Forum - Le Tueur au visage d'ange - Un western qui sort des sentiers battus
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Forum : Le Tueur au visage d'ange

Sujet : Un western qui sort des sentiers battus


De verdun, le 12 avril 2020 à 17:36
Note du film : 3/6

Western jamais sorti en salles en France, Le tueur au visage d'ange est sorti une première fois de l'anonymat grâce à une diffusion dans le cadre de La dernière séance en 1990 avant d'être disponible en dvd depuis 2014 grâce à l'indispensable éditeur Sidonis.

Réalisé par l'imprévisible Gordon Douglas, ce film longtemps rare est plus qu'une curiosité destinée aux cinéphiles les plus curieux. Il s'agit d'une tentative intéressante de transposition du "film noir" dans le cadre westernien, comme en atteste la superbe photographie en (cinémascope et) noir et blanc de Joseph MacDonald.

En fait Le tueur au visage d'ange constitue un remake du carrefour de la mort, le chef-d'oeuvre de Henry Hathaway. Il y avait déjà eu des précédents: ainsi La Lance brisée est un remake de La Maison des étrangers et L’Or du Hollandais reprend l'argument de Quand la ville dort. Mais le film de Gordon Douglas pousse encore plus loin l'analogie avec les thrillers de la même époque, dans son scénario, sa photo donc, ses personnages et des scènes violentes pour un film de 1958. Les auteurs ont voulu recréer un sentiment d'angoisse proche du fantastique, dès le générique qui représente une ombre noire inquiétante et reprend, sans que cela soit mentionné, la musique composée par Bernard Herrmann pour Le jour où la terre s'arrêta.

Le rôle du tueur psychopathe, interprété de façon inoubliable par Richard Widmark dans Kiss of death, est ici repris par un acteur inattendu, Robert Evans, passé à postérité non pour ses talents (limités) de comédien mais pour son génie de producteur dans les années 70 avec des titres inoubliables comme Love story, Le parrain ou Chinatown. Force est de constater qu'ici il se débrouille bien -à condition d'oublier Widmark !- d'autant plus que ses partenaires ne crèvent pas l'écran, surtout le héros positif de l'histoire, le terne Hugh O'Brian ou sont sous-exploités (Stephen McNally, Linda Cristal ou Dolores Michaels).

La réalisation de Gordon Douglas est assez belle. L'ouverture du film est mêmes assez remarquable: une séquence de hold-up parfaitement découpée. Hélas malgré sa bonne facture et quelques séquences brutales, l'ensemble est de plus en plus bavard à mesure que les minutes défilent, alors même qu'on s'attendait à ce que la tension monte.

Les intentions de Le tueur au visage d'ange, la transposition à peine modifiée d'un film noir en plein Far-West, étaient excellentes mais le film est handicapé par une interprétation modeste et un script beaucoup trop verbeux. Dommage…


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