Comédie musicale réalisée par Lloyd Bacon, sortie en salle le 31 mars 1934, produite par le studio Warner, publiée aujourd'hui en dvd dans la collection "Forbidden Hollywood". L'intérêt majeur de ce film vient du fait qu'il est réalisé juste avant l'instauration du code Hays (1 juillet 1934) qui établit un code de censure moral. Et de fait, la liberté de ton qui parcourt Wonder bar surprend : propos grivois, évocation explicite des relations extra-conjugales, et de l'objet des rencontres dans un lieu de détente et de divertissement public, ou l'alcool coule à flots.

Très belle photographie en noir et blanc de Sol Polito, et réalisation impeccable de Bacon (cinéaste sans doute sous-estimé). Wonder bar contient une des chorégraphies anthologiques -d'une douzaine de minutes- de Busby Berkeley (en charge des numéros musicaux du film) : "don't say goonight". Les personnages sortent de leur cadre d'évolution initial pour produire des figures géométriques de toute beauté. Une oeuvre remarquable, surprenante, témoignage de la créativité du cinéma hollywoodien au cours des années 1930.

“The film combines 20th century elements (Art Deco styling, jazz and tango music, liberated sexual mores, and a non-moralizing narrative resolution) with modes of popular entertainment more associated with the 19th century (vaudeville, Yiddish “tummler” tradition, waltz music, and black-face performance). Wonder Bar is both modern, even socially progressive, in ways that provide a frisson of pleasure for its audacity.” – David Boxwell, Senses of Cinema