En solitaire aurait pu être LE grand film français sur la voile.

Le début est des plus prometteurs. Les prises de vue des "bateaux" et des "mers déchaînées" sont superbes. Et Cluzet est très crédible dans le rôle d'un vieux loup de mer.

Hélas le scénario ne tient pas la distance. L'irruption d'un clandestin à bord du voilier fait effectivement dériver le film faire un humanisme facile et déjà vu. Le spectateur était venu voir une course en solitaire, comme le précise bien le titre de l'œuvre, pas un ersatz de Welcome. D'autres clichés peuvent irriter, ainsi la relation difficile entre une petite fille et sa belle-mère.

Les amoureux de la mer regarderont tout de même se film sans s'ennuyer, grâce aux qualités susvisées et à un rythme alerte.

Il se peut que les amateurs de bateaux et de mers déchaînées aient apprécié ce film dont j'avais entendu quelque bien, qui présente la course autour du monde du Vendée globe en essayant de la romancer un peu. Mais ce qui est supportable, et même quelquefois intéressant dans les courtes séquences de l'émission télévisée Thalassa laisse rapidement place à un ennui irrémissible.

On a vu beaucoup mieux en matière de documentaire ; et, pour présenter un passager clandestin intempestif, on n'a jamais fait mieux que On a marché sur la lune, d'autant que, dans ce volume de l'immortel Tintin, on en a deux pour le prix d'un, les Dupont et Dupond.

La fin du film est particulièrement grotesque : Yann Kermadec (François Cluzet), qui a gagné la course, mais en transportant, donc, à son corps défendant, un passager (clandestin), Mano (Samy Seghir) se disqualifie lui-même en ne franchissant pas la ligne d'arrivée officielle. Il est naturellement acclamé par la foule rassemblée pour applaudir sa victoire. Un délinquant sans-papier de plus.

Film pour bobos…