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Sujet : L'autre réalité : la réalité artificielle


De Patrice Dargenton, le 20 juillet 2003 à 15:20
Note du film : 6/6

Colonne vertébrale, bioport, jeux vidéo, game pod organique, élevage d'animaux mutants, joystick sensuel, nouveau système avec un nouveau programme et des nouveaux personnages, scénario, pulsions psychologiques, libre arbitre, relativité de la réalité : tels sont les ingrédients qui constituent le monde de l'illusion, à expérimenter à mi chemin entre le rêve et la réalité. Ce sont aussi les ingrédients du film de David Cronenberg. Cette magnifique réalisation, toujours plongée dans une étrange ambiance d'interaction un peu taboue et mystérieuse du corps physique avec la matière extérieure (crash, faux-semblants, la mouche), est une œuvre de SF, mais pourrait muter vers l'univers du jeu d'aventure surréaliste s'il l'on était en mesure de semer la confusion chez le candidat entre le jeu et la réalité, c'est-à-dire la possibilité de création d'un véritable nouveau monde de l'illusion, mais virtuelle cette fois ! Et si tout cela n'était pas que du cinéma ?Patrice Dargenton (Mon site)


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De vincentp, le 3 septembre 2006 à 11:14
Note du film : 4/6

Un bon film sur le thème de l'identité (ou de l'usurpation d'identité). L'apparition des nouvelles technologies, et des mondes virtuels qui leur sont liés, met sur la table un certain nombre de questions, dont se fait habilement l'écho ce film, bien joué, intéressant avec ses rebondissements en cascade.

Ce film ressemble fort à une belle série américaine, qui date de la même époque, et qui est passée sur Canal + (quelqu'un pourra peut-être nous aider à retrouver son nom).


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De PM Jarriq, le 3 septembre 2006 à 11:48
Note du film : 5/6

J'ai un peu oublié ce film, mais je me souviens par contre avoir été totalement immergé dedans, quand je l'ai vu à sa sortie. Un peu comme dans un David Lynch… A revoir, sûrement.


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De Impétueux, le 29 mars 2016 à 20:37
Note du film : 2/6

Je n'accroche pas trop au cinéma de David Cronenberg et pourtant je m'obstine de temps à autre à regarder un de ses films, souvent déçu, jamais pleinement satisfait en tout cas par de drôles d'objets qui ne manquent pas d'originalité ni d'ambition narrative, mais qui ne portent pas les promesses de leurs scénarios.

Et tombent assez souvent dans le répugnant, le gluant, le visqueux. Voilà qui me semble un parti-pris de filmer des images ignobles, choquantes, à tout le moins, sans véritable nécessité scénaristique, simplement pour faire hausser le cœur du spectateur moyen. Moi qui suis plutôt amateur d'horreur et qui ne rechigne pas, de ça, de là avec le gore, j'en éprouve vaguement du malaise…

Existenz décrit un monde un peu plus avancé (!!) que le nôtre, un monde où la réalité virtuelle a triomphé et semble à beaucoup nettement plus admissible que la grise vie quotidienne. Le film a près de vingt ans et il faut lui reconnaître le mérite d'avoir capté ce qui semble aujourd'hui une évidence : l’enfermement de chacun dans sa bulle autistique, si manifeste lorsque prenant le bus ou le métro on observe ses contemporains acharnés à tapoter sur leurs écrans pour (au choix) délivrer la princesse, trucider le dragon ou brûler vif l'ennemi extraterrestre. Cela fait d'ailleurs des années que, devant des sourires de moins en moins sceptiques, j'augure un monde où les gouvernements anonymes et vagabonds obtiendront une royale paix sociale en procurant à des foules obèses des jeux excitants.

Ceci n'est pas tout à fait une autre histoire : Existenz est constamment dans un entre-deux où le spectateur ne reconnaît pas spontanément ce qui est situé dans le monde réel et ce qui fait partie des multiples fantasmatiques pilotées par un programme informatique. Cela étant, cette mise en abyme qui pouvait, en 1999, surprendre et décontenancer, n'a plus beaucoup d'originalité désormais et la séquence finale tombe complètement à plat, parce que, fatalement, on s'attend à cet ultime décorticage, comme on s'attend à trouver dans la dernière matriochka une matriochka plus petite encore.

Il y a dans le film de Cronenberg une réelle inventivité visuelle (le révolver qui tue avec des dents humaines, par exemple), mais on a l'impression que le réalisateur se satisfait un peu vite de cette originalité, traitant par dessous la jambe beaucoup de scènes d'action. Les acteurs principaux, Jennifer Jason Leigh et Jude Law font ce qu'ils peuvent pour être convaincants mais paraissent s'enquiquiner un peu. Comme nous, au demeurant.


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De DelaNuit, le 31 mars 2016 à 19:07
Note du film : 3/6

J'avoue que le côté glauque et la complaisance voyeuriste de ce film ne me séduisent pas particulièrement, et sur le fond il pourrait aller tellement plus loin… Car le problème des mondes virtuels n'est pas seulement que tant de gens s'y réfugient… mais aussi que d'autres s'en servent pour les manipuler. Et la question n'est malheureusement pas récente, même si les nouvelles technologies nous en offrent une nouvelle approche. Il semble que l'être humain se soit toujours complu, pour fuir ses peurs, à se projeter dans des mondes virtuels ou à se placer sous l'emprise d'êtres virtuels. Ainsi ont-ils supporté depuis la nuit des temps bien des servages, qu'il s'agisse de bâtir des pyramides ou des cathédrales, de s'enfermer dans des couvents ou des abbayes… On s'imagine que le temps des tortures et des bûchers sont loin mais aujourd'hui encore on se fait exploser dans la foule ou on défile dans les rues en réclamant qu'une partie de la population n'ait pas les mêmes droits que les autres… au nom d'êtres et d'univers virtuels. Oui vraiment ça fait peur la virtualité. Mais il serait bien innocent de circonscrire son empire aux jeux vidéos et aux réseaux sociaux.


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De Impétueux, le 31 mars 2016 à 20:52
Note du film : 2/6

C'est dommage, DelaNuit que votre agressivité anti religieuse gâche votre culture et vos connaissances…. Comparer les manifestations contre le prétendu mariage homosexuel (que j'ai toutes faites, voilà qui n'est pas un scoop !) et les tueries islamistes fera sûrement du bien aux malheureuses victimes…

j'arrête là, me disant d'ailleurs que ma réponse dépasse le cadre de DVDToile. L'opium du peuple imposé par les puissants a-t-il quelque chose à voir avec l'inspiration éternelle de l'Homme envers une transcendance ? Sans doute, mais il faudrait bien du temps pour en parler.


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De DelaNuit, le 1er avril 2016 à 10:47
Note du film : 3/6

Message très éloquent mais très manichéen, faut-il s’en étonner ? Je ne suis pas agressif envers la religion par principe, j’en ai étudié bien des formes et je trouve au contraire très intéressant de se poser la question de la transcendance, mais j’avoue et assume une grande méfiance envers ceux qui professent une vérité unique et qui voudraient l’imposer aux autres car imposer une pensée unique (quelle que soit l’idéologie, religieuse ou non), c’est du totalitarisme. Ne peut-on chercher une transcendance sans enfermer les gens dans des dogmes, de l’intolérance et de la culpabilisation ? Vaste débat qui ne saurait se résumer à des positions pour ou contre la religion.

Si vous me trouvez agressif c’est parce que je ne prends pas de gants quand je réponds à vos messages. Si je n’en prends pas c’est parce que vous n’en prenez pas vous même lorsque vous affirmez une opinion ou exprimez de la condescendance vis-à-vis de ce qui vous déplait. Ni plus ni moins. J’ai tendance à me comporter avec les gens comme ils se comportent eux même. (évidemment, ce serait tellement mieux que je tende l’autre joue…) Ce qui ne m’empêche pas par ailleurs d’apprécier bien souvent votre style et votre érudition.

Pour ce qui est des victimes, je tiens à les traiter à égalité. Me trouver à la morgue devant un corps détruit par un attentat ou devant en énième homosexuel qui s’est pendu ou bourré de cachets (discrètement sans que les journaux en parlent) parce que sa famille de « bons croyants » ne lui parle plus ou parce qu’il désespère qu’une partie de la population ne puisse prendre en compte la diversité de la nature et de l’humain au nom d’une croyance intolérante, c’est au final le même gâchis à cause de la bêtise et de violence humaine. Il y a bien des manières de détruire des vies, de façon plus ou moins spectaculaire et médiatisée.

Je ne vois pas pourquoi je n’exprimerais pas mes idées puisque de votre côté vous ne vous gênez pas pour exprimer les vôtres. D’ailleurs je ne cherche pas à vous convaincre, juste à exprimer une opinion différente. D’autant que ces questions sont au cœur de notre société et donc au cœur des films aussi. Pour ce qui est d’Existenz, il ne me semble pas inutile de remarquer que la dangerosité des mondes imaginaires dépasse largement le cadre des jeux vidéos et que certaines façons d’aborder la religion sont tout autant concernées. Gagner un Paradis (ou je ne sais combien de vierges) en respectant les règles strictes d’un dogme, c’est sans doute le jeu virtuel qui connait le plus de succès sur la planète… et dont on ne compte plus les victimes. Donc avant de tordre du nez devant les gamins qui jouent à détruire des ennemis sur leurs consoles ou leurs tablettes, on peut aussi se poser la question de nos propres comportements et habitudes de pensée.


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De Impétueux, le 1er avril 2016 à 11:33
Note du film : 2/6

Il n'est pas très sérieux de mettre sur le même plan une pauvre personne désespérée par la dureté du monde (homosexuel, femme battue, paysan aux abois, ouvrier licencié, amoureux éconduit) et une victime d'un terrorisme aveugle, qui n'avait rien à regretter des conditions de son existence. Il n'est pas davantage sérieux de placer sur le même plan toutes les religions, celle qui dit, avec le Pape François "Qui suis-je pour juger ?" et celle qui dans ses écrits (mais aussi dans ses lois dans les pays où règne la charia), institutionnalise le crime de sodomie.

Il y a une religion figée dans des préceptes de Bédouins du 7ème siècle et une autre qui, se débarrassant souvent difficilement du contexte civilisationnel qu'elle a contribué pourtant largement à faire évoluer (Il n'y a plus ni Juif ni Grec, il n'y a plus ni esclave ni libre, il n'y a plus ni homme ni femme; car tous vous êtes un en Jésus-Christ. Épître aux Galates 3.28), mais qui évolue constamment.

Bon. Arrêtons-nous là, nous quittons largement le domaine du cinéma.


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De DelaNuit, le 1er avril 2016 à 17:32
Note du film : 3/6

On ne saurait comparer la personne qui se tue pour un chagrin d’amour avec celle qui se prend dans la figure tout le rejet que lui envoie une partie de la population défilant dans la rue, provoquant et cautionnant des intolérances et des violences bien réelles. Et quand ce refus de laisser une personne différente qui ne fait de mal à personne occuper une place égale aux autres dans la société est provoqué par la croyance en un sur-être invisible qui imposerait une discrimination indiscutable, eh bien oui, il me semble que nous sommes tout à fait dans le sujet de ce fil sur les mondes imaginaires et leurs dangers. Et ce n’est pas le moindre intérêt du cinéma que de nous renvoyer un miroir de notre monde et de nous amener à nous interroger. (ceux que la discussion n’intéresse pas ne sont d'ailleurs pas obligés de la suivre.)

Ceci étant dit, je vous accorde bien volontiers que toutes les religions et spiritualités ne peuvent être mises dans le même panier, ainsi que tous les fidèles ou représentants d’une même religion d’ailleurs. Pour autant, il me semble que donner du sens à sa vie en se persuadant de l'existence d'êtres invisibles – y compris les plus sages et bienveillants – dont l'existence ne saurait être prouvée, est un comportement qui mériterait tout autant d'être étudié par les personnes s'intéressant aux phénomènes des mondes virtuels que celui des aficionados de jeux vidéo. Vaste débat néanmoins passionnant qui ne saurait être épuisé sur ce fil. Cronenberg pourrait s'en inspirer pour nous livrer un film autrement plus approfondi et dérangeant, sans besoin de recourir à la facilité d'accessoires gores ou libidineux.


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De vincentp, le 1er avril 2016 à 20:05
Note du film : 4/6

Voilà un échange fort intéressant entre un païen et un croyant, qui pourrait figurer dans par exemple Ma nuit chez Maud.


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De Impétueux, le 2 avril 2016 à 21:43
Note du film : 2/6

Je ne suis pas certain d'avoir raison de continuer à répondre à DelaNuit sur un sujet qui s'écarte de plus en plus du message que j'avais déposé sur Existenz mais, peut-être à mon grand tort, je n'ai pas l'habitude de me taire. Je me demande toutefois s'il ne faudra pas effacer la suite des messages ainsi échangés, qui pourraient donner du site une image qui n'a rien à voir avec son esprit.

La partie de la population défilant dans la rue contre le prétendu mariage homosexuel, je m'honore d'en avoir fait partie et d'avoir distribué les tracts et collé les affiches pour appeler les Français à se révolter contre cette provocation aberrante. Mais dire que ce mouvement de fond de la société a provoqué et cautionné des intolérances et des violences bien réelles dépasse l'entendement. Non seulement parce que des organisations d'homosexuels opposées à la Loi Taubira étaient dans les cortèges mais parce que jamais un seul slogan absurde et dégradant n'a été lancé contre ceux que la nature a fabriqué ainsi. La haine, la violence, la révolte, c'est le fait des manifestations gauchistes à propos de Notre-Dame des Landes ou Sivens : les voitures brûlées, les vitrines brisées et tout le toutim.

Ceux qui ont manifesté contre la Loi Taubira l'ont-ils fait pour des raisons religieuses ? Si oui, c'est à tort ; il n'y aura jamais de mariage religieux entre deux êtres du même sexe. Mais il est inimaginable de penser que le lien anthropologique qui est le socle de la Civilisation soit ainsi remis en cause. Le mariage et l'amour – que je ne conteste nullement aux homosexuels – n'ont pas grand chose à voir et ce n'est pas à un admirateur des sociétés païennes (de la Grèce, par exemple) que je vais l'apprendre. Ou plutôt le lien qu'on fait aujourd'hui entre mariage et amour est récent et fragile.

Le mariage est fait pour fonder et ancrer une famille, c'est-à-dire une filiation ; pour instituer un maillon nouveau d'une chaîne qui se perpétue et qui n'a de sens que si elle se perpétue.

Bon, j'arrête, je vais m'énerver.


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De DelaNuit, le 3 avril 2016 à 13:12
Note du film : 3/6

Oui nous nous éloignons du sujet, et nous aurions pu en rester là, mais c’est votre choix de relancer la conversation. Parce que vous aimez la provocation, la polémique, et avoir raison ainsi que vous l’avez exprimé à maintes reprises sur de nombreux fil. Peut-être qu’un peu plus d’humilité, un peu moins d’affirmations péremptoires et de condescendance serviraient mieux vos propos ainsi que la spiritualité qui est la vôtre. Eh bien puisque vous le souhaitez, je vous réponds donc. Et hop, on en remet une couche.

Vous avez peut-être défilé dans la rue calmement en sans haine au nom d’idées qui sont les vôtres et que vous avez bien le droit de penser et d’exprimer. Mais c’est loin d’être le cas de tout le monde. Pour ma part, j’ai entendu bien des propos de gens qui disaient défiler « contre les homosexuels » et qui s’exprimaient de façon haineuse et agressive. (et ce malgré la caution bien pratique d’une minorité d’homosexuels dans ces cortèges, qui rappellent la minorité de personnes d’origine étrangère dans les rangs du FN…)

Par ailleurs, je suis d’accord avec vous sur le fait que ce débat devrait être déconnecté de la religion puisqu’il s’agit d’un mariage civil et non religieux. Et comme disait Jésus, il faut bien distinguer ce qui concerne César de ce qui concerne Dieu… Or j’ai pu également être témoin à plusieurs reprises de l’organisation de rassemblements anti loi Taubira au sein de paroisses avec tracts et rassemblements dans et devant les églises. La religion n’est donc pas déconnectée, loin s’en faut, de cette question.

Et oui, la parole homophobe ainsi décomplexée est bien cause de haine et de violence, il suffit de discuter avec les « casseurs de pédés » pour s’en rendre compte car ils se sentent légitimés dans leurs pensées et leurs actions, de même que certains parents qui chassent leurs enfants. Ce n’est peut-être pas le souhait de la plupart des manifestants mais c’est une réalité.

Quant aux institutions, elles peuvent évoluer avec la société (l’ancienne Grèce par exemple – dont j’apprécie certains aspects mais que je ne considère pas comme un modèle indiscutable – a eu le mérite d’inventer la démocratie, ce qui n'est pas rien, mais celle-ci était perfectible. Les femmes notamment avaient peu de droits et devaient tenir leur rôle d’épouse et de mère tandis que les époux pouvaient avoir des maîtresses et des amants. Système hypocrite heureusement dépassé). Les civilisations évoluent. Le mariage n’est plus forcément aujourd’hui le passage obligé de la filiation, c’est une constatation. Et des couples homosexuels peuvent aussi élever des enfants. Ces familles existent, elles sont des milliers, ceci est aussi une constatation. Comment s’offusquer que le mariage puisse reposer sur l’amour alors que pendant des siècles on ne s’est pas offusqué que des enfants puissent naître dans des couples qui ne s’aimaient pas et qui résultaient de mariage arrangés ? Peut-on vraiment penser que des enfants seront moins épanouis avec deux parents du même sexe qui s’aiment qu’avec deux parents de sexe opposé qui ne s’aiment pas et se sont mariés par pression familiale ainsi que cela s’est pratiqué pendant des siècles sans que la religion n’en soit gênée ? Le message du Christ, rappelons-le, était l’amour. Pas l’immuabilité d’un socle anthropologique des civilisations. On peut aussi être croyant et considérer que cette évolution de nos sociétés va dans ce sens. Je connais plus d'un Chrétien qui pense ainsi. Allez, je sens que je vais encore vous énerver…


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