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Forum : Le Masque de Dimitrios

Sujet : Référence du film noir


De verdun, le 16 avril 2020 à 21:10
Note du film : 4/6

Un grand titre du film noir, produit en 1944 pour poursuivre la lignée initiée par Le faucon maltais. Agacé de s'être fait souffler l'adaptation du roman de Dashiell Hammett par John Huston, Jean Negulesco s'est rabattu sur un roman de Eric Ambler. Bien lui en a pris car Le masque de Dimitrios est un film "culte" pour de nombreux amateurs du film noir.

L'écrivain Leyden (Peter Lorre) parcourt toute l'Europe afin d'enquêter sur la personnalité de l'escroc Dimitrios, dont le cadavre a été retrouvé sur une plage de Turquie. Dès lors, la majeure partie du film sera consacrée à des flash-backs retraçant les méfaits de Dimitrios, criminel particulièrement rusé et apte à tromper son monde. Mais Leyden va surtout croiser sur sa route un homme qui semble en savoir beaucoup sur le défunt, l'extravagant Peters (Sydney Greenstreet)

La réalisation de Jean Negulesco est très solide. Les cadrages sont soignés, la profondeur de champ est très bien utilisée, notamment lors des scènes de dialogues en intérieur, et le montage fait preuve d'une belle nervosité. Les images en noir et blanc sont très belles, comme il est de coutume dans les productions Warner des années 1940. En tout cas, bien que dépourvu de génie, le travail de Negulesco est ici bien supérieur aux films (en scope) d'une mollesse et d'une platitude éprouvantes qu'il commettra dix ans plus tard comme Papa longues jambes, Comment épouser un millionnaire ou encore La mousson. Le choix du tandem Lorre-Greenstreet, déjà vu dans Le faucon maltais, pour animer cette intrigue, est excellent.

Hélas le film souffre de rebondissements prévisibles qui ne rendent pas justice à l'excellent postulat de départ. Certains flash-backs s'avèrent redondants voire inutiles, une fois que le spectateur à compris à quel point Dimitrios est un escroc de haute volée. Et Zachary Scott, l'acteur qui joue le rôle de ce criminel d'exception manque de charisme et d'épaisseur: il aurait fallu un Orson Welles pour incarner un tel génie du mal, qui fait beaucoup penser au futur Arkadin.

Par conséquent, Le masque de Dimitrios n'a pas l'envergure de grands classiques du film noir sortis eux aussi en 1944, comme Laura et Assurance sur la mort, mais c'est un film solide, susceptible de captiver les amoureux du genre et du cinéma hollywoodien de la grande époque.


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