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Sujet : Une femme sous influence..


De Nadine Mouk, le 22 juin 2016 à 00:29
Note du film : 5/6

Comment vous parler de ce film sans dire trop de bêtises ? D'abord, j'ai adoré ! Primo, par la réalisation de Erick Zonca dont je ne connaissais que le légendaire La vie rêvée des anges. Une réalisation à la Thelma et Louise avec un arrière goût des films de John Cassavetes dans les années soixante dix. ô joie : Je viens poser ma contribution sur ce noble forum et qu'apprends-je ? John Cassavetes est de la fête ! Jusque là, j'ai bon, aurait dit Coluche. Mais tout ça c'est de la technique comme seul un vincentp (entre autres) saurait en parler . Moi, je ne sais pas. Je ressens mais ne sait pas dire . Il faut bien stipuler, s'il en était besoin, que nous ne sommes pas ici chez André Berthomieu ou Jean Boyer. Avec Bourvil ou Fernandel . C'est un cinéma comme j'en vois peu souvent mais que j'apprécie énormément. Donc un film avec, outre cette mise en scène habile et royale, cette actrice que je découvre et qui me fascine littéralement : Tilda Swinton. Phénoménale, extravagante, époustouflante ! Elle n'est pas sans me rappeler Susan Sarandon, la Louise du célèbre duo. Cette femme est magistrale !

Pas vraiment belle même si sensuelle mais borderline à mort, au bord du précipice chaque seconde de son existence, qui, par ailleurs, compte pour une vie entière ! Une femme animale avec ses failles qui hurlent ! Ca sent le Bourbon pas cher, le psy, la névrose et le fric qui part avec ! Elle ferait pitié si elle avait pris ce chemin là… Mais la ville est son divan ! Quelle présence ! Quel charisme ! Et elle mène cet espèce de …. Mais quoi, au fait ? C'est un thriller ? Un Road-Movie ? Une comédie déjantée ? Un film d'aventures ? Un réquisitoire contre les alcooliques ? Le scénario, d'apparence un peu lourd et classique, est en fait beaucoup plus énergique qu'il n'y parait au premier abord. Et, via cette femme toujours dans un état alcoolisé limite, cette Femme sous influence donc, il va nous transporter crescendo dans un thriller en expectative avant qu'il ne soit totalement englouti dans un drame pas si noir que ça. Mais en passant par des instants de tendresse refoulée absolument renversants ! En celà, le très jeune Aidan Gould est là et bien là pour faire avancer le truc. Je ne sais pas ce qu'il est devenu ce petit bonhomme mais il est à parier que si les petits cochons ne le mangent pas et s'il ne va pas trop souvent au catéchisme, on en reparlera …

Ils portent ce film profondément humain à eux deux d'un bout à l'autre de cette cavale que cette kidnappeuse improvisée pensait tellement facile au début alors que rien ne se passe comme prévu. Une scène dans le désert merveilleusement filmé ( je transpirais avec cette exceptionnelle femme illuminée ! ) nous laisse pantois devant tant de beauté. Ce que la poussière peut avoir de talent par instants ! Surtout quand notre tendre aliénée parle comme elle peut à un enfant, exercice qu'elle entr'aperçoit sous un soleil fulgurant. Et cette cavale est ponctuée de petits moments thaumaturgiques, si fugitifs mais tellement enchanteurs. Une cavale qui prendra une drôle de fin au Mexique .

Et, le parfait n'étant pas de ce monde, c'est là que va s'étioler l'envoûtement. Pire, la magie du film va suivre . Les mexicains excités, ils vont bien avec Al Pacino dans la formidable Impasse . Ca gueule, ça crache, ça flingue, on est dans le ton du film . Ici, ça casse le truc ! Là, on sent vraiment un metteur en scène qui perd le contrôle, qui en rajoute à tout va et une actrice qui ne le sent plus trop . Les apparts crades et glauques, tagués, qui dégoulinent la dérive de leurs habitants enfouraillés comme des porte-avions. Il faut que celà cesse, vite, vite ! Le soleil du désert est loin, trop loin, et l'accent mexicain , hurleur pour la circonstance fait peur … Et il nous tarde que cet épisode criard, cette conclusion hasardeuse se termine au plus vite pour que l'on reste sur notre joie première . Ce qui se fait, mais in-extrémis ! Dans une nuit bruyante, sur une autoroute dont le raffut exacerbe la peur que nous avons de connaitre le pire pour elle et lui . Un générique viendra très inopinément nous délivrer. Je pense avoir vu un immense film . Je vous l'ai peut-être maladroitement décrit, mais je m'en vais me procurer le DVD au plus vite pour le revoir encore !


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