Que se passe-t-il donc dans le cinéma français ? D'abord, avouons-le, le cru des films français n'a jamais été aussi mauvais que l'année passée. Alors que triomphe aux Césars un film vidéo comme meilleur film de cinéma, meilleur réalisateur, meilleur scénario, ce projet a été refusé par tous les diffuseurs, refusé par l'avance sur recette. Les réalisateurs français de 3, 4ème films (ou plus) font des films dignes de mauvais téléfilms (Leconte, Anne Fontaine, etc). Les jeunes, eux, rêvent de cinéma américain mais font des caricatures honteuses (Convoyeur, Saint Ange, etc).
Voilà que la nouvelle année se présente sous des auspices ("hospices" !) toujours aussi déplorables. Les petites amies des réalisateurs très établis obtiennent l'avance sur recette à l'unanimité alors que le script est d'une nullité absolue et reconnue. En contre-partie, le projet de premier long d'un scénariste de talent comme Jacques Fieschi ne passe même pas le premier écrémage de l'avance, censée servir à rejeter les scénarios considérés comme illisibles ou d'une nullité absolue (qu'on aime ou non, on ne peut pas dire que Fieschi ne sache pas écrire !).
Pire, voilà la pratique s'institutionnalisant de producteurs de films indépendants (je pense notamment à un ami d'Humbert Balsan récemment suicidé) qui osent faire un film pour lequel les techniciens sont payés à -50% du tarif syndical afin de payer la star féminine un million de dollars (ça fait bien de demander d'être payée en dollar quand on est une « star » française). Pire encore, l'agent de la comédienne tente de convaincre les autres indépendants potentiels d'en faire autant. Sympa le respect des techniciens qui triment! Ça promet !
Dumbledore