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Forum : La Passion du Christ

Sujet : Avis


De cris, le 12 décembre 2004 à 15:19

Pourquoi lorsqu'un film traite d'un sujet en rapport à la religion, il suscite toujours des critiques plus terribles les unes que les autres??C'est incroyable que certaines personnes perdent leur objectivité dès que l'on aborde un sujet comme celui-là. J'ai regardé ce film qui, je crois, restitue au mieux la réalité; il n'est ni trop violent, ni trop autre chose…..Je pense que personne ne peut se permettre de juger ce film comme il se doit, mais simplement, chacun peut donner son avis en accord avec ce qu'il connait, ce qu'on lui a enseigné. Est-ce que quelqu'un peut se permettre de dire qu'il possède la réalité? Je ne pense pas. Nous pouvons seulement, chacun à un degré différent de sa connaissance de Dieu, de Jésus et de ce qui en découle, porté un jugement personnel, qui ne peut en aucun cas être le juste.

Pour donner mon avis, ce film est un chef d'oeuvre. J'ai été bouleversée, émue, j'ai énormément pleuré…..face à une réalité, car pour moi cela en est une, qui m'a troublée.

Je remercie Mel Gibson et James Caviezel car ce film sera un de ceux, peut être le seul, dont je me rappelerai pour toujours, dont le message sera indélébile et qui aura changé quelquechose au fond de moi.


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De Arca1943, le 13 décembre 2004 à 17:51

Le seul, vraiment? Mais cela ne comporte-t-il pas une critique implicite de nombreux autres films ayant abordé le même sujet, de Il Vangelo secondo Matteo au Jésus de Zeffirelli, en passant par Le Roi des rois, Assis à sa droite, Jesus Christ Superstar, Jésus de Montréal ou La Dernière tentation du Christ? Pour quelqu'un qui semble affirmer – si j'ai bien compris – qu'un film d'inspiration religieuse est de ce fait même au-dessus de toute critique, voilà qui est mal parti, vous ne croyez pas? À moins que vous les ayez pas vus, bien sûr. Mais si oui, alors : pourquoi celui-ci en particulier? Parce que c'est le plus récent?

Arca1943

En complément de programme, je vous propose une farce intitulée Le Larron. Ça aussi, c'est la Judée autour de l'an zéro…


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De Impétueux, le 13 décembre 2004 à 18:48
Note du film : 6/6

Ami Arca, je vous ai connu mieux inspiré dans vos propos et réponses !!!

Si vous avez eu la gentillesse de lire le message que j'ai moi-même déposé sur cette controversée Passion du Christ, je pense que vous saisirez ce que Cris veut dire lorsqu'il (ou elle) écrit "Je pense que personne ne peut se permettre de juger ce film comme il se doit, mais simplement, chacun peut donner son avis en accord avec ce qu'il connait, ce qu'on lui a enseigné."

Je partage tout à fait ce point de vue. Ce qu'un catholique ressent, ce n'est pas une émotion de nature cinématographique, un jugement serein, apaisé, qui se veut objectif. Cela c'est la critique, excellente de ce point de vue de Dumbledore.

Ce que j'ai ressenti, ce que Cris semble avoir ressenti, c'est le déchirement d'un chrétien pour une scène qui est au centre de sa propre vie ; il importe alors assez peu que la mise en scène ceci, que la distribution cela…. Ce n'est pas la même forme de jugement.

J'avais essayé de dire que je n'étais pas à l'aise pour apporter à l'oeuvre de Mel Gibson un jugement d'amateur de cinéma, comme je m'y efforce le plus souvent, quelle que soit la pensée politique, philosophique ou morale qui sous-tend le film que je vois.

Là, c'est infiniment plus spirituel et charnel tout à la fois ; c'est pourquoi les oeuvres que vous citez, y compris les plus belles comme le Pasolini, n'entrent pas dans la même catégorie.

La Passion du Christ, c'est un calvaire, pas un film (et dans une large mesure, ce dialogue ne devrait pas trouver sa place ici, parmi les amateurs de cinéma).


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De Arca1943, le 16 décembre 2004 à 22:13

Oui, bon, j'admets que ce n'est pas meilleure sortie ! C'est mon côté "vieux libéral" qui montre le bout de l'oreille, sans doute… (Ah, comme ils resplendissaient tes Mille, Ô Garibaldi, etc, etc.)

Bien que je ne puisse sans doute pas comprendre de l'intérieur ce que vous dites en raison – appelons-la ainsi – de ma sensibilité laïque, je me permets toutefois d'attirer votre attention sur une distinction qui ne saurait pourtant être abolie.

Alors, que "il importe alors assez peu que la mise en scène ceci, que la distribution cela…. Ce n'est pas la même forme de jugement", je vous le concède sans difficulté. Mais il convient selon moi de distinguer, dans la critique de Dumbledore, ce qui relève du jugement cinématographique à proprement parler et ce qui relève du jugement historiographique. Lorsque Dumbledore reproche au film de présenter un Christ "seul contre tous", au-delà de la comparaison avec le western, ce n'est pas une affaire de cinéma, mais de saisie de la réalité historique. Et j'ai plutôt tendance à être d'accord avec ses réserves à cet égard: un type à qui on réserve un tel traitement, ce n'est pas seulement parce que son message représente une révolution de l'esprit du temps, mais parce que sa révolution commence à faire florès.

Et ça, ce n'est pas une affaire de mise en scène, de cinéma, de langage, mais de mimesis et de vraisemblance historique.

Vous donnez, sur l'autre fil, l'exemple de Potemkine. Essayer de regarder Potemkine, dites-vous, "d'une manière désincarnée, sans rapport direct avec mes convictions ou présupposés. " C'est aussi ce que je m'efforce de faire, mais à moins de sombrer dans un relativisme radical à la Derrida, les faits ne sont pas affaire de conviction, d'opinion : je peux saluer le monument cinématographique qu'est Potemkine, tout en rappelant que les faits qu'on prétend y relater ne se sont pas du tout déroulés ainsi, que ce film n'estpas fiable au plan historiographique.

Arca


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De Impétueux, le 31 mai 2006 à 19:15
Note du film : 6/6

Vous avez raison, mais je n'ai pas tort : en fait ce débat dépasse très largement le cadre de la critique, cinématographique, mais aussi littéraire ou de quelque nature qu'elle soit pour parvenir jusqu'aux plus extrêmes limites de ce que nous pourrions appeler notre rationalité.

En d'autres termes, à quel moment mes oreilles se ferment-elles, à quel moment mon esprit devient-il imperméable aux raisonnements, aux preuves, aux évidences ?

Dans "Uranus" (dont Claude Berri a fait une bien médiocre adaptation), Marcel Aymé écrit:"Dès qu'on s'écarte de deux et deux font quatre, les raisons ne sont que les façades des sentiments". C'est un point de vue coupant, caricatural, mais nullement sommaire. Il y a des valeurs (ou des a priori, des pré-supposés, des préjugés, là n'est pas la question) qui vous font quitter la paisible, sereine, objective vallée où vous dissertez avec le maximum d'intelligence et d'ouverture à l'autre, pour vous faire entrer dans des escarpements qui ne sont pas de la même eau.

Aveuglement, fanatisme, hystérie ? Admettons. Qu'est-ce que ça change ?

La Passion du Christ, à mes yeux, n'est pas plus un film que l'Evangile n'est un livre.

Mais comme j'aime que nous puissions en parler ainsi !


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