Accueil
Voici les derniers messages de ce forum :

Bienvenue chez les chscotichs !


De vincentp, le 13 septembre 2022 à 22:10
Note du film : 5/6

Beau film, très original, daté de 1983. Une écriture cinématographique, type téléfilm, mais de qualité. La simplicité du style suffit. Les personnages sont tous surprenants. Très belle photo de Chris Menges (Oscar de la spécialité pour La déchirure en 1984 et Mission en 1986), et une musique de Mark Knopfler. On retrouve Local Hero à la 37° place du classement BFI déjà évoqué, à la 51° place du classement Time Out, à la 9° place du classement Empire.


Répondre

De DelaNuit, le 24 août 2016 à 14:45
Note du film : 5/6

Local Hero fait partie de ce cinéma britannique à la fois poétique, léger et décalé porteur d’une approche rafraichissante et pourtant pleine de sens. L’argument réside dans le projet d’une multinationale américaine d’implanter un complexe pétrolier sur l’emplacement d’un paisible petit port de pêche du nord de l’Ecosse. Un jeune loup dynamique, flanqué d’un acolyte britannique, est envoyé sur place pour négocier avec les habitants l’achat de leur lieu de vie. Dans ce village du bout du monde, le « golden boy » et son collègue vont se laisser gagner par l’atmosphère du lieu, l’authenticité de ses habitants, retrouver le contact avec la nature… et finalement se détacher des intérêts financiers qui les ont amenés jusque-là. Evidemment, vu ainsi, tout cela est très convenu et cliché (même si ça l’était sans doute moins en 1982 quand le film a été tourné).

Mais tout le sel (marin) du scénario est d’ajouter des ingrédients surprenants pour relever la sauce. En premier lieu, le grand directeur de la compagnie américaine (alias Burt Lancaster toujours aussi imposant et charismatique) est un passionné des étoiles. Il demande à l’envoyé de sa firme – interloqué par sa démarche – de lui rendre compte régulièrement des mouvements célestes qu’il remarquera dans le ciel nocturne de l’Ecosse… et particulièrement du côté de la constellation de la Vierge (ce qui en dit long sur son ras-le-bol des compromissions du monde matérialiste sur lequel il règne). A l’opposé, les habitants du village, que l’on pourrait croire attachés à leur patrimoine et à leur qualité de vie, ne rêvent pour la plupart que de plumer ces américains orgueilleux pour s’enrichir au maximum et quitter leur quotidien trop morne en bradant leur village contre des dollars susceptibles de leur offrir ailleurs tout le confort et les bénéfices de la modernité !

L’histoire avance tranquillement, les grosses ficelles du scénario n’empêchent nullement d’apprécier la beauté de cette côte écossaise battue des vents et des courants, qui y déposent tant de curiosités ayant parcouru les océans du globe. On finit par se prendre au jeu de la lenteur et de l’ironie constante du film… et on goûte le surréalisme de cette cabine téléphonique rouge du bout du monde surplombant l’océan, où le golden boy américain tente de décrire à son boss resté là-bas la splendeur d’une pluie de comètes ou d’une aurore boréale dont les franges irisées de couleurs changeantes baignent l’horizon.

Aux frontières de cette Nature méprisée des citadins et ignorée dans la compétition économique, on peut être tenté de renouer avec l’essentiel, et même de rendre du sens aux anciens mythes dont notre culture est issue. En effet, il est clair que l’ascension vers le bureau du PDG Burt Lancaster, situé au sommet de sa tour de verre, par un escalier de lumière, et dont le plafond s’escamote pour révéler une carte du ciel aux mille constellations, a tout d’une escalade vers l’Olympe pour y rencontrer Jupiter en personne. Son envoyé, moderne Hermès, va retrouver avec émerveillement l’écharpe céleste irisée d’Iris, l’autre messagère de l’Olympe, et tenter de saisir celle-ci pour renouer avec des aspirations profondes et oubliées, tandis que son acolyte anglais s’esquive pour batifoler dans les vagues avec une sirène du cru.

A la fin, Lancaster auréolé de lumière surgit du ciel dans son hélicoptère tel un « deus ex machina » pour descendre fouler le sable et l’eau régénérateurs et renouer au fond d’une simple cabane de bois avec son Neptune de « frère », son alter-égo local. On se prend alors à rêver que les hommes délaissent la course au profit qui détruit notre monde actuel pour retrouver le sens, l’équilibre et l’harmonie perdus… En attendant que cela arrive un jour, ou simplement pour se changer les idées, on peut aussi aller se promener sur les quais de Pennan, le village écossais où la plupart des scènes du film ont été tournées : dépaysement assuré.


Répondre

Installez Firefox
Accueil - Version bas débit

Page générée en 0.0021 s. - 6 requêtes effectuées

Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter