Première collaboration de Bourvil avec Gilles Grangier (il y en aura d'autres plus convaincantes), ce film ne laisse aucun souvenir notable. Les tous premiers pas de Bourvil, même quelques peu niais comme Pas si bête ou encore Le cœur sur la main et d'autres, peuvent nous restituer quelques moments penauds et tendres de la part de l'acteur. Mais ici, avec un scénario alambiqué, des comédiens qui surjouent pour rattraper le truc, aucun regret de voir le mot "Fin" apparaître.

J'en veux beaucoup à Suzy Delair,qui fêtera son centenaire l'année prochaine et qui venait de briller devant Pierre Fresnay dans L'assassin habite au 21 et par deux fois avec Jouvet dans Copie conforme et Quai des orfèvres de venir gâcher ses cartes dans ce film vraiment sans intérêt. Elle joue sa partition avec l'aplomb qu'on lui connait mais en dilapidant son talent. Vous me direz que plus tard avec Atoll K, elle fera fait pire. Alors bien sûr, nous attendons la ritournelle fameuse La rumba du pinceau et même là nous sommes déçus. Elle arrive en "Off" avec très peu de plans sur le visage du chanteur. Et puis je ne sais pas qui a conseillé Bourvil sur sa coiffure mais ça n'arrange rien au maigre office qu'il nous inflige. Je ne jette pas ce film par la fenêtre (facile, d'accord) mais inutile de palabrer plus longtemps. Ce n'est pas du Bourvil dont on se souviendra. Par contre il reprendra le pinceau pour La grande vadrouille et là, c'est une toute autre Rumba !