Formation Issu d'une vieille famille du Middle West aux origines hollandaises, Joseph Losey grandit dans une atmosphère puritaine et cultivée. Il s'engage d'abord dans des études de médecine qu'il abandonne en 1930. Dès 1926, il s'inscrit dans le groupe théâtral des Darmouth Players. En 1933, il signe sa première mise en scène avec "Ol'Boy" d'Albert Bein. En 1936, il participe à la création du très avant-gardiste Living Newspaper. En proie à une activité intense, Losey est tour à tour journaliste free-lance, critique littéraire et théâtral, régisseur de scène. En 1938, il réalise pour la Rockfeller Foundation soixante documentaires tirés d'archives cinématographiques. En 1939, son film de marionnettes, Pete Roleum and his cousins, tourné pour la foire mondiale de New York, lui ouvre une carrière dans les courts-métrages publicitaires. Carrière au cinéma Joseph Losey tourne son premier long métrage en 1948 : Le Garçon aux cheveux verts, une fable antiraciste. Puis il signe The Lawless (1950) qui décrit la relation entre un journaliste vieillissant et une jeune institutrice sur fond de lynchage raciste à la frontière mexicaine. The Prowler (1951), un autre film criminel, fixe enfin son langage technique et sa manière de traiter les personnages. Car s'il n'est pas encore maître du sujet de ses films, Losey se les approprie par la matière des images et un style d'interprétation propres à mettre en lumière la vulnérabilité de l'individu face au monde qui l'entoure. Après le remake de M le Maudit de Fritz Lang, sous le même titre, Losey, soupçonné de sympathie pro-communiste par la commission des activités anti-américaines, s'exile en Grande-Bretagne. Après quelques films tournés sous un pseudonyme (The Sleeping Tiger, 1954 ; The Intimate Stranger, 1956 ; Gypsy, 1957), Losey réalise le thriller Blind Date (1959), sur un scénario de Ben Barzman, avec Stanley Baker, Hardy Kruger et Micheline Presle. Il descend encore dans le registre noir avec Les Criminels (1960) où les tourments de l'âme résonnent du fond des prisons. Il est obsessionnel avec Les Damnés (1961), qui racontent comment un savant croit sauver des enfants irradiés de la corruption extérieure en les séquestrant. Rien ne vaut le lyrisme d'Eva (1962), tiré du roman de James Hadley Chase : la beauté glacée de Venise en hiver devient l'éternel point de brisure d'un couple dominé par la cruauté de Jeanne Moreau et la déchéance de Stanley Baker. Pour l'exemple (1964) dénonce l'horreur de la guerre. Les scénarios de Harold Pinter sonnent l'âge d'or du cinéma de Losey. Ainsi The Servant (1963), avec Dirk Bogarde et James Fox, raconte l'inversion machiavélique des rapports de domination entre un maître et son valet. Même sens psychologique poussé à l'extrême avec Accident (1967) et Le Messager (1970). Après Cérémonie secrète (1968) avec Elizabeth Taylor, Mia Farrow et Robert Mitchum, puis Boom (1968), mélodrames troubles, Losey tourne en France. Si Maison de poupée (1972), d'après la pièce d'August Strindberg, est honorable, l'opéra filmé Don Giovanni (1978) est une des premières réussites du genre. Pour l'histoire très kafkaienne de Monsieur Klein (1975), joué par Alain Delon, Losey crée une tragédie en langue française centrée sur la quête de l'identité. La même année, c'est Yves Montand qu'il dirige dans les Routes du Sud ou la nostalgie des vaincus de la guerre d'Espagne. Joseph Losey meurt juste après le tournage de Steaming, en 1984. Autres activités Sur les planches, Losey met en scène "Galileo Galilei" (1946) de Bertolt Brecht. (source : Bifi) |
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