Et de mon côté je m'aperçois que je n'ai pas déposé de message sur notre site concernant Le traître alors qu'il est vrai que j'en parle souvent !
C'est que je ne sais pas trop quoi dire face à une telle réussite.L'histoire des "repentis", ces mafieux qui ont accepté de quitter "la famille" pour collaborer avec la police et la justice, était un superbe sujet de cinéma. Marco Bellocchio l'a parfaitement traité.
Car pour citer Vincentp, avec des termes que j'aurais pu employer, la photo, la musique et l'interprétation et bien sûr le scénario et la mise en scène sont remarquables.
Le temps d'un film, on retrouve les qualités du grand cinéma italien: son brio, son intelligence, son audace et sa profondeur d'analyse.
Je n'ai pas exploré, loin s'en faut, toute la filmographie de Marco Bellocchio en raison de sévères déconvenues (Le sourire de ma mère m'a terriblement déçu en son temps) mais peut-être s'agit-il de son meilleur film. A 80 ans il atteint la plénitude de son talent.
Et c'est beau.
Les séquences situées au tribunal sont des monuments à voir impérativement (dialogues et comportements des uns et des autres). Verdun est entré, je crois, dans la cinéphilie à l'âge de cinq ans, comme d'autres rentrent dans Cosa Nostra.
Je regarde la filmographie de ce Bellocchio dont vous semblez tous deux chanter merveilles et dont. je n'ai jamais entendu parler de ma vie. Je vois qu'elle est longue et ancienne, je n'en connais pourtant aucun titre.
Comment expliquer ça ?
C'est un cinéaste contestataire et outrancier, connu aussi pour l'inégalité de ses films (à ce titre, il a de nombreux et puissants détracteurs dans le monde de la cinéphilie). Les poings dans les poches est une référence de cinéma contestataire des années 1960, préfigurant mai 1968. Je vais creuser sa filmographie (Vincere par exemple, qui a bonne réputation). Le traitre est un film accessible, nuancé, qui évite par ailleurs les défauts des oeuvres contemporaines, souvent pleurnichardes.
Impétueux, je pense qu'il faut aborder avec prudence la filmographie de Bellocchio car ses films, souvent très intellos, ne sont pas toujours faciles d'accès. Certains, marqués par la vogue contestataire post-68 ont sans doute vieilli et il y a de vrais ratages, ainsi sa version moderne du diable au corps.
De fait, et sauf erreur de ma part, il n'a pas remporté de triomphes comparables à ceux remportés par son camarade feu Bertolucci, à qui on l'a souvent comparé. Viol en première page, assez proche de ce que faisaient Cayatte ou Boisset à la même époque, se voit sans problème grâce à la fluidité du récit et à la composition de Gian-Maria Volonté.
Le traître est justement une réussite totale, la parfaite porte d'accès à son oeuvre.
Eh bien, chers amis, merci d'abord de me signaler qu'il faut un certain bagage intellectuel pour aborder le cinéma de ce Monsieur Bellocchio. Je ne suis pas assez certtain d'être suffisamment équipé en la matière pour courir le risque d'être dépassé. Je suis assez bien les film des Grangier, Malle, Clouzot et Kubrick, mais là j'ai vraiment peur d'être dépassé.
Deuxième chose : ai-je vraiment envie, si mes faibles moyens me le permettent de découvrir le cinéma de ce réalisateur ? Si l'occasion m'était donnée, peut-être ; mais il y a tant et tant de films que je n'ai pas encore vus et qui me séduisent que je crains de ne pas avoir envie de me plonger dans votre obscur metteur en scène…
Il faut peut-être un certain bagage intellectuel pour aborder CERTAINS films de Bellocchio…
Mais pour Le traître, il n'y a aucun bagage à avoir, c'est un film remarquable ET accessible. Vous pouvez y aller sans problème.
D'une manière générale, on peut aimer Le traître sans être fan de ce que fait Bellocchio d'habitude.
je crains, Verdun que vous ne m'ayez pas tout à fait compris sur la question du bagage intellectuel.
Rien de grave, au demeurant…
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