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Forum : Les Affreux

Sujet : Jolie découverte

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De madelon, le 1er novembre 2004 à 19:06
Note du film : 6/6

J'ai adoré ce film,… mais il y a bien longtemps. J'aimerais le revoir, quitte à être déçue car je l'ai probablement enjolivé dans ma mémoire.

Ce que j'en ai retenu :

  • l'extraordinaire contraste entre Pierre Fresnay et Darry Cowl, amis et complices, qui forment un duo hilarant ;
  • la délicieuse poésie de Darry Cowl qui, faisant de la dactylo pour gagner quelques sous, a relié les touches de son piano à celles de sa machine à écrire ; au début, il tape le texte voulu, et cela donne des notes quelconques sur le piano ; mais à un certain moment ces notes forment un air mélodieux et Cowl se laisse emporter par la mélodie… tapant alors un texte sans queue ni tête ;
  • Pierre Fresnay a été jeté en prison pour avoir été le complice de son ami, puis il est libéré au bout de, disons, un mois, avec les excuses de la maréchaussée ; il décide alors de "se payer" pour 30 jours de larcins : il s'achète un code civil et y regarde, par exemple, le nombre de jours que "coûte" le vol d'un jambon dans une charcuterie, puis commet ce vol, avec le plus grand sérieux, et coche avec le même sérieux le nombre de jours sur le carnet où il gère son dû.

Dommage que de tels vieux films disparaissent sans être rediffusés. Le DVD pourrait leur donner une nouvelle vie.


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De organo, le 11 mars 2007 à 11:32

Oui, il faudrait absolument rééditer ce film magnifique de drôlerie et de finesse dans les dialogues. Merci d'avance, Catherine Allégret, pour la mémoire de votre père. Je signale à "Madelon" que Darry Cowl (Darricaud de son vrai nom, ancien élève du Conservatoire de Paris, n'est pas au piano, mais sur un clavecin à deux claviers.


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De Impétueux, le 8 octobre 2022 à 15:46
Note du film : 3/6

Marc Allégret était un honnête artisan du cinéma, qui, au contraire de son frère Yves, n'avait pas d'autre ambition que de distraire son public, ce qui n'est déjà pas mal. À la fin des années Cinquante, sa carrière, honorable, (Entrée des artistes, Félicie Nanteuil, Blanche Fury) commençait néanmoins à sérieusement faseyer. D'où, certainement, l'idée de la relancer de façon un peu originale en réunissant à l'écran deux personnalités à l'image absolument opposée, incarnant des personnages eux aussi tout à fait antagonistes. Après tout le genre a donné sinon de grandes réussites, du moins des films à succès. Et là aussi, ce n'est déjà pas mal.

En 1959 Pierre Fresnay a derrière lui une immense carrière, d'abord au théâtre puis avec l'éclatant succès de la Trilogie (Marius, Fanny, César) de Marcel Pagnol à partir de 1931, de La grande illusion de Jean Renoir en 1937, L'assassin habite au 21 (1942) et Le corbeau (1943) d'Henri-Georges Clouzot, de Monsieur Vincent (1947) de Maurice Cloche, du Défroqué (1954) et de L'homme aux clés d'or (1956) de Léo Joannon. Le public le respecte et l'admire ; il a de l'épaisseur, de la puissance, du ton. Mais le cinéma commence à le lasser. Les affreux sera son avant-dernier film avant la pitrerie un peu dégradante des Vieux de la vieille (1960) de Gilles Grangier. Il retournera ensuite au théâtre, avec grand succès.

À l'opposé, Darry Cowl a surgi sur la scène torrentueusement. Après des apparitions hilarantes et limitées à un numéro très typé dans une ou deux séquences, remarqué un peu davantage dans Assassins et voleurs de Sacha Guitry en 1957, il a remporté un succès phénoménal dans le bien médiocre Triporteur de Jacques Pinoteau. Dans cette même année 1957, il ne tourne pas moins de treize films et continue à un rythme presque similaire dans les cinq ou six années qui suivent. Sa dépendance au jeu l'oblige à accepter tout et n'importe quoi, le confine dans son rôle d'ahuri bafouillant. Mais tout de suite après, l'étoile pâlit et les premiers rôles s'effacent.

Idée, donc, de réunir deux hommes que tout paraît opposer. César Dandieu (Pierre Fresnay) amateur de grave musique classique, mais aussi judoka de qualité, est féru de calcul et descend les additions (comme je l'ai vu faire à de vieux employés) à la même vitesse qu'une machine. Il est le caissier précis, rigoureux, acharné au travail, d'une compagnie pétrolière, un peu en butte à la mesquinerie jalouse de sa hiérarchie, incarnée par l'affreux Pelou (Michel Galabru). Fernand Mouchette (Darry Cowl) est un doux rêveur, musicien, anarchiste qui vit avec Adèle (Anne Colette). Il vient d'inventer un moteur d'automobiles qui fonctionne avec de la simple eau de mer. Il vient proposer sa trouvaille à la grande compagnie où travaille Dandieu et, à la suite d'une série de méprises intervertit sa valise, qui contient son invention avec celle, de même modèle, préparée par Dandieu pour la paye des ouvriers, soit 4 millions (d'anciens francs, mais, en 1959, c'est une belle somme).

Sur ces prémisses assez rebattues se greffe une série de péripéties farfelues ; Dandieu/Fresnay fait un peu de prison, Mouchette/Cowl part au service militaire. Puis se retrouvent et sympathisent. Irrité de l'erreur judiciaire qui l'a fait incarcérer, le méticuleux Dandieu, assisté de Mouchette, déclare la guerre à la société.

Il y a quelques bons moments (la prétendue inspection bancaire, toute d'esbroufe) et finalement ce petit film de série est plutôt plaisant pour qui n'en demande pas trop. Il permet surtout de constater, en mettant côte à côte un grand acteur et un histrion rigolo combien l'un écrase l'autre. Ce qui n'étonnera personne qui connaît un peu le cinéma.


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