Un scénario à la limite du vraisemblable ou du compréhensible, sans être ridicule, mettant aux prises des individus désaxés. Sur la durée, cette caractéristique crée une oeuvre singulière, originale et forte. La mise en scène de Michael Curtiz est celle d'un très grand cinéaste. Plans d'inspiration expressionniste de toute beauté (noir et blanc, ombres et lumières, angles de prises de vue), gestion parfaite des déplacements de personnages dans des décors inquiétants (pièces sombres zébrées de lumières vives), acteurs impeccablement dirigés…

Un regard d'auteur assez caustique également vis à vis du modèle de vie nord-américain, typique chez Michael Curtiz (Pour elle un seul homme, Mildred Pierce,…). The unsuspected (1947) est une oeuvre superbe, oubliée à tort – on ne sait pourquoi-, et destinée aux cinéphiles, tout particulièrement à ceux qui ont apprécié Casablanca… Les années 1940 regorgent de pépites réalisées par le natif de Budapest, né en 1886 sous le nom de Manó Kertész Kaminer. Edition dvd de très bonne qualité (image et son) pour The unsuspected.