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Sujet : Du théâtre à la pellicule


De verdun, le 25 octobre 2020 à 13:04
Note du film : 4/6

Paris, 6 juillet 1815. Le peuple français est inquiet pour son avenir : Napoléon ayant été vaincu à Waterloo, le pays se retrouve sans dirigeant. Talleyrand (Claude Rich), ancien ministre des Affaires étrangères, invite à dîner dans son hôtel particulier Fouché (Claude Brasseur), ancien ministre de la Police et actuel chef du gouvernement provisoire, pour en discuter et choisir un nouveau souverain pour la France. Commence alors un long duel verbal entre les deux hommes : Talleyrand pense qu'il faut revenir à la monarchie et installer Louis XVIII sur le trône, Fouché hésite car il a autrefois voté l’exécution de Louis XVI et craint que son frère Louis XVIII le lui fasse payer..

Le souper est la transposition sur grand écran d'une pièce de Jean-Claude Brisville ayant connu un grand succès durant la saison théâtrale 1989-1990. Cette pièce imagine donc la rencontre, décisive pour l'avenir de la France, de Talleyrand, incarné par Claude Rich, et de Fouché, joué par Claude Brasseur.

Le film vole plus haut que la moyenne rien que par son sujet. Car, à l'évidence, notre société contemporaine produit des consommateurs-zappeurs qui connaissent Hanouna ou Loana mais ignorent qui étaient Talleyrand et Fouché.

La pièce brillait par la force de son idée de départ, la qualité des répliques et la réunion de deux monstres sacrés, dont la confrontation avait déjà fait sensation à l'occasion de La guerre des polices.

Le film ne réserve aucune (mauvaise) surprise. Nous retrouvons en premier lieu le remarquable duel d'acteurs Claude Rich/Claude Brasseur, aussi à l'aise devant la caméra que sur scène. Servi par les répliques assassines attribuées au "diable boiteux" et la flamboyance de ce personnage hors normes, Rich a reçu en 1993 le césar du meilleur acteur mais Brasseur est tout aussi bon.

La mise en scène de Molinaro, spécialiste dans l'art de transposer au cinéma des pièces de théâtre, est à la fois académique pour du cinéma mais plus soignée qu'une simple captation de la pièce grâce à la qualité de la lumière, des costumes et des décors. Et on ne s'ennuie pas malgré le fait que l'on connaisse à l'avance le dénouement. Ce qui prouve que l'ensemble n'est pas totalement dénué de qualités cinématographiques.

Le souper s'apparente donc à du théâtre filmé. Mais le résultat est à la fois intelligent et grand public, ce qui, en 1992, n'était déjà pas si courant. Il n'y a donc aucune raison de bouder son plaisir.

PS: toute ressemblance entre cette chronique et celle de Diplomatie est volontaire car j'ai exactement les mêmes remarques à faire concernant ces deux films !


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