Alors qu'on se souvient surtout chez nous des interprétations de la pièce qu'en ont faites Jean Poiret ou Michel Roux, ici c'est Monica Vitti qui occupe le devant de la scène, visiblement plus désireuse que jamais de rompre avec les rôles austères confiés jadis par Antonioni. On ne va pas s'en plaindre car elle au sommet de son charme et de son talent même si vaudeville oblige, le cabotinage guette. On retiendra aussi la beauté éclatante de Barbara Bouchet, une des plus belles starlettes du cinéma italien des années 70.
C'est un film rythmé et fort divertissant, ce qui est déjà une bonne chose. La beauté des décors et une certaine grivoiserie (présente dans la pièce originale ?) sont à mettre à l'actif de ce canard à l'orange.
Ceci dit, eu égard aux talents présents au générique, on pouvait espérer un tout autre résultat. En effet la photo est assez laide et surexposée surtout dans la première partie. La réalisation est insipide et le scénario, pourtant signé Bernardino Zapponi, se révèle des plus prévisibles. Enfin, Armando Trovajoli propose une partition moins inspirée que d'habitude.En revanche, l'interprétation déséquilibrée sert le propos du film: le mari Tognazzi et son épouse Vitti sont bien plus charismatiques que leurs amants respectifs, Barbara Bouchet et John Richardson, qui s'illustrent surtout par leur plastique avantageuse.
Au bout du compte, Le canard à l'orange est un film à la fois décevant et efficace. Pas loin du plaisir coupable…
J'ignorais qu'un film avait été adapté de cette excellente pièce de boulevard que j'ai conservée longtemps enregistrée sur cassette, avec un faramineux Jean Poiret, Christiane Minazzoli et la charmante Corinne Le Poulain… Je ne suis pas certain d'avoir envie de changer d'interprètes…
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