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Forum : Les Liaisons dangereuses

Sujet : Avis


De pamela, le 23 octobre 2004 à 12:05

Je trouve que l'histoire est très originale. Je n'ai pas vu ce film mais j'ai lu le livre et c'est trop bien. Je trouve que les personnages jouent à merveille leur rôle surtout Mme Merteuil, Mr de Valmont. Je ne sais pas si le livre est pareil que le film. C'est-à-dire, l'histoire est-elle la même ?


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De PM Jarriq, le 23 octobre 2004 à 17:34

C'est du Vadim, disons. Mode, "scandaleux", snob et un peu ridicule avec un regard actuel. C'est quoiqu'il en soit le premier à avoir transposé l'histoire dans le monde contemporain (les années 60, donc). A sa suite, "Sexe intentions" réussira infiniment mieux (malgré son affligeant titre français) et l'adaptation télé de Josée Dayan se plantera piteusement. Mieux vaut revoir le film de Frears et surtout "Valmont", le petit bijou sous-évalué de Milos Forman.


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De JIPI, le 28 septembre 2006 à 17:05
Note du film : 4/6

« Une forteresse imprenable est une forteresse mal attaquée ».

Valmont (Gérard Philippe) désireux de venger sa femme Juliette (Jeanne Moreau) véritable vipérine se détourne de sa mission afin d'assiéger la vertueuse Marianne (Annette Vadim).

Roger Vadim a lancé depuis 1956 avec « Et Dieu créa la femme » un énorme chantier destiné à élaborer un cinéma libre qui dénoue les liens cérébraux et libère les corps privés de lumières.

Les nudités tout en restant chastes se montrent. Les âmes font connaissances avec le territoire de la perversité. Le jazz fait tournoyer les couples au fond de caves enfumées. Le mot d'ordre est de séduire de manière immorale, bousculer de trop vieilles lois de conformismes qui polluent depuis des décennies un art qui étouffe par immobilisme. Les tempéraments sont enfin égoïstes et moqueurs d'un environnement moraliste.

Chacun pour soi par le plaisir sans amour.

Les cœurs se lâchent dans des règles nouvelles. Valmont et Juliette vivent chacun de leurs côtés des aventures sans retenues.

Le paroxysme de l'excitation est atteinte par la narration mutuelle de leurs cheminements amoureux.

Innovant dans le plaisir partagé, ils ignorent que ce jeu uniquement basé sur le plaisir n'est que durable à court terme, l'un des deux protagonistes va se faire piéger par le plus redoutable des pièges : Les sentiments.

Vadim est novateur, tout est nouveau, donc par amalgame dérangeant. Marianne est chaste mais sous cette chasteté un besoin de s'affranchir sommeille. Valmont n'a pas à forcer pour faire fléchir cette pudeur dissimulée derrière le consentement.

Le roman de Choderlos de laclos n'est qu'un prétexte pour ce jeune et brillant metteur en scène désirant innover par des impulsions nouvelles que le spectateur ne connaît pas encore dans le septième art.

L'apport de l'existentialisme des années 50 défoule par le geste et la parole débridée toute une population goûtant à ses premières années de liberté après une seconde guerre mondiale éprouvante.

Certaines scènes sont esthétiquement très belles par la position des corps qui s'abandonnent sans forcément avoir luttés de manière féroce.

Marianne désirant proprement sortir de sa chasteté est adorable par sa double fonction d'attirance et de résistance qui sied si merveilleusement aux femmes.

Les liaisons dangereuses sont certes parfois ennuyeuses, Jeanne Moreau avec « Les amants » de Louis Malle avait déjà projetée l'image d'une femme libérée vivant par le corps et l'esprit et non l'inverse.

Gérard Philippe plus statique fait difficilement oublié sa formation classique.

Néanmoins Vadim que l'on ne peut que féliciter pour son esprit neuf fait naître une femme nouvelle certes dépendante de ses sens mais enfin libre dans le choix de ses décisions.


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