Le Solitaire de Fort Humboldt, réalisé en 1975, était un projet passionnant sur le papier: le scénario, rédigé par l'inventif Alistair MacLean transposait dans le cadre du western un récit à la Agatha Christie mélangeant Dix petits nègres et Le crime de l'Orient-Express.

Deakin (Charles Bronson) est en apparence un tricheur qui se fait prendre sur le fait et emmener dans un train de soldats qui doit se rendre à Fort Humboldt, pour y renforcer une garnison décimée par une épidémie de choléra. Mais les passagers du train sont curieusement éliminés les uns après les autres.

Le tout réalisé par Tom Gries, interprété par Charles Bronson, devenu superstar à 53 ans après le triomphe de Un justicier dans la ville, et une pléiade de seconds rôles pittoresques.

De fait, le film se pare de qualités qui rendent son visionnage agréable et expliquent sa bonne côte auprès de certains cinéphiles. Le mélange de polar et de western est bien exploité par le scénario. L'ambiance du film, qui alterne scènes dans le train et paysages enneigés, est assez marquante. Les scènes d'action, notamment une superbe bagarre sur le toit d'un train, sont parfaitement dirigées par l'expérimenté Yakima Canutt. L'ensemble est parfaitement accompagné par une partition mémorable due au grand Jerry Goldsmith.

Mais aussi agréable soit-il, Le Solitaire de Fort Humboldt n'est pas à la hauteur de son formidable potentiel. La faute en incombe à un casting et à une réalisation bien trop pépères. L'ensemble manque de jeunesse aussi bien dans une interprétation uniquement composée de vétérans (même lorsque les Indiens apparaissent à l'écran) que dans une réalisation qui manque de punch. Tom Gries a visiblement voulu renouer avec style à l'ancienne des John Ford et Anthony Mann mais ce n'était sans doute pas l'approche à avoir avec un scénario qui constitue à la fois un western ET un thriller. Le film est certes plaisant mais n'arrive pas à entretenir le suspens espéré. Et malgré la présence d'un chef-opérateur de talent, Lucien Ballard, on a trop souvent l'impression de visionner une vieille série télé.

Dans le rôle d'un faux bandit vrai agent secret Charles Bronson assure le strict minimum. Il est crédible en voyou; beaucoup moins en James Bond perspicace. Il faut dire à sa décharge que les personnages sont à peine esquissés…

Le Solitaire de Fort Humboldt est un film original et plaisant mais loin d'être aussi palpitant que prévu.

Quand les aigles attaquent reste décidément la meilleure adaptation à l'écran d'un roman de Alistair MacLean grâce au souffle épique qui fait défaut à ce Solitaire de Fort Humboldt.

car ce n'est vraiment pas le pire de cet époque là!Plutôt une bonne cuvée!

Pas terrible, comme défense d'un film qu'il est selon vous "vain de critiquer". On peut espérer des arguments plus développés.