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Forum : Les 4 fils de Katie Elder

Sujet : Un excellent western de Henry Hathaway


De vincentp, le 30 décembre 2017 à 23:15
Note du film : 5/6


The Sons of Katie Elder (1965) est une oeuvre de maturité de Henry Hathaway, réalisée pour Paramount avec la participation de contributeurs expérimentés. Le scénario adapte un récit de Talbot Jennings (Mutiny on the Bounty, Northwest Passage,…). Katie Elder traite de nombreux thèmes (rapports sociaux, humains, familiaux) parfaitement déclinés en idées et péripéties pendant près de deux heures, sans une séquence d'un intérêt moindre. L'absence de la mère, décédée, dont on se rappelle les épisodes de sa vie, est traitée avec finesse : un gâteau maternel apporté par la voisine, ou un rocking chair qui se balance, vide. Comme souvent chez Hathaway, le héros (John Wayne) est positionné du bon côté de la barrière, mais de justesse. Wayne a pris 24 ans et de l'embonpoint depuis The Shepherd of the Hills (1941) mais son personnage reste celui d'un homme rude, fort, opiniâtre, orientant une affaire familiale qui oscille entre âpreté et tendresse.

Dean Martin en joueur de cartes et hâbleur de saloon, apporte sourire, charme, et esprit de dérision. Dennis Hopper campe un être faible de caractère, fils du coriace maître des lieux. La photographie de Lucien Ballard est superbe, les extérieurs sont magnifiques, les couleurs à dominante bruns rappellent celles de The King and Four Queens. Un point fort de The Sons of Katie Elder est son sens du réalisme : de l'enterrement introductif à la poursuite finale, les séquences sont réalisées avec des personnages parfaitement campés dans l'espace, évoluant logiquement dans le temps. Ce réalisme est doublé d'un certain perfectionnisme : le "docteur" local, appelé à la rescousse pour soigner un des frères Elder, rapplique en quatrième vitesse, et sort de sa mallette d'authentiques instruments de l'époque. Peu de réalisateurs possèdent comme Hathaway cette capacité à conduire sur la durée un récit aussi haletant, en doublant une forme de qualité par un fond non dénué de sens et de valeurs.


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De Impétueux, le 31 mars 2018 à 22:25
Note du film : 1/6

Encore une de ces productions étasuniennes de série qui ont envahi nos écrans en n'apportant que des images poussives d'histoires bien banales ! Comment se fait-il que notre Europe qui a ressenti sur sa propre terre tant de convulsions passionnantes aient pu s'intéresser à ces histoires bouseuses de garçons vachers qui règlent leurs comptes de façon sommaire sur fond de coups de fusils et de bagarres alcoolisées ? J'ai beau en avoir vu une palanquée, je n'arrive pas à concevoir comment on peut être fasciné par ce genre primitif du western, sauf lorsqu'il permet l'évasion vers l'exotisme et qu'il montre de sauvages peignées infligées aux ou reçues des Peaux-Rouges… Mais ça n'a d'agrément que comme les films consacrés à l'empire des Indes, aux maharadjahs fabuleux et aux tigres du Bengale.

Essayons de transposer cette absolue nullité qu'est Les 4 fils de Katie Elder dans un environnement civilisé, à Paris, à Rome, à Londres, à Vienne ou même à New-York  : ce serait un petit polar assez mal fichu où quatre frères, plutôt mal élevés, mais qui, comme tous les bandits siciliens, adorent leur vieille maman, se retrouvent à son enterrement et constatent, alors qu'ils l'ont plutôt délaissée, qu'elle avait bien des soucis et qu'un requin vorace lui avait fait bien des misères, la dépouillant à peu près de tout ce qu'elle possédait.

Une fois ces prémisses posées on devine aisément que les quatre garçons, dont le premier, John (John Wayne) paraît être le père, sinon le grand-père du cadet, Bud (Michael Anderson Jr) ne vont pas laisser en tranquillité la petite bourgade dont une canaille, Morgan Hastings (James Gregory) convoite la direction, on ne sait trop pourquoi au demeurant tant elle semble être une indistincte pustule sur le territoire de l'État du Texas. Pustule dont – l'avez-vous remarqué ? – les femmes semblent s'être absentées, à l'exception de Mary Gordon (Martha Hyer), dont on se demande ce qu'elle fait là et de quoi elle vit dans son intérieur hideusement cosy. La plupart des braves gens qui composent la respectable population du patelin semblent ne pas voir que la doucereuse apparence de Hastings et de son crétin de fils, Dave (Dennis Hopper) cache une ambition aussi démesurée que la langueur des plaines infinies du Texas et la grosseur des racines de ses arbres.

Tout le monde soupçonne ces voyous de Elder d'avoir semé, sur les terres apparemment paisibles du comté, l'abomination de la désolation (Da 11:31) et envisage avec plaisir la disparition de ces fauteurs de trouble, au demeurant de fort mauvaise réputation. Naturellement ça se termine très convenablement pour ces vauriens qui ne perdent qu'un de leurs membres, l'insignifiant Matt (Earl Holliman) au cours de leurs aventures et de leurs pistolétades.

J'ai rarement vu western aussi ennuyeux, aussi poussiéreux, aussi insignifiant ; il ne s'y passe presque rien, sinon le minimum syndical de coups de révolvers et d'explosions diverses ; tout est paresseux ; les habitants du village, pourtant sur les dents, ne paraissent se réveiller qu'après avoir entendu pendant cinq minutes des tirs nourris, le méchant Hastings, poursuivi par le vaillant John Elder se réfugie sottement dans le seul endroit où on est certain de pouvoir le trouver, son magasin d'armes et d'explosifs (j'allais écrire de farces et attrapes) qu'il ne sera pas trop difficile à John de faire sauter en tirant sur un baril de poudre (franchement, dans les pires films de pirates, avez-vous déjà vu le flibustier méchant aller se terrer dans la Sainte-Barbe ?).

Film puéril et languissant où les relations entre les frères, qui auraient dû, prioritairement faire le suc de l'intrigue, sont à peine évoquées… Deux heures de perdues. À fuir.


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De vincentp, le 14 septembre 2018 à 22:09
Note du film : 5/6

Il s'agit bien d'un excellent western. Pour trouver médiocre, il faut regarder Les desperados. L'univers de Henry Hathaway est âpre, rude, fait de combats rapprochés et incessants. Mais il y a à mon avis plus que cela : un côté irréel, presque fantastique, porte nombre de ses films, notamment plusieurs de ses westerns comme La fureur des hommes, le bien-nommé. Nombre d'images étranges et de décors épurés, très peu courants dans le western, qui traduisent en images le drame vécu par les personnages (la solitude du personnage féminin est exprimé via l'image ci-jointe). Un cinéma de grande qualité mais d'accès potentiellement difficile aujourd'hui.


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