Un film à l'historique tourmenté, puisque Eastwood a repris les rênes après quelques jours de tournage, jugeant le scénariste Tuggle incompétent pour diriger le film et le finir dans les dates. Ceci est officieux, mais les diverses bios d'Eastwood (les pros comme les contre) en font clairement mention. "La corde raide" ressemble effectivement à un film de l'acteur-réalisateur, aussi noir, aussi enlevé, aussi ambigu. Les scènes avec Bujold sont surprenantes par leur crudité et Eastwood joue ce flic obsédé à l'extrême limite du glauque, tournant complètement le dos au puritain "Dirty Harry". Cette nouvelle (dernière ?) fournée de films du grand Clint est inégale, mais intéressante, parce que certains films sont quasi invisibles depuis des années.
Je ne sais pas s'il est de Eastwood ou non mais ça y ressemble étrangement et je dirais même qu'il s'agit de son meilleur film noir.
Après revision, le film a vieilli, surtout au niveau du rythme, comme la plupart des polars de cette période et semble moins intéressant qu'à l'époque de sa sortie.
Au vu du générique, je vois mal comment le pauvre Tuggle entouré de toute l'équipe habituelle de Clint et produit par celui-ci, avait la moindre chance de s'affirmer comme réalisateur !
Cette confrontation ferait d'ailleurs un excellent sujet de film, à la façon de "Chasseur blanc, coeur noir"…
J'avais vu il y a… un temps déjà ! C'est vrai que je n'en gardais pas un souvenir extraordinaire mais en le revoyant, en fait, ce n'est pas mal ! Il y a quand même un monde particulièrement glauque qu'Eastwood semble "affectionner" si on prend le nombre de films qui se déroulent dans cet univers un peu spécial aux moeurs qui ne nous apparaissent plus aussi particulières. Peut être le film serait un peu longuet mais répondait aussi aux attentes d'un public.
Et un point de plus juste pour la performance de Geneviève Bujold ! Le film est surtout moins ambigu, moins vénéneux que dans mon souvenir, d'où ma légère déception : j'avais adoré ça, aujourd'hui je le trouve juste bon. Éminemment regardable, en tout cas.
Mais, même s'il est signé Richard Tuggle, c'est un opus absolument indispensable pour quiconque admire Clint Eastwood tant tout semble personnel (la présence de la propre fille de l'acteur est là pour en témoigner) et tant l'acteur-réalisateur se plaît à brouiller les pistes en incarnant un flic qui est fasciné par les mêmes univers glauques et pervers -filmés sans détour- que le tueur qu'il poursuit.
Les décors de La Nouvelle-Orléans sont bien utilisés.
Et Geneviève Bujold est parfaite.
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