Forum - La Louve solitaire - Sympathique série B à la française
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Forum : La Louve solitaire

Sujet : Sympathique série B à la française


De verdun, le 10 juin 2020 à 22:31
Note du film : 3/6

Employée le jour dans une agence immobilière, Françoise Dilmont revêt, la nuit tombée, un collant et une cagoule noire pour aller cambrioler de riches appartements qu'elle connaît bien grâce au métier qu'elle exerce. Ancienne trapéziste, elle se sert de ses talents d'acrobate et devient La louve solitaire. Or très vite, elle tombe dans le piège tendu par l'inspecteur Durieux (Julien Guiomar). En échange de sa liberté, elle devra aider la police à démanteler un important trafic de drogue.

Réalisé en 1967, La louve solitaire est une sorte de croisement entre Les vampires de Feuillade, dont il retient le personnage d'Irma Vep incarné par Musidora, Catwoman et les adaptations des "fumetti", les bandes dessinées "pop" italiennes, qui étaient à la mode de l'autre côté des Alpes en ce milieu des années 60. Ainsi Satanik, Kriminal et le génial Danger Diabolik.

Bien évidemment, il ne faut pas attendre du film de Edouard Logereau la folie baroque du chef-d'oeuvre de Mario Bava. C'est un polar à la française mis en scène de façon classique mais soignée.

Il n'en demeure par moins une oeuvre typique de la fin des années 60: n'y a t-il pas dans le portrait de cette femme rebelle qui défie sans complexe l'ordre établi, quelque chose de pré-soixante-huitard ? Le fait que le film soit sorti en février 1968 est en cela assez évocateur.

Plus de cinquante ans plus tard, il permis de voir dans La louve solitaire une bande dessinée superficielle, gentille, puérile et naïve, mais on peut se demander si son aspect décalé n'était pas volontaire, comme en atteste l'interprétation atypique de seconds rôles chevronnés comme Julien Guiomar en inspecteur sévère, Michel Duchaussoy agent secret expert de la lecture sur les lèvres et surtout Sacha Pitoeff, inénarrable en trafiquant de drogue soi-disant redoutable.

L'ensemble reste divertissant même si la réalisation de Edouard Logereau, assez consciencieuse, manque de folie.

Soutenue par une musique réussie de Francis Lai, La louve solitaire est davantage une curiosité qu'une réussite incontestable mais les auteurs ont eu le mérite de s'aventurer sur des sentiers (la série B, le cinéma de genre, la bande dessinée "pop") trop peu fréquentés par le cinéma français, que ce soit en 1968 ou en 2020.

La louve solitaire est surtout l'occasion d'admirer Danièle Gaubert, actrice qui avait tout pour devenir une star: physique, beauté et talent, même si le hiératisme de son personnage de "louve solitaire" passera, aux yeux de certains pour de l'inexpressivité. Danièle Gaubert rencontrera ensuite Jean-Claude Killy avec qui elle tournera l'obscur 28 secondes pour un hold-up, avant de quitter le cinéma. Un cancer la fauchera, à 44 ans, en 1987.

Rien que pour le plaisir de revoir cette actrice, dont pas mal de films sont impossibles à voir, à commencer par Les régates de San Francisco de Claude Autant-Lara où elle fit ses débuts, on peut se féliciter de la résurrection de La louve solitaire due à Jean-Pierre Dionnet (dans le cadre de l'émission de Canal Plus, "Cinéma de quartier") et surtout à René Chateau, qui a édité ce film en DVD en 2015.


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