôles des anciens, le shakespearien William Hurt, la royale Sigourney Weaver, au dense Brendan Gleeson. Tous campent des villageois trop heureux pour être honnêtes. Enfin, saluons l'espèce de fidélité qui semble pousser Shyamalan à vouloir exploiter tout le potentiel de ses comédiens. Il a offert à Bruce Willis deux de ses plus beaux rôles et nous offre à voir le talent de Joaquin Phoenix, parfait, après avoir joué le frère un peu simple de Mel Gibson dans Signes et le César obsédé de pouvoir et de sa sœur dans Gladiator. Rien que pour ce comédien admirable, le Village mérite d'être vu…


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De mujag, le 28 août 2004 à 20:18
Note du film : 1/6

On m'avait dit tellement de bien de ce film… Je l'attendais donc avec une certaine impatience. Mon attente a été vaine : une intrigue bidon, une atmosphère baclée, une histoire longue à démarrer, bref décevant.


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De Spoutnik, le 5 septembre 2004 à 19:39

Moi, j'ai bien aimé ce film. Simple amatrice de cinéma, j'ai trouvé les acteurs impliqués et le film prenant. J'ai apprécié cette ambiance un peu tendue d'une société en huis clos. Une question qui toutefois me turlupine : au début, sur la tombe du gamin, on lit 1890-1897. Or, lorsque la fille trouve le garde forestier, on se rend compte que l'histoire se passe de nos jours.

Est-ce un anachronisme ou un détail m'a-t-il échappé ?


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De Mitsuko, le 5 septembre 2004 à 19:55

La tombe fait partie du leurre pour les habitants du village.


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De calumet, le 13 septembre 2004 à 09:11

Attention : Spoiler (AH)

Je n'aime pas les films d'horreur. Je suis allée voir " le village ", car connaissant le réalisateur, j'étais sûre que ce "village" n'avait rien d'horrible. En effet, ce village est une protection contre les "méchants" de la ville. Différentes manières de se protéger existent dans la nature.Les tortues se cachent dans des carapaces, les hérissons sous leurs piquants. Certains hommes n'hésitent pas à rester calfeutrés chez eux par peur des autres. C'est naturel de vouloir protéger ceux qu'on aime. Je trouve l'idée originale de vivre dans une réserve d'animaux et de payer le gouvernement pour que même les avions ne passent pas au-dessus de cette réserve. C'est vrai que de faire jouer la peur pour préserver une communauté n'est à mon sens par très sain, mais ces "anciens" avaient dans le fond de bonnes raisons de haïr leurs contremporains. Chacun a eu dans sa famille une personne tuée sauvagement pour rien. Leur décision à la fin de laisser allé la jeune aveugle était comme une bouteille à la mer. Y a-t-il une chance que cette jeune personne arrive à destination et en revienne ,surtout? Et avec les médicaments? Rien n'était moins sûr. Pourtant le "chef" des "anciens", a eu le courage de s'élever contre les autres qui avaient signé le "pacte" . Parce qu'il savait que c'est la jeune génération qui en fin de compte était leur survie . je connais de moines en Egypte, qui vivent en autarcie et ne sortent jamais de leur lieu de vie. Ils accueillent des visiteurs quand même, mais c'est pour dire, que si on le veut, on peur très bien vivre sans les autres. Moi, qui suis comme un poisson dans l'eau au milieu du monde, je ne pourrais pas vivre ainsi, mais c'est possible. Donc ce film n'est pas complètement idiot, et les couleurs un peu passées du film le rende un peu poétique, fugitif. Ceci est mon humble avis, vous avez le votre et je le respecte, car chacun a des sensibilités différentes. Mais c'est dommage de démolir une oeuvre, ratée ou pas,car les gens qui ne l'ont pas encore vue, iront voir cette oeuvre avec un préjugé , sans aucun doute.


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De PM Jarriq, le 5 janvier 2005 à 09:45
Note du film : 4/6

A part la surprise que fut "Sixième sens" en son temps, les autres films de Shyamalan m'ont semblé confus, autosatisfaits, immatures et pour tout dire, très chiants. C'est donc avec plaisir que j'ai découvert son nouveau film, qui – même si la fin est prévisible pour tous ceux qui ont lu les BD de "Creepy" et "Eerie" ou vu des "Twilight Zone" – crée une vraie atmosphère, fait vivre un univers artificiel, et offre de beaux rôles à de bons acteurs souvent gaspillés. Shyamalan retrouve le ton de conte de fées morbide de "La compagnie des loups" et signe une oeuvre maîtrisée, sereine et convaincante. Il était temps ! Il est tellement agréable d'aimer un film qu'on s'attendait à détester.


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De PM Jarriq, le 5 janvier 2005 à 14:18
Note du film : 4/6

J'ai capté une magie, une ambiance qui m'ont fait passer au-dessus des évidents défauts. Et puis, je le répète, je m'étais tellement ennuyé à "Incassable" et "Signes" !

Ceci dit, ayant jeté un coup d'oeil aux suppléments du DVD zone 1, je suis toujours surpris par la personnalité de Shyamalan, mélange de naïveté un peu couillonne et de roublardise de vieux routier hollywoodien. S'il est un très mauvais acteur dans ses (brèves) apparitions, il semble composer avec soin un personnage public assez au point. Combien de temps va-t-il tenir avec ses petites histoires "à chute" qui tiendraient largement en 26 minutes ? A suivre…

Au fait, on n'avait pas revu Sigourney Weaver et William Hurt ensemble depuis l'excellent et oublié "L'oeil du témoin" de Peter Yates. Pourquoi ne sort-il pas en DVD, celui-là ? Avec aussi James Woods, Morgan Freeman, Christopher Plummer, c'est rageant !


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De PM Jarriq, le 5 janvier 2005 à 17:57
Note du film : 4/6

Je vais éviter les suppléments de ce DVD. Déjà qu'il fallait se taper Tarantino et ses "cours de cinéma" à droite et à gauche, voilà que le petit Night s'y met aussi… Au moins, Scorsese, quand il pérore, il est intéressant !

D'ailleurs, quand on y regarde de plus près, les trois réals précités, adeptes des interventions filmées, ont tous des vélléités de comédien. Et les trois – Scorsese compris – ont bien tort. Tarantino est un des pires acteurs que j'aie eu le plaisir de voir sur un écran, Shyamalan se passe de commentaires et Scorsese est nul, mais toujours marrant ("Quiz show").


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De Impétueux, le 13 janvier 2020 à 16:17
Note du film : 1/6

J'ai rarement vu un film au scénario aussi décevant, un film qui ne commence pas mal du tout mais qui, au fur et à mesure qu'il se déroule, se révèle de plus en plus fuligineux ; un film qui devient, dans son dernier quart d'heure, un monument d'ennui et de ridicule et qui suscite une interrogation un peu scandalisée du type Tout ça pour ça ?. Une idée de départ qui en vaut bien une autre, une atmosphère puritaine pesante qui laisse imaginer de lourds secrets fantastiques et finalement une supercherie bêtifiante à quoi on ne parvient pas à croire une seule minute.

Oui ça n'avait pas mal commencé ; une société guindée à fort contrôle social, qui fait un peu songer aux Amish de Witness ou aux braves luthériens du Festin de Babette ou à la société malsaine décrite par Michael Haneke dans Le ruban blanc. Comme il y a un élément fantastique et terrifiant (en fait seulement terrifiant au début parce qu'ensuite on se croit au jardin du Luxembourg devant le petit théâtre de Guignol), on pouvait aussi évoquer les excellents et inquiétants Habitants de Alex van Warmerdam ou même Dogville de Lars von Trier, peut-être même Le dieu d'osier de Robin Hardy. Les films du malaise où se découvre graduellement le secret des horreurs cachées derrière les portes lisses n'ont rien pour me déplaire, au contraire.

Dans cette grisaille consentie par tous, l'irruption d'une fleur écarlate qu'il faut dissimuler sans attendre est bien amenée et bien venue. Celle d'un porcelet ou d'un marcassin écorché l'est déjà un peu moins, mais enfin, on veut bien suivre le réalisateur, l'assez notoire M. Night Shyamalan. La communauté, comme de juste, a institué des interdits et des rituels pour se préserver au mieux de Ceux dont on ne parle pas qui vivent au delà de la forêt, séparés des villageois par une sorte de pacte tacite de non-contact.

Tout cela irait à peu près jusqu'à ce que prévalent les ramifications sentimentales et romanesques qui voient interagir le héros, le taciturne courageux Lucius Hunt (Joaquin Phoenix), l'idiot du village Noah Percy (Adrien Brody) et la jeune charmante aveugle Ivy Walker (Bryce Dallas Howard) qui est aimée des deux hommes. À partir de là on tombe dans le pire cucul-la-praline qui n'est pas même sauvé par d'agréables horreurs. En fait le village a été créé par des gens qui ont décidé de se retirer d'un monde moderne qui leur apparaît trop sauvage et trop violent et qui ont institué une thébaïde protégée par une mythologie inventée de toute pièce.

Plus le film s'étire, plus il va en eau de boudin. Malgré les tentatives du réalisateur de le tourner en parabole d'on ne sait quoi (la ségrégation ? la peur de l'étranger ? la crainte des classes supérieures d'être contaminées ? le libertarisme étasunien ? je n'en ai aucune idée mais les critiques professionnels sont là pour vous aider à vous faire une opinion). Toujours est-il que, bien que sa durée soit limitée (103 minutes) Le village dispense un ennui profond peu égayé par le ridicule…


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