Un scénario indigent, les scénaristes de cette histoire sont de sacrés branquignoles. Dommage.
Certes, certes, je n'en disconviens pas. N'empêche qu'en parcourant distraitement, il y a quelques jours, les programmes télévisés, j'ai découvert que Montagne rouge passait sur la chaîne exotique Paramount. Dans mon souvenir, le film s'appelait Montagnes rouges (au pluriel, et je trouve que le titre ainsi écrit aurait été bien meilleur que dans son triste singulier), mais j'ai voulu vérifier qu'il s'agissait bien là de ce dont j'avais conservé mémoire, les images qui m'avaient impressionné d'un des protagonistes caché, pour échapper à ses ennemis, dans une sombre caverne qu'il ne peut quitter parce qu'il s'est affreusement fracturé la jambe et que la gangrène gazeuse menace.
Au cours d'un récit un peu ennuyeux et très classiquement conduit, j'ai guetté le moment où Lane Waldron (Arthur Kennedy), Sudiste du Missouri qui, aux derniers temps de la guerre de Sécession, a déposé les armes alors que le sort du conflit est encore un tout petit peu incertain allait s'esquinter la jambe. Et hop ! On ne saurait se rendre compte quelle a été la vigueur de mon plaisir lorsque ce pauvre garçon, pendant une bagarre avec Brett Sherwood (Alan Ladd), autre Sudiste, mais lui de Georgie et encore combattant confédéré, s'est coincé le tibia entre deux rochers ! Merveilles de la mémoire ! Le petit garçon de sept ans rejoignait la vieille chose dix fois plus âgée…Cette émotion énoncée, que penser du film de William Dieterle, qui semble avoir été un réalisateur honnête, dépourvu de brio et de talent, mais dont jusqu'à la re-vision du film j'ignorais jusqu'au nom ? Peu de choses, à vrai dire. Et ceci bien que l'histoire soit un peu plus originale que de coutume, au milieu des gros contingents de films de série que les États-Unis nous envoyaient, par la grâce des scélérats accords Blum/Byrnes au début des années 50. Ça se passe dans l'État du Colorado, qui présente l'avantage d'offrir des paysages sauvages et pittoresques à base de grès rouge. À la fin de la guerre de Sécession, le Sud a essayé de desserrer l'étreinte du Nord en allant rallier les tribus indiennes de l'Ouest pour essayer dans une tentative désespérée de faire diversion. Mais dans ces terres encore sauvages, des canailles comme le général Quantrill (John Ireland) essayent de jouer leur propre jeu et ravagent les contrées.
Mettons donc en présence deux Sudistes, Waldron et Sherwood, l'un renégat, l'autre encore plein d'idéal, une jolie fille Nordiste, Chris (Lizabeth Scott) et Quantrill, la canaille. Greffons là-dessus la découverte d'une prolifique mine d'or, qui attise toutes les convoitises. Mixons le tout et ajoutons, pour la bonne bouche, de féroces Indiens qui scalpent à qui mieux mieux ceux qui leur tombent sous la main, des chevauchées viriles et de bien beaux paysages : nous avons là la grammaire traditionnelle de ce qui me faisait rêver lorsque j'avais 7 ans.Et qui me semble aujourd'hui plutôt ridicule.
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