La vedette du film est la mise en scène de Joseph Losey, qui crée un climat glaçant, dérangeant, avec l'emploi d'une musique de fin de monde. On pense énormément à Monsieur Klein. Une excellente surprise, pour ma part. L'assassinat de Trotsky est sans doute un film un peu difficile d'accès, mais à voir. Les thèmes psychologiques et politiques sont bien traités. Delon (remarquable) tient une nouvelle fois la vedette dans le rôle d'un solitaire marginal (Le samouraï, Le professeur).

Un film effectivement méconnu, mais qui vient de connaître une deuxième carrière grâce aux collections en kiosque d'Alain Delon et de Romy Schneider.

On aurait pu s'attendre à mieux pour un sujet aussi ambitieux. Vu les trop longues scènes d'introduction, peu explicites, on entre péniblement dans ce film pas assez informatif. Certes, on se consolera avec la prestation appliquée et convaincante de Richard Burton en Trotsky, plus que pour l'utilisation un peu décevante du duo Romy Schneider/Alain Delon dans ce cas. Pire encore pour Jean Desailly, quasi cantonné à un rôle de figurant.

La piètre qualité d'image, la réalisation brouillonne de Joseph Losey et la reconstitution hasardeuse de Mexico en 1940 (notamment dans une scène où de dialogue entre Delon et Michael Forest, où l'on remarque clairement la circulation routière de l'époque où fut tourné le film, 1972!), ne laissent donc pas de souvenir cinématographiquement impérissable. Sauf peut-être, pour la dernière partie assez poignante, où Trotsky se fait lâchement assassiner…