Forum - La Loi - La chatte sur un toit brûlant
Accueil
Forum : La Loi

Sujet : La chatte sur un toit brûlant

VOTE
De Arca1943, le 22 mai 2007 à 00:55

Gina Lollobrigida, Marcello Mastroianni, Melina Mercouri, Yves Montand et Pierre Brasseur dans un film de Jules Dassin qui se passe dans le sud de l'Italie ! Mais où donc avais-je la tête !? Où étais-je pendant tout ce temps ? Il me faut absolument ce film, bien sûr. Et illico presto ! Ah, s'il y a ne serait-ce qu'une seule scène entre Lollobrigida et Mercouri, je sens que ça ne va pas être triste.


Répondre
VOTE
De Impétueux, le 22 mai 2007 à 17:37
Note du film : 4/6

A toutes les raisons excellentes énoncées par Arca et qui valent mon suffrage déterminé, j'en ajoute une, et de taille : le film est tiré d'un roman du subtil Roger Vailland, dandy communiste, hédoniste et sombre, dont l'oeuvre n'est pas si bien représentée que ça au cinéma : je ne vois que les excellents (vraiment excellents !) Mauvais coups de François Leterrier, et deux oeuvres que je n'ai pas vues, Drôle de jeu de Pierre Kast et La truite de Joseph Losey.

Donc, La Loi !

Et vite !


Répondre

De Arca1943, le 16 octobre 2007 à 19:21

« Et vite ! », disait avec raison Impétueux le 22 mai dernier.

Or, des mois plus tard, La Loi n'est toujours pas en DVD ! Cette désobéissance des éditeurs est outrecuidante.

Amis qui passez, aidez-nous de vos suffrages à faire régner La Loi !


Répondre

De verdun, le 16 octobre 2007 à 22:05
Note du film : 4/6

Eh bien si, La loi existe en dvd, couplé avec La menace dans un dvd consacré, on l'aura compris, à la carrière de Yves Montand.

La loi peut donc bel et bien régner.


Répondre

De Arca1943, le 17 octobre 2007 à 02:13

Il est sorti il y a longtemps, je présume ? Car hélas, il n'y en a pas trace sur le site de la FNAC. La poussive Menace s'y trouve bien, mais couplée avec le très beau Clair de femme. Si je puis m'exprimer ainsi, sans le Dassin il n'y a pas de Loi.

Zut, en voilà un qui m'est passé sous le nez, comme Carmen 63 et La Novice.

Cela dit, pour terminer sur une note d'optimisme en cette soirée glacée d'octobre (je suis parti à vélo sans gants pour le travail, ce matin, ce qui n'était pas une bonne idée) s'il est si important de rééditer tout Montand, je m'attends donc à voir surgir bientôt Hommes et loups de Giuseppe De Santis et Un dénommé Squarcio de Gillo Pontecorvo


Répondre

De Arca1943, le 6 novembre 2007 à 00:18

J'ai retrouvé La Loi ! Il s'agit d'un coffret double Mastroianni édité avec La Dolce vita. Et étant donné que pour se procurer aussi Répétition d'orchestre sur DVD, il n'y a d'autre moyen que de l'acheter en coffret double avec… La Dolce vita, je trouve que ça commence à faire un peu beaucoup de Dolce vita ! Mais enfin, le voilà quand même, ce Dassin. Bonne nouvelle.


Répondre

De Impétueux, le 26 mars 2022 à 16:13
Note du film : 4/6

Merveilleux romancier désinvolte, dandy hédoniste et drogué, Roger Vailland avait été brisé par la révélation des crimes du stalinisme par Nikita Krouchtchev lors du XXème Congrès du Parti communiste soviétique en février 1956. C'est sans doute pour cela qu'il a changé radicalement l'orientation de ses romans, jusqu'alors bâtis sur l'idéologie de la lutte des classes. Avec La loi, qui reçut le Prix Goncourt en 1957, il substituait les rapports féodaux aux rapports sociaux modernes. Et c'est naturellement qu'il situait son intrigue dans une région européenne où l'archaïsme féodal pesait encore.

Nous sommes au sud de l'Italie, dans les Pouilles, sur la mer Adriatique, dans le village de Porto Manacorea. Le paysage calciné de soleil paraît immuable : pierres dorées, poussière, hommes désœuvrés, femmes soumises. Un seigneur vieilli, mais tout puissant encore, Don Cesare (Pierre Brasseur) et un grand voyou qui voudrait bien prendre désormais la main, Matteo Brigante (Yves Montand). Au milieu des jeux de pouvoirs, désirée par tous et à tous rebelle, une sauvageonne, Marietta (Gina Lollobrigida) qui n'obéit qu'à son bon plaisir et qui fascine jeunes et vieux.

Le monde moderne commence pourtant à s'insinuer dans ces terres latifundiaires. Le tourisme pointe son nez et des visiteurs de la prospère Suisse exhibent leurs liasses de billets. Davantage encore un ingénieur agronome, Enrico Tosso (Marcello Mastroianni) a été chargé par son administration d'assécher les marécages immuables de la contrée. N'empêche qu'il faudra encore beaucoup de temps pour que l'ordre social vacille vraiment. Pour que Don Cesar ne dispose pas d'une sorte de harem parmi ses servantes et qu'il ne commande pas en maître absolu à son homme de confiance, Tonio (Paolo Stoppa), l'ivrogne qui lui est tout dévoué et davantage encore depuis que le patriarche l'a marié à une toute jeune fille qu'il avait engrossée.

Dans cette société fermée, le commissaire de police Attilio (Vittorio Caprioli) est particulièrement soumis à l'autorité traditionnelle de Don César, mais, coureur compulsif, il fricote aussi avec Brigante qui lui prête de temps en temps la clef de sa garçonnière.

Qu'est ce qui reste ? Le curé du village, respecté mais négligé et le juge Alessandro (Teddy Bilis), honnête et falot, marié avec Lucrezia (Melina Mercouri) qui se meurt de désir pour le jeune Francesco (Raf Mattioli), fils du douteux Brigante/Montand qui termine sa formation d'avocat et qui est émerveillé devant la perspective d'une aventure avec une femme élégante et désirable.

La Loi, c'est aussi le jeu tendu, dégradant, en principe interdit mais en fait pratiqué par tous, qui se tient dans les tavernes. Un jeu où le patron, désigné par le sort, mais qui choisit un sous-patron a le droit de dire n'importe quoi à n'importe qui, d'exiger les pires humiliations, les pires dégradations. Et chacun ne vit que dans l'espérance d'être, lors d'une partie suivante, le patron qui se vengera de tout ce qu'il a entendu et qu'il a pratiqué.

Au sein de la chaudière brûlante, les personnages vont et viennent, souvent misérables, souvent voleurs, quelquefois prospères. Mais le ciel est bleu, le soleil brille, la mer est douce. Et le suicide de Lucrezia/Mercouri, lassée de sa vie sans perspective ne fera pas beaucoup de vague, ne laissera pas beaucoup de trace. Sauf pour son mari, sûrement, mais enfin, il n'est pas du pays…

Curieusement entrecoupé de musiques et de chansons singulières, La Loi réunit une distribution très intéressante, bien qu'Yves Montand soit encore un peu guindé. Pierre Brasseur en revanche est formidable. Mais le film est dominé, cela va de soi, par l'incroyable allure de Gina Lollobrigida, véritable scandale charnel dont c'est assurément un des meilleurs rôles.


Répondre

Installez Firefox
Accueil - Version bas débit

Page générée en 0.0031 s. - 5 requêtes effectuées

Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter