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Sujet : Le ridicule ne tue pas, il peut même faire vivre !


De Patrice Dargenton, le 16 août 2003 à 15:40
Note du film : 5/6

Un humaniste doit faire preuve de diplomatie auprès de la cour du roi pour faire entendre la cause du peuple. Le ridicule est que seul ceux ayant des traits d'esprit peuvent se faire entendre. Sans une bonne dose de calembour, le peuple restera dans la misère ! Un film profond et humain.Patrice Dargenton (Mon site)


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De JIPI, le 28 septembre 2006 à 17:20
Note du film : 6/6

C'est le bel esprit qui ouvre les portes ».

Le baron Grégoire Ponceludon de Malavoy excédé de voir ses paysans ne pas dépassé la trentaine à cause de la prolifération des fièvres dans les marais non asséchés de la Dombes monte à Versailles pour obtenir du roi (Louis XVI) des fonds monétaires nécessaires à la réalisation de travaux d'assèchement.

Les arguments humains de Grégoire sont largement insuffisants, pour être reçu par le roi, il faut remonter toute la hiérarchie, briller par l'esprit dans les salons, réussir de bon mots qui arrivent jusqu'à l'oreille du monarque et surtout éviter le ridicule par un mauvais jeu de mots ou calembour qui ruinent à jamais tous les espoirs.

Aidé par le marquis de Bellegarde, Grégoire fait ses classes. Peu à peu il se prend au jeu. Il se grise de son pouvoir de destruction par le verbe.

Mathilde de Bellegarde (Judith Godrèche) le met en garde

« Attention vous deviendrez comme eux » Un loup parmi les loups.

Le bon mot est la survie du courtisan.

Le système est implacable à la moindre erreur on disparaît. C'est le cas de la remarquable scène de l'autodestruction de l'abbé de Vilecourt qui s'exécute maladroitement par deux théories antinomiques sur Dieu devant l'église et le roi.

Grégoire revenu à lui retournera accompagné de Mathilde dans sa région. La révolution française arrivera à point nommé pour déclencher les travaux d'assèchements tant espérés.

Ridicule est un chef d'œuvre, une performance somptueuse d'images digne de Barry Lindon . L'éclairage accentue la pâleur terrifiée des visages.

Cette société par certains points est plus cruelle que la notre.

C'est le règne de l'esprit. Les courtisans sont constamment fragilisés par l'anéantissement soudain si le bon mot sollicité ne surgit pas sur commande.

Il faut être acerbe et conforté par la lignée.

La révolution française changera toute la donne.


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De Torgnole, le 14 mai 2008 à 18:53

"Ridicule" est passé hier soir sur france 3 et j'avoue que c'est un des rares film français que j'apprécie au point de le voir dès qu'il passe à la télé. Mais malgré toutes ses nombreuses qualités, je n'arrive pas à comprendre comment les films couleurs français, en général, font pour que le grain de la pelloche sonne faux à se point là. C'est vraiment bizarre, alors que "Ridicule" bénéficie de moyens considérables qui se voient à travers les superbes costumes, et les décors criants de vérité. Quelque chose cloche dans l'image, une netteté, une teinte qui ne va pas avec l'époque évoquée… Je ne sais pas… Même la plus merdique des série B américaine arrive à obtenir un grain, une lumière crédible. C'est peut être une question d'habitude mais j'avoue avoir du mal à oublier les caméras devant un film français…


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De Lagardère, le 15 mai 2008 à 13:30
Note du film : 4/6

je ne pense pas que quelque chose "cloche" dans l'image Française…Mais bien plutôt , ne serait ce pas la constante surenchère Américaine tant dans la technologie d'enregistrement et les supports de diffusion , qui nous ferait oublier que le cinéma Français s'occupe plus du fond que de la forme ?

Je ne sais plus qui se plaignait (avec raison !) de la mauvaise qualité des éditions René Chateau . Mais , et ceci est un avis trés personnel , je préfère voir La belle équipe ou , puisque nous parlons couleurs , Scaramouche avec une image qui "cloche" , que Matrix en THX super machin extra digital …


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De Torgnole, le 15 mai 2008 à 14:26

"le cinéma Français s'occupe plus du fond que de la forme"

C'est le genre de remarque, née d'une logique absurde qui légitime la roublardise des producteurs et fait que peu d'auteurs français travaillent leur forme sans être qualifiés de tâcherons ou de fumistes. Ce n'est pas parce qu'une image est travaillée numériquement ou simplement grâce à une bonne lumière et une bonne pelloche que le fond du film va en patir. Croyez vous que parce qu'un film n'a aucun panache visuel, il est plus réfléchi et intelligent? Malgré ce que certains essaient de nous faire croire, ce n'est pas parce qu'une image est merdique que le film à un fond plus profond. Et on voit que "Ridicule" a bénéficié d'un travail considérable sur la forme mais quand on le compare à la qualité photographique de "Amadeus" par exemple ou même "Le Parfum" (qui n'est pas une production américaine), "Ridicule" semble un peu… Ridicule? Non peut-être pas, j'exagère juste pour la blague.

Mais vous avez peut-être raison et moi aussi je soupçonne une forme d'habitude aux formats et au style américain. Mais quand on voit que même des films coréens comme "Old Boy" arrivent à obtenir des ambiances si singulières… Moi, j'aimerais bien voir plus de Jeunet, de Kounen, de Gondry et même de Besson si seulement la critique française était plus encourageante et moins conservatrice et fermée à la modernité.

Et pour comparer ce qui est comparable car je ne vois aucun rapport entre Matrix et Scaramouche, je préfère regarder "Heat" que "36". Mouais… C'est pas vraiment comparable non plus en fait… Mais j'en trouverai d'autres…


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De Impétueux, le 15 mai 2008 à 17:41
Note du film : 5/6

Je ne suis pas certain, Torgnole et Lagardère que vous parliez de la même chose, ni compariez ce qui est comparable.

Un chef-d'œuvre d'avant-hier, d'hier ou d'aujourd'hui est un chef-d'œuvre : tant mieux si les remastérisations permettent d'effacer les rayures, les surexpositions, les traces parasites, les sons grésillants et redonnent à un film des années Trente tout l'éclat qu'il pouvait avoir lors de sa sortie ; et ce qu'on peut reprocher à René Château c'est de livrer quelquefois des éditions insupportables (Un revenant est un des pires exemples). Je suis cent fois d'accord avec Lagardère que la pire des copies de La belle équipe vaut mille fois mieux que la plus techniquement réussie des Matrix ; mais on n'est pas obligé, précisément, d'accepter que La belle équipe soit livrée dans la pire des copies ! Le coffret L'âge d'or de Guitry mêle, bizarrement d'excellentes rénovations et des œuvres à la limite de la médiocrité… Si nous pouvions obtenir que tous les grands films du passé subissent un traitement et un nettoyage adéquats, ce serait un grand pas…

Et un pas qui intègrerait, forcément, tous les progrès dans la qualité technique survenus depuis quatre-vingts ans, en matière de son et d'image, le parlant, la couleur, le cinémascope et, pourquoi pas ?, les effets numériques (qui n'ont d'intérêt que s'ils se font oublier).

Mais là où je demande à Torgnole de m'expliquer, c'est ce qu'il veut dire sur l'image française par rapport à l'image étasunienne : sans mentir, je ne comprends pas : est-ce que ce ne sont pas les mêmes caméras, les mêmes pellicules, les mêmes formations techniques ? Franchement, je ne saisis pas ; j'ai vu une demi-douzaine de fois Ridicule : je l'ai dans l'excellente édition DVD ; même si mes yeux n'ont plus vingt ans, je ne distingue pas de rayures, de scories, d'images tremblées ou fondues… Alors, de quoi s'agit-il ?


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De Torgnole, le 15 mai 2008 à 18:18

"je ne distingue pas de rayures, de scories, d'images tremblées ou fondues… Alors, de quoi s'agit-il ?"

Et bien toute la question est là justement, je n'ai pas de réponse, il ne s'agit pas de défaut technique mais d'un travail de lumière ou je ne sais quoi, je n'y connais franchement rien du tout… Mais quelque chose cloche dans les films Français en général, c'est plutot fadasse et quand ils s'essaient à des expériences et c'est très rare, ça tourne à la caricature (exemple: Vidocq) et je ne comprend pas pourquoi. Un film comme Seven par exemple, pourquoi ne trouvent on pas de telle tentatives d'ambiance réussie en France? Un jeu de couleur, une teinte qui ne sonne pas faux, qui évoque une athmosphère, un travail quoi… On dirait qu'ils s'en foutent… Sauf les auteurs que j'ai cité plus haut comme Kounen, Besson, Jeunet et Gondry… Mais leurs oeuvres paraissent bien desuetes à côté des productions américaines. Et pour prendre un autre exemple, même les anglais y arrivent, quand je vois un polar comme "Layer Cake" par exemple, je trouve que l'image est classe et l'ambiance réussie sans forcémment faire de surenchère et en restant assez sobre.

J'espère avoir été un peu plus clair car tout ce que vous avez dit avant n'a absolument rien à voir avec le problème que je voulais aborder. Je ne parle pas de restauration d'image ou d'édition DVD, votre bifurcation à vous et à Lagardère vers les édition René Chateau est hors sujet. Enfin vous pouvez parler de ce que vous voulez mais ça ne répond pas à la question que je me pose. Mais comme je l'ai déjà dit, c'est peut-être une question d'habitude.


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De PM Jarriq, le 15 mai 2008 à 18:24

Il s'agit probablement du lustre de l'image. Un film français même cher (Ridicule est un gros budget) ne se compare pas au luxe d'une production U.S. L'image d'un Ridley Scott par exemple, avec ses contre-jours permanents, ses effets de fumée, son tournage à huit, voire dix caméras simultanées (voir le making of édifiant de Hannibal), ses équipes démultipliées, ne peut qu'écraser qualitativement un tournage français, encore bien artisanal. Ce n'est pas péjoratif, c'est un constat. On ne peut pas obtenir le même rendu avec un staff de 200 personnes, et plusieurs mois de tournage (voire parfois de re-tournage), et une équipe de 50 (au mieux) et quelques semaines.

Le talent des chefs opérateurs n'est pas en cause, puisque lorsque Darius Kondji ou Philippe Rousselot tournent aux U.S.A., ils fournissent une image digne de leurs confrères étasuniens. Question de moyens, c'est tout.


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De Torgnole, le 15 mai 2008 à 18:38

Ah Jarriq! Je n'ai pas eu le temps de vous lire avant d'écrire mon message, je suis déjà mieux renseigné! Mais alors pourquoi mettre des millions dans un bide comme Asterix aux Jeux Olympiques sachant qu'avec le même budget, Spielberg nous pond Le soldat Ryan et tourné en France en plus! Peut être que le Staff américain est aussi beaucoup plus efficace que les équipes françaises. (désolé pour ce message compte goutte encore susceptible d'être en chantier)


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De Impétueux, le 15 mai 2008 à 19:09
Note du film : 5/6

Vous êtes tout de même frôlement agressif, Torgnole ! J'ai précisément entamé mon message en indiquant que Lagardère et vous ne parlaient pas du tout de la même chose…

Cela dit, merci à PM Jarriq qui donne, comme à son habitude, des renseignements pertinents et clairs.

Mais – ça doit être une question d'âge – j'avoue ne voir aucune différence de qualité technique entre les films qu'il cite et les films français de la même époque. J'en resterai là, parce que ça ne me semble pas avoir beaucoup d'importance… Peut-être la différence est-elle plus visible en salle que sur DVD ? Ou alors il faut un écran de télé très moderne ? (le mien date de 2000 !)…


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De Lagardère, le 15 mai 2008 à 19:28
Note du film : 4/6

J'ai juste envie de rajouter , quitte à faire hurler dans les chaumières , que l'on peut employer le même mot que les jeunes emploient pour les jeux vidéos : Le bon ou le mauvais Graphisme ! Car c'est de cela que nous parlons. Du moins le crois-je…

Et dire à Impétueux que , bien évidemment , La belle équipe visible dans d'excellentes conditions n'en serait que plus bienvenue . Plaise au ciel…


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De PM Jarriq, le 15 mai 2008 à 21:18

Pour répondre à Torgnole.

Dans le cas précis de Astérix, là c'est effectivement particulier : ce n'est plus une question d'argent, mais tout bonnement de talent et de légitimité. Spielberg a prouvé à maintes reprises, qu'il était un vrai réalisateur, budget ou pas (Duel). Quant aux "responsables" de Astérix… Il suffit de se souvenir de l'écoeurante promo de la chose, pour ne plus se poser de question.


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De Torgnole, le 15 mai 2008 à 23:41

Lagardère, que craignez vous au juste en parlant de graphisme, le terme ne s'applique pas seulement aux jeux video et quand bien même, car je suis un grand admirateur de certains jeux video (encore un art sous estimé), votre remarque tient la route, sauf qu'il est question ici de photographie et de lumière, de couleurs, de contraste. Mais désormais, beaucoup de méthodes permettent de retoucher numériquement les images et je ne crois pas que la technique soit si coûteuse, c'est plutôt un travail informatique fastidieux, donc oui, le travail se rapproche du graphisme de jeux vidéo.

Impétueux, vous dites que vous ne faites pas la différence et que votre poste date de 2000. Le mien est encore plus vieux mais ça ne m'empêche pas de remarquer que la lumière, la couleur et les éléments du décor d'"Eyes Wide Shut", par exemple, sont beaucoup plus efficaces que ceux de "Ridicule". Si on prend la scène où Tom Cruise s'incruste dans cette orgie de friqués masqués. Mis à part ce qu'il s'y passe (ce qui est très difficile j'en conviens), vous n'allez pas me faire croire que vous n'en n'avez pas eu plein les yeux, vieille autruche! Il y a quelque chose qui fait que l'image a sa propre dynamique, que rien n'a été laissé au hasard, que le grain, la couleur ou je ne sais quoi a été travaillé pour donner quelque chose de cohérent, qui suggère une ambiance particulière qui sonne vrai. Alors que dans "Ridicule", une scène qui s'en rapproche, comme le bal final, il n' y a qu'un beau décors et des costumes, mais la couleur, la teinte ou je ne sais quoi manque de panache, comme si rien n'avait été travaillé ou pensé, qu'on avait laissé le hasard s'occuper du reste. Je ne sais pas si vous comprenez, la comparaison est maladroite mais j'ai beaucoup de mal à définir et illustrer ce que je veux dire… C'est pourtant si simple et clair dans mon esprit.

Jarriq, talent ou pas talent, certaines séries B américaines consternantes ont quand même ce petit truc dans l'image qui fait qu'on sent que la photo a été travaillée. C'est peut-être une question d'argent mais je flaire autre chose et je n'arrive pas à trouver quoi. Peut être suis-je plus habitué au hasard photographique des Américains que celui des Français et que tout cela n'a rien à voir avec un quelconque travail sur l'image. Mais même pour les séries, mettons "Les Experts" ou "Docteur House", la qualité photographique de ces deux là me séduit plus que des films comme "Roman de Gare" de Lelouch. D'ailleurs, dans mon cas, je sais instinctivement quand une série est allemande, française ou américaine. Comme si il y avait une identité photographique selon les pays et je crois être plus facilement séduit par l'identité photographique américaine à l'inverse de ma grand mère qui pour les mêmes raisons photographiques, raffole des séries allemandes et déteste les séries américaines, mon problème vient peut-être de là… Pfou! Chiant ce message! Vous avez bien du courage si vous lisez jusqu'ici.


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De littlecat, le 16 mai 2008 à 08:11

Très touchée par le message de Torgnole qui fait état des goûts de sa grand-mère. Je ne sais si c'est une question de photographie, j'ai plutôt l'impression que c'est une question de dialogues, de choix des acteurs dont les personnalités sont si importantes pour émouvoir un spectateur, de maquillage des actrices, de paysages aussi, de façon de vivre, qui fait que je regarde les séries allemandes avec plaisir, alors que je déteste les séries américaines qui abondent, soir après soir, sur le petit écran.


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