On se sent tout dépité lorsqu'on se rend compte que Jean-Pierre Bacri est mort ; d'abord parce qu'il était bien jeune pour ça (69 ans) ; mais aussi, parce que, cet acteur-là, on avait l'impression de le connaître bien, qu'on aurait pu le croiser au bistro, ou s'engueuler avec lui dans un embouteillage. Avec beaucoup plus de chance et de bonheur, déjeuner avec lui…

Verdun a cité ses incarnations les plus évidentes, celles dont on se souviendra d'autant plus longtemps que, pour la plupart, c'étaient de sacrés bons films que tous ceux-là.

J'en ajoute deux, où il tenait de seconds rôles – de troisièmes rôles même – mais où, au milieu de distributions éclatantes, alors qu'il était encore presque inconnu, on le remarquait : dans Le grand pardon d'Alexandre Arcady en 1982, dans ce personnage gluant, cruel, détestable de Jacky Azoulay, petit souteneur parasite et vague cousin du clan Bitoun ; et dans l'admirable On ne meurt que deux fois de Jacques Deray en 1985, barman insolite et trouble…

Il était sans doute terriblement lui-même dans Le sens de la fête de Nakache et Toledano, en Max Angeli, organisateur de mariages stressé, anxieux, râleur, généreux, scrupuleux, magnifique…

Je retiens pour ma part les scénarios pour Alain Resnais, originaux et bien dialogués. Ce décès à un âge aussi peu élevé est une bien triste nouvelle.

Effectivement la mort récente de nombreux acteurs était chagrinante…

J'ignore quelle annonces peuvent nous faire les gros titres avec Belmondo et Delon dans les semaines qui viennent…

Jean Pierre Bacri on ne l'attendait pas. Hier en apprenant sa mort j'ai eu un moment de monotonie concernant quelqu'un qui n'avait même pas soixante dix ans et qui devait être relativement simple.

J'aurais pu il y'a quelques semaines dire du mal de lui… J'aurais pu écrire qu'il n'était qu'un Jean Yanne Bis.. Que je n' ai pas apprécié certains de ses films un peu trop snob parisien.

Que il aurait pu être dans des films qui auraient pu être plus marquant. Qu'on l'oubliera peut-être assez vite. Que ce n'était pas l'acteur du siècle.

Il est incontestable de dire que sa présence était une présence agréable, une présence humaine et où l'on parle beaucoup de sa bougonnerie on ne tient pas compte d'une sensibilité qu'il laissait toujours sortir de ses personnages et d'une discrétion par rapport aux médias.

Et c'est avec plaisir que je le revoyais il y'a peu dans Un air de famille.

Et oui. Si je l'avais croisé en soirée dans une brasserie parisienne, il est le genre de type avec qui j'aurais aimé partagé un verre… Ce qui n'arrivera jamais