C'est la fraîcheur et l'insouciance qui fait de ce film de Michael Curtiz le meilleur de la série (presque une vingtaine au total). Ces deux caractéristiques se retrouvent aussi bien dans les passages de pure comédie ou de romance que dans l'action (1). Cette vivacité et cette légèreté offrent ainsi des scènes inoubliables, comme le fameux concours de tir à l'arc ou bien encore la venue de Robin dans le château de Jean, juste pour le défier devant toute son armée. Deux scènes d'exhibition qu'on pourrait imaginer digne d'un super-héros (qu'il incarne) avec cette certitude de ne jamais mourir, cette jouissance de ses super-pouvoirs (agilité physique, agilité au tir à l'arc, agilité de séduction) et cette vision sociale humaniste. Oui, Robin Hood est le parfait héros, un concentré des plus positives facettes de l'humanité, personnage solaire absolu.
Robin est entouré également d'une galerie de personnages secondaires de pure comédie. Le braconnier qui tombera amoureux de l'affreuse servante de Marianne, ou bien encore le curé qui manie plus facilement l'épée que le prêche, ou bien encore petit Jean qui porte fort mal son nom.
Que dire d'autre que ce foisonnement d'action, d'aventure, de romance, et de comédie donne au résultat un chef d'oeuvre du genre, chef d'oeuvre qui marqua des générations de jeunes enfants et du coup des séries de cinéastes, dont George Lucas en tête…
A propos des collants d'Errol Flynn : il y a un bouquin de son attaché de presse qui s'intitule "La combine"… Il y est donc question de ces fameux collants et de rembourrages en ouate afin d'avantager le matériel qui s'y trouve caché… Selon l'auteur, il semblerait que ce fût particulièrement trompeur vis-à-vis de la gens féminine…
Mais tout cela, mon cher Thierry, c'est une autre histoire que nous ne pouvons développer devant les milliers de téléspectateurs qui nous regardent !…
Néanmoins, dans le film on y ferraille et on y ripaille avec un large sourire et c'est ce qui compte.
Et il y a aussi cette mise en scène remarquable, certes classique, mais qui échappe à l'académisme par une innovation formelle, tels ces plans obliques répétés, ou cette bataille à l'épée réalisée par des ombres chinoises. Curtiz, ses collaborateurs et ses acteurs semblent tout simplement en état de grâce, et touchent le cœur du spectateur comme Robin atteint le cœur de sa cible.
Signalons la qualité de l'édition hd-dvd (forcément idem pour le Blu-ray à venir), qui présente notamment un documentaire de Warner intéressant sur le Technicolor (ce fut le premier film de ce studio filmé avec cette technique).
Et la sympathie portée à Richard allait tout naturellement à son thuriféraire et féal Robin. Le film de Michael Curtiz laisse derrière lui, et de très loin, toutes les autres tentatives d'adaptation des histoires quasi-mythiques des loyaux défenseurs de la veuve et de l'orphelin, maquisards de la forêt de Sherwood (il me semble, qu'il y a quelques années, j'ai entr'aperçu un film où l'un des héros positifs, compagnon de Robin, était noir, concession niaise au politiquement correct).
Le bondissant Errol Flynn parlait haut et clair, il y avait ce qui nous semblait être l'esprit de la Joyeuse Angleterre qui dura au moins jusqu'à Tom Jones et qui fut enseveli par l'épouvantable révolution industrielle et l'ennuyeuse Reine Victoria.Robin, Frère Tuck, Petit-Jean et lady Marianne (en plus, c'est Olivia de Havilland !) étaient tout à fait ce qu'un esprit ardent et un coeur pur pensaient que pouvaient être de bons compagnons et une haute dame digne d'amour, le shérif de Nottingham et le prince Jean étaient aussi crapoteux et immondes que l'histoire exigeait qu'ils fussent…
Et puisque vous dites, Vincentp, que ça tient encore bien le coup…
Ma mère, dont le film préféré est Autant en emporte le vent me dit : "et quand on pense qu'elle jouait une jeune femme mourante dans ce film de 1939! ".
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