Sur le plan esthétique, une telle désaffection est compréhensible. On ne retrouve pas le sens de la topographie et du mouvement caractéristiques du cinéma de Boetticher: l'absence de moyens se fait visible, surtout que quasiment toute l'action se déroule en ville, la caméra est plus statique qu'à l'accoutumée. Les décors, la musique et les seconds rôles sont assez ternes.
En revanche, le film est très peu conventionnel sur le plan psychologique. On retrouve le thème de la vengeance de la femme assassinée déjà vu dans Sept hommes à abattre ou La chevauchée de la vengeance. Sauf qu'ici le personnage de Bart Allison incarné par Scott est particulièrement ingrat: à force de s'empêtrer dans son obsession, il devient étonnament antipathique. Surtout qu'on découvre que feue sa femme n'était sans doute pas celle qu'il croyait. Le suspense bien mené débouche sur une issue assez amère et éloignée des clichés du genre.Par conséquent, sans être un chef-d'oeuvre en raison d'un certain manque d'ampleur, Decision at sundown peut être vu par un public plus large que les seuls aficionados de westerns car il montre l'originalité que les films du genre pouvaient avoir en s'écartant des conventions et des idées reçues.
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