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Sujet : Même plus faible, Sautet est grand !


De PM Jarriq, le 1er octobre 2004 à 18:07
Note du film : 3/6

C'est vrai. Fresson aussi vaut le coup en "chef" gueulard et désagréable et Villeret était dans sa bonne période. Ces deux-là, plus quelques plans filmés à travers les vitres, valent certainement un détour.


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De Impétueux, le 16 octobre 2004 à 17:39
Note du film : 4/6

Tout ce que l'on dira est vrai : c'est loin d'être du très très bon Sautet, Montand en fait des tonnes et l'anecdote n'est que prétexte.

Mais ça ne fait rien : j'aime ce film, et les scènes presque documentaires sur la vie d'une brasserie; et puis, la séquence chez Lasserre, après un gros gain au tiercé (je crois) vaut vraiment la peine…


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De ISOLACCIU, le 7 mars 2005 à 19:24
Note du film : 6/6

J'ai trouvé que c'était un très bon film. Assez différent, il est vrai, de ce que fait Sautet d'habitude.

Mais je veux le revoir en DVD !


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De livi, le 9 novembre 2006 à 17:59
Note du film : 5/6

mais impetueux comment est ce que il peut te venir a l'idée que montand a ete mauvais, comment ose tu dire ça et ensuite tu te dis cinephle laisse moi rire! montand dans ce film comme dans tant d'autre est genial mais je pense que tu ne dois pas voir la meme chose que moi donc a la revoyure.


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De Impétueux, le 9 novembre 2006 à 18:25
Note du film : 4/6

Il faudrait tout de même, livi, que vous appreniez à vraiment lire un message ! Ca faciliterait grandement nos rapports !

J'aime beaucoup ce Garçon ! – j'ai d'ailleurs voté pour sa réédition en DVD, ce que vous n'avez pas fait – et si j'écris que Montand en fait des tonnes, c'est peut-être parce que le personnage du film veut ça !

Montand, venu de la chanson, était un superbe acteur instinctif, mais dont les débuts et la fin, sur l'écran, n'ont pas été très bons ! Il est involontairement comique dans Les portes de la nuit (un Carné que j'aime beaucoup, pourtant), mal à l'aise dans Les sorcières de Salem, catastrophique dans Manon des sources, attristant dans IP5, alors qu'il est admirable et flamboyant dans tant d'autres films, du Salaire de la peur au Diable par la queue, de Z au Cercle rouge, de César et Rosalie à Vincent, François, etc.

Aimer un acteur, ça n'est pas se refuser de voir qu'il peut être meilleur dans certains rôles que dans d'autres…


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De Arca1943, le 9 novembre 2006 à 19:28

…sans oublier, bien évidemment, La Grande strada azzurra de Pontecorvo et Hommes et loups de De Santis


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De David-H, le 10 février 2007 à 13:56
Note du film : 4/6

Curieusement, moins d'un quart de siècle après sa sortie, on constate que la plupart des intervenants de Garçon ! (1983) ne sont déjà plus parmi nous. A savoir, son réalisateur Claude Sautet, et ses acteurs, Yves Montand, Jacques Villeret, Bernard Fresson, Yves Robert, Dominique Laffin ,Hubert Deschamps et Henri Gènes. Sans parler que la sclérose en plaque qui touche toujours Marie Dubois se développa durant ce tournage maudit. Mais heureusement, outre la poisse qui a touché ce film, on garde un agréable souvenir de ce Sautet bon cru.

Certes, on sent comme un léger essoufflement (Sautet n'allait plus tourner pendant cinq ans ensuite) dans cette manière de réaliser à laquelle il nous avait habitué, depuis 1970 et 'Les Choses de la vie'. Et poursuivie par plusieurs film majeurs dans sa carrière: 'Max et les ferrailleurs' (1971), 'César et Rosalie' (1972), 'Vincent, François, Paul et les Autres' (1974), 'Mado' (1976), 'Une histoire simple' (1978) et 'Un mauvais fils' (1980).

Sans pareil pour filmer la vie des gens de manière simple et documentée, tout en y amenant un scénario solide, Sautet parvient à bousculer nos points de vue, nos émotions même. Aspect relationnel du travail, plaisir et difficultés d'un couple, amitié et inimitié, l'espoir et la comédie se mêlent étroitement et judicieusement au drame. Heurtant. Le large casting – vu que personne ne refusait de tourner avec Sautet – n'avait plus qu'à faire le reste.

L'ensemble du film tourne autour d'un Montand, serveur pour l'occasion et fidèle à lui-même, personnage sûr de lui, adorable mais individualiste et infidèle. L'ensemble se suit plutôt agréablement, malgré cette impression de manque persistant. Peut-être à cause de détails futiles, après tout. Parce que Nicole Garcia (en dépit de son charme certain) n'est pas Romy Schneider, voire parce que la musique de Philippe Sarde manque pour une fois de saveur.

Mais on se rassure: les bars vitrés avec la fumée de cigarette ambiante (dont s'est inspirée le ministère de la santé pour sa dernière campagne publicitaire) sont toujours bel et bien présents. L'honneur est plus que sauf!


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De Freddie D., le 6 mars 2008 à 16:59
Note du film : 2/6

C'est la fin du Sautet seconde époque, située entre les films noirs, et la période "crépusculaire", et comme il a déjà été dit ici-même, Garçon ! est loin d'être sa plus belle réussite. Si de nombreux moments épars sont formidables (l'évolution du couple qu'on voit se former et se séparer à la brasserie, le numéro grandiose de Fresson), le film est gâché par celui qui en est paradoxalement la raison d'être : Montand. Grimaçant, l'oeil plissé, l'air matois, il surjoue la moindre situation, la plus subtile émotion devient un one man show épuisant. Dommage, vraiment, car de Villeret à Dubois, en passant par Deschamps, tous donnent le meilleur d'eux-mêmes, mais restent sagement à l'ombre de la star. C'est la première fois que le fameux "style" de Sautet ressemble à un système bien rodé, et la musique de Sarde est gênante. Garçon ! est vraiment le film de la transition pour Sautet, qui au lieu de continuer à s'enliser dans les redites et l'auto-pastiche, saura heureusement rebondir, et signera des merveilles comme Un coeur en hiver.


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De Impétueux, le 13 juillet 2015 à 22:52
Note du film : 4/6

Revu dans une excellente édition combinée DVD/Blu-ray, Garçon ! tient beaucoup mieux la route que je ne le pensais et, marquant certes la fin de la veine chorale de Claude Sautet, n'est pas loin de porter à sa plus grande profondeur toute l'amertume du réalisateur.

Comme dans Vincent, François, Paul… et les autres, Montand est enfermé dans une solitude bruyante de faux-semblants et de fausses lumières. Des copains – qu'on appelle des amis – des coups bus ensemble, de la gaieté de façade, une vie sentimentale qui est un ravage. Et le futur désastre programmé de l'âge qui vient. Alex/Montand, funambule de talent, qui a séduit beaucoup de femmes et a fasciné beaucoup d'hommes, n'a jamais vraiment aimé personne, ne s'est jamais soucié de quiconque, a vécu dans l'artifice et, d'une certaine façon, dans l'imposture. Dans Garçon !, le piège est en train de se refermer autour de lui et, s'il essaye de se débattre, se resserre encore davantage. C’est ce que lui dit son pote Gilbert (Jacques Villeret, remarquable), mais c'est trop tard, désormais.

La séquence finale est une des plus poignantes du cinéma de Sautet. C'est la foule des grands jours dans le parc d’attraction balnéaire créé par Alex et, au milieu des ribambelles de gamins hurleurs, dans une effervescence sympathique, il y a les copains de la grande brasserie qui s'activent en donnant un coup de main ; l'après-midi avance ; Coline (Dominique Laffin), la jeune femme qui a quitté Alex au début du film, recueillie par lui quand elle s'est retrouvée à la rue, sans boulot et sans argent, enceinte d'on ne sait qui vient lui dire au revoir et Alex est surpris… - Tu t'en vas déjà ? - Oui, Maurice me ramène à Paris…. Maurice (Pierre-Loup Rajot), c'est un des serveurs de la brasserie : il est jeune, Coline est jeune, Alex est vieux…

Et à la seconde suivante, alors qu'éclate l'orage, Alex aperçoit au bord de l'eau une silhouette, dans quoi il croit reconnaître Claire (Nicole Garcia), qui l'a quitté quelques semaines ou quelques mois plus tôt à la fois parce qu'elle sent qu'il ne pourra jamais rien lui offrir et parce qu'elle est fondamentalement amoureuse d'un homme plus solide, à tout le moins plus généreux, qui vit en Afrique ; mais non, ce n'est pas Claire, c'est une autre femme, une inconnue qui a un mari, un enfant : je ne connais rien qui puisse mieux montrer la solitude sans espoir d'Alex.

Il y a peut-être un peu trop de tout ça dans Garçon !, jusqu'à l'insistance obsessionnelle ; et il se peut aussi qu'il n'y ait pas assez de ce qui apporte au film un superbe brio : les scènes presque documentaires dans cette brasserie qu'on jurerait très parisienne et qui a, en fait, été créée en studio : ballet virevoltant des serveurs, physionomies des clients (jusqu'au couple caricaturalement mis en scène dont on voit l'enjôlement des premiers jours, l'installation dans les habitudes, la lassitude goujate et finalement la dissociation), rythme effréné des cuisines… Et, en supplément délicieux, un numéro extraordinaire de Bernard Fresson, Chef teigneux, ronchon, fort en gueule, injuste, généreux, attachant, odieux… Il y a là quelques scènes qui sont du meilleur Sautet, ainsi que celle où, après un gros gain aux courses Maxime (Nicolas Vogel), le barman de l'établissement, invite ses camarades chez Lasserre, restaurant mythique de l'avenue Franklin Roosevelt, cantine d'André Malraux qui y déjeunait chaque jour.

Éclat superficiel des compagnonnages, juxtaposé à la vieillesse qui vient, comme elle est déjà perçue par Gloria (Rosy Varte), une autre des maîtresses d'Alex, qui n'a plus envie de la voir, sauf quand elle peut lui prêter l'argent nécessaire pour son parc d'attraction… Bric et broc des mille choses de la vie, des cent petits drames et plaisirs de l'existence, film mal fichu mais terriblement attachant.


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