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Sujet : Un film solide et émouvant


De Impétueux, le 23 novembre 2004 à 13:21
Note du film : 4/6

Evidemment, si l'on n'est pas ému, à l'extrême fin du film, par ces images fiévreuses du prêtre réfractaire qui s'est faufilé sous l'échafaud où l'on va couper en deux Marie-Antoinette, qui lit en balbutiant les prières des agonisants et qui est brusquement interrompu dans son oraison par le sang de la reine assassinée qui ruisselle, il faut mieux éviter de perdre son temps et garder pour soi une occasion de ricaner qui ne serait pas de très bon goût.

Je concède volontiers que Jean Delannoy n'est qu'un honnête cinéaste et non pas un immense créateur.

Mais il a construit là un beau film grave, bien construit, bien photographié, bien émouvant, et Michèle Morgan, qui, à mes yeux a toujours porté une ombre de tristesse dans son regard, y est mieux que personne cette reine qui passe de la frivolité naïve, de la légèreté gracieuse du début de sa vie à la tragédie d'une femme saisie par une tourmente qu'elle comprend mal, puis au drame de l'épouse dont on tue le mari et qu'on sépare de ses enfants avant de la conduire à la mort.


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De azurlys, le 30 avril 2008 à 14:35

C'est vrai que je reviens souvent à "Si Versailles…" – pardon, mais quand on aime on compte pas… – mais c'est également qu'il y a beaucoup à dire. Mon opinion sur "La Fayette" a été mentionnée, et n'engage, bien sûr, que moi. En revanche, mon opinion sur "Marie-Antoinette est très favorable, je le regarde de temps à autre (VHS du commerce, en attente d'un DVD pour l'instant inexistant), mais on se trouve là devant un film lisse, bien fait, très soigné, avec une Michèle Morgan exceptionnelle, l'une des meilleure interprète du personnage, souvent représenté à l'écran. On a presque envie de dire " 'manque pas un bouton de guêtre !". Le film, en somme, manque de trouvailles et n'offre aucun éclairage nouveau à ce que l'on connait sur la Reine. Les cotés positifs ? Soin, élégance, qualité des costumes et décors étaient au rendez-vous. Outre l'interprétation de Michèle Morgan – excellente – qui double la remarquable incarnation que Jacques Morel, qui vient de nous quitter, fait de Louis XVI, l'ensemble correspond bien à ce qui fut appelé souvent "qualité française". De la jeune archiduchesse qui s'étourdit au bal de l'Opéra de ses déceptions conjugales, sous la houlette du Comte d'Artois, jusqu'à la femme brisée qui monte, très digne, vers son martyre, on a là un portrait fascinant pratiquement sans artifice ni abus de maquillage, dont l'intérêt repose pour l'essentiel sur l'interprétation de la comédienne. Jacques Morel, avait repris de rôle à la TV quelques années après dans "L'Affaire du Collier", pour "La Caméra explore le temps" (les DVD existent), de A. Castelot, A. Decaux et S. Lorenzi, aux coté d'une Marie-Antoinette jouée avec élégance par Giselle Pascal, disparue il y a un peu plus d'un an. Ce personnage de Louis XVI avait failli lui valoir le Prix d'interpétration masculine à Cannes, où "Marie-Antoinette" fut présenté. Mais, le prix d'interprétation féminine ayant été attribué à Maria Schell, pour "Gervaise", il devenait impossible de les deux prix concernés reviennent à la France. Et ce fut la tête de Jacques Morel qui tomba, si j'ose dire.

Je me suis écarté de Guitry, c'est vrai. Mais avec "Marie-antoinette", je suis resté à Versailles, rendez-moi cette justice.


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De azurlys, le 30 avril 2008 à 14:41

Grâce au jeune homme à l'accueil du cyber, j'ai pu transférer le texte sur "Marie-Antoinette, Reine de France" dans le cadre qui lui est consacré. Qu'il en soit ici remercié.

J'ajoute quelques éléments. Film sans doute estimable, mais sans inovation, ni éclairage nouveau sur la Reine et celà est peut-être plus facheux. Une fois encore, on ne peut que célébrer Michèle Morgan, inégale par ailleurs, mais qui fut sans doute l'une des meilleures Marie-Antoinette de l'histoire du cinéma. Au sortir du tournage, lasse au delà de toute expression des falbalas, des "paniers", des robes lourdes et encombrantes, elle s'était juré de ne jamais plus faire de film à costumes. A-t-elle tenu ses engagements, je l'ignore. Mais il est vrai que les costumes de ce film, les perruques, les décors étaient de haute qualité. Le tout un peu trop amidonné, sans doute, mais celà se voulait dans ce type de films.

La scène au cours de laquelle le jeune couple royal accède au pouvoir après la mort de Louis XV, assiste aux grandes entrées en saluant à son tour les courtisans présents, fut tournée en studio avec un plafond "de cinéma", au moyen du système "simplifilm" d'Henri Mahé et Achille Dufour, et qui consistait en un dispositif optique avec deux soufflets, placés devant la caméra, et entre lesquels prenait place une photographie d'un plafond versaillais, convenablement éclairé et raccordé au décor réel dans lequel évoluaient les comédiens. Ce dispositif fut utilisé à partir d'un film de démonstration dont le titre m'échappe mais qui portait le nom de l'héroïne, "Ondine", "Blondine", je ne sais plus. La photographie découpée selon le décor réel était vue par la caméra "à l'infini", il suffisait alors de régler l'ensemble pour que la netteté fut la même sur les acteurs, comme sur la photo découpée placée à quelques centimètres de l'appareil. Cuisine que tout celà ? Sans doute, mais il est impossible de discerner l'artifice, et à défaut de s'extasier auprès le chef, saluons la qualité du plat !

Notons au passage que le simplifilm a valu aux inventeurs un procès d'Abel Gance qui leur contestait la paternité de la chose, et les accusait d'avoir copié son "pictographe", qui présente, avec le leur, semble-t-il, quelques analogies. Il vous est loisible de jeter un oeil sur le pictographe de Gance, dans "La Tour de Nesle" dans lequel deux ou trois plans sont tournés de la sorte. Les images des documents d'appoint sont de travers, mal éclairés, et finalement ne détonnent pas dans un film par ailleurs un tantinet baclé !

Philippe Erlanger – qui lança en 1947, sauf erreur à un ou deux ans près, le Festival de Cannes, qui célèbrait le cinéma, alors qu'aujourd'hui il semble qu'on s'y emploie à passer des marchés – fut l'auteur du scénario et conseiller historique. Ses livres sont disponibles en poche, je crois, et valent d'être lus. "Le Régent" "Monsieur, Frère du Roi", "Louis XIV", sont sans doute un peu datés, mais très documentés et écrit avec un style d'une rare élégance. L'auteur du dialogue, Bernard Zimmer, est-il le même que celui qui signa les répliques si drôles de "La Kermesse héroïque" de Jacques Feyder, c'est possible. Pour "Marie-Antoinette", il écrivit un dialogue soigné, ponctué d'expressions dans le style de l'époque, mais avec assez de tact pour éviter tous sentiments d'une reconstitution pesante.

Pourtant il y a quelques éléments qui grippent un peu : l'affaire de Drouet, à Ste. Menehould, reconnaissant le roi dans sa berline à partir d'un louis dans sa paume, est plus de douteuse, et semble avoir été catégoriquement contestée par Pierrette et Jean-Paul Girauld de Coursac, dont les ouvrages sont un peu oubliés, sauf dans les milieux universitaires. Il ont consacré une bonne partie de leur œuvre à l'étude de la fin de la monarchie, les faiblesses de Louis xvi, qui avait pourtant une idée politique, remarquable géographe, et qui permit à la France d'avoir une marine plus imposante que celle des Anglais. Les nombreux échanges commerciaux établis avaient fait de la France un pays relativement prospère assez différent de l'image habituellement présentée. Il n'empêche que tout était figé, immobilisé sous des perruques où la poussière semblait avoir remplacé la poudre. Les atermoiements et le refus des réformes, pourtant indispensables, ont précipité la catastrophe que l'on sait. Les historiens ont parfaitement montré que le roi avait été trahi par son propre camp, et que le Marquis de Bouyer semble s'être appliqué à arriver avec deux heures de retard (le lieu s'appelait Ratentout, cela ne s'invente pas !), et l'équipée partie pour Montmédy – et non pour l'étranger – s'est échouée à Varennes, comme on le sait.

Une très belle scène aussi à souligner : celle au cours de laquelle, au Temple, lorsque le Reine entend les roulements de tambours qui annoncent au loin la décollation de Louis XVI. Elle se lève, vient s'agenouiller aux pieds de son fils, et dit simplement "Louis XVII… Mon Roi !". Séquence courte, mais à la simplicité bouleversante. Même remarque pour la scène très forte, soulignée à plusieurs reprises par Impétueux, de la messe des agonisants célébrée dans l'angoisse par un prêtre réfractaire, caché sous l'échafaud. La encore le roulement des tambours souligne le sang de la Reine qui tombe sur les linges et les textes liturgiques. Historiquement contestable, c'est peut-être de son coté allégorique que cette scène poignante tire sa grandeur.

Richard Todd semblait maladroit sous la défroque de Fersen, et Jeanne Boitel s'en sortait mieux dans le personnage de Mme Campan. Saluons au passage la mémoire de Jacques Morel qui a été, dans ce film, un excellent Louis XVI.

En tout, un film sans trouvailles, ni innovation, mais une réalisation très correcte et très "qualité française". Ce n'est pas si mal.

Alors, à quand le DVD ?


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De Azurlys, le 31 mars 2011 à 14:08

Quelques lignes pour fournir une information qui va un peu à l'encontre du texte qui précède, écrit en 2008. J'ai cherché auprès d'Amazone à m'informer sur un DVD possible sur ce film, sans trop d'invention, mais très soigné et très "qualité française" ce qui faisait un temps grincer les dents de la Nouvelle vague !

Il semble bien qu'un DVD existe, mais selon la méthode plutôt loufoque adoptée par Gaumont. Il faut passer commande sur internet de ses choix vers telle ou telle œuvre, et elle serait tirée spécialement en DVD… Un peu insolite et incommode, le système ouvrait sur la possibilité d'avoir la qualité du support, dont on sait qu'il est supérieur au VHS. Hélas, une information en annexe d'un connaisseur ruine cet espoir par un écho différent. Il semble qu'aucune restauration n'est apportée au document d'origine, et le correspondant condamne sans hésitation la version DVD de ce film. Selon lui, le grain de l'image très apparent, les couleurs délavées (et pourtant photographiées sur de l'Easmancolor, mais avec tirage matricé Technicolor), la mauvaise qualité du son, étouffé et trop faible au point d'être inaudible, au point d'être contraint adjoindre les sous-titres prévus (en Français ?) laisse supposer – sauf erreur de ma part -, une reprise directe depuis une cassette VHS déjà vieillotte. Je me demande même, en ce qui me concerne, si l'on ne part pas directement d'une copie d'exploitation chargée d'années et d'épreuves, au point de dénaturer l'œuvre de Jean Delannoy. J'ai même pensé à une copie 16m/m, utilisée à l'époque pour les salles de province, éloignée dans quelques hameaux mal équipés.

Si l'on dispose d'une VHS – c'est mon cas – de bonne qualité, il semble plus sage d'attendre de meilleures conditions de copie et de diffusion plutôt que de recourir à des méthodes commerciales ineptes et dont les résultats ne sont pas à la hauteur d'un d'un travail sérieux.

Alors, Gaumont et Château, même combat ?


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De Impétueux, le 26 mai 2011 à 22:08
Note du film : 4/6

Le beau visage inexpressif et un peu bête de Michèle Morgan convient particulièrement à l'illustration du drame de cette femme dont la vie n'a été que contraintes et souffrances, et qui est morte, sacrifiée, à 38 ans, haïe d'une foule sanglante, puérile et imbécile.

Le film de Jean Delannoy, qui a eu un grand succès, n'est pas très bon. Il accorde une place démesurée à une intrigue hasardeuse, présentant la passion amoureuse de Marie-Antoinette et du comte Alex de Fersen (Richard Todd) comme avérée, ce qui n'est pas l'avis de nombre d'historiens sérieux, mais offre l'avantage cinématographique d'instiller des épices romanesques qui font pleurer Margot.

Ce qui est plus embêtant (car, après tout, l'aventure avec Fersen, qu'elle ait eu lieu ou non, n'a, aux yeux de la postérité, aucune importance), c'est que, banalement, Delannoy présente Louis XVI comme le font les pires chromos de l'historiographie militante : un lourdaud insouciant et glouton, uniquement préoccupé de chasses, de bombances et de serrurerie, alors que le Roi, géant (1,92 mètre), timide et pataud était passionné de sciences et de découvertes (on dit que ses derniers mots sur l'échafaud furent A-t-on des nouvelles de M. de La Pérouse ?, grand navigateur qu'il avait envoyé compléter la cartographie du monde connu, et qui disparut corps et bien aux Nouvelles-Hébrides).

Surtout Delannoy, qui fut pourtant un homme de droite, ne dit pas un mot de ce que furent les tentatives désespérées et continuelles de Louis XVI de réformer l'Ancien Régime ; je cite là Wikipédia : abolition de la torture en 1781 et 1788, abolition du servage dans le domaine royal en 1779, abolition du péage corporel des juifs d'Alsace en 1784, édit de tolérance des protestants en 1787. Il est aussi marqué par quatre tentatives de réformes profondes du royaume (1774-1776, 1781, 1787 par deux fois) passant par l'instauration d'un impôt direct égalitaire (en remplacement de la taille inégalitaire) et d'assemblées provinciales élues destinées à contrôler cet impôt. Ces dernières réformes butèrent sur l'hostilité des privilégiés, en particulier celle de la noblesse de robe, celle du Parlement de Paris et celle de la Cour de Versailles. Louis XVI tenta alors de passer outre leur opposition en présentant ses réformes devant une assemblée de notables (1787) puis devant les États généraux (1789).

S'il eût été réalisé, ce grand œuvre de réformation eût sauvé la Monarchie et épargné à la France et à l'Europe les monstruosités de la Terreur et les guerres de la Révolution et de l'Empire, tant de ruines et de sang… Mais Delannoy n'en dit pas un mot.

Cela dit, il faut bien admettre que le film, d'insignifiant et caricatural au début, devient, au fur et à mesure que les événements s'accentuent, aussi pathétique que le fut la réalité. Comme on l'a remarqué, il y a de la grandeur et de l'émotion à voir la famille royale humiliée, abîmée, souillée par les révolutionnaires et conservant une immense dignité, une grandeur admirable dans les épreuves et les abominations. Le couple royal, rassemblé à l'origine pour des raisons profondément et hautement politiques (voir ce que j'ai écrit sur le Renversement des alliances du 1er mai 1756 sur le fil du Marie-Antoinette de Sofia Coppola), ce couple mal assorti trouve dans son malheur de suffisantes raisons de se hausser à la grandeur du Destin qui lui est dévolu.

Si l'on peut comprendre, sans admettre, l'exécution du Roi Louis XVI comme un rite sacrificiel archaïque, primitif et fondateur, l'assassinat de la Reine n'a aucune justification et ne peut bénéficier d'aucun pardon : la République est souillée à jamais par ce crime inexpiable ; que des rues et des places françaises portent encore le nom de Robespierre est aussi incompréhensible que si des places allemandes se baptisaient encore du nom d'Adolf Hitler. Et le sang qui ruisselle sur l'autel hâtivement édifié sous l'échafaud par un prêtre réfractaire qui dit en toute hâte les prières des agonisants au moment où la guillotine coupe en deux la Reine retombe encore en pluie désolée sur notre pays.

Une observation sur le film : il est assez singulier, et finalement rigolo que Delannoy ait choisi, pour incarner le buveur de sang Marat, Jacques Dufilho, dont les opinions politiques étaient notoirement royalistes et que, parallèlement, le prêtre réfractaire qui, au péril de sa vie, célèbre sous l'échafaud, le sacrifice, soit Michel Piccoli, notoire compagnon de route du Parti Communiste ! Merveilles du cinéma !

Une observation sur le DVD, qui n'est pas à l'honneur de Gaumont : le sang de la Reine étoile à peine les ornements sacerdotaux que les images sont brutalement interrompues pour revenir au Menu… Dix secondes de plus n'auraient pas été si coûteuses….


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De vincentp, le 26 mai 2011 à 23:55

Les derniers instants des prisonniers de la monarchie, emprisonnés à la Conciergerie, furent assez sordides, selon ce que l'on peut en savoir après avoir visité ce monument historique. Il fallait sans doute renverser ce vieux régime mais la méthode employée fut discutable.


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De Azurlys, le 5 octobre 2011 à 13:52

J'ai relu avec intérêt l'intervention de Mai d'Impétueux sur ce film de Jean Delannoy, dont la première lecture à Paris (je suis en Provence) me semblait un peu sévère. Elle semblait provenir d'une lecture DVD, alors que j'en suis encore au VHS. L'affaire de l'achat en ligne, au coup par coup, et la médiocre qualité du résultat technique indiquée sur un autre site, n'incitait pas y recourir.

Sans doute les facilités proposées par le réalisateur sur le comportement du roi montré comme un personnage sans intérêt, que vous décrivez comme glouton et lourdeau, souhaitait une identification facile par le public, fut-elle inexacte. De plus, la passion entre la reine et Axel de Fersen confirmait le vide affectif de la souveraine, tant dans son couple – au moins pendant sept ans – qu'auprès de la Cour, qui ne la prisait guère. La fuite à l'extérieur de ce carcan, sa présence fréquente à Trianon, sa coterie avec Mmes de Lamballe et de Polignac, l'éloignait de ce climat d'hostilité que la Cour lui imposait. Il était sans doute nécessaire d'en passer par ces développements, même contestables, pour permettre la construction dramatique du film. Par ailleurs, celui-ci, que je persiste à aimer, n'apporte rien de neuf sur le sujet, et s'en tient à une illustration très soignée qui correspondant à cette "qualité française" qui fut ensuite détestée par les jeunes aux dents longues de la Nouvelle Vague. Il reste peu de chose aujourd'hui de leurs sarcasmes, et les films de cette période ont laissé, pour l'essentiel, une empreinte plus historique qu'artistique.

J'avais joint au coffret VHS de "Marie-Antoinette, Reine de France", une photocopie d'un texte extrait d'un album déjà ancien consacré à Jean Delannoy. Je ne peux m'y reporter d'ici, mais il me semble qu'il était assez sévère avec la reine, et affirmait sans ambages "qu'elle aimait les femmes". Sans jouer les offusqués, il ne me semble pas que cette thèse – qui ne figure pas dans le film, mais plus nettement dans celui de Sofia Coppola – ait quelque vraisemblance. Évidemment, je n'y étais pas, et n'ai jamais tenu la chandelle. Il me semble que les fortes amitiés entre la reine, Lamballe et Polignac ont surtout prêté le flanc au comportement du comte de Provence qui avait recours à des écrivaillons douteux qui couvraient la reine de propos orduriers. La Révolution lui doit beaucoup.

Il me semble que le film de Sofia Coppola est plus inventif, comme s'il soulignait que la qualité artistique n'est pas forcément liée au respect historique. Il n'y a pas de trahison absolue, mais une lecture très personnelle, discutable à bien sur bien des points mais aux trouvailles surprenantes. L'on pense ici à ce mot de Napoléon : "la vérité historique est un mensonge sur lequel tout le monde est d'accord".


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