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Poème visuel et historique...


De vincentp, le 24 octobre 2020 à 16:48
Note du film : Chef-d'Oeuvre


La rivière Fuefuki est réalisé en 1960 par Keisuke Kinoshita à partir d'un roman de Shichiro Fukazawa connu pour sa nouvelle La ballade de Narayama et pour avoir attisé avec une autre nouvelle la colère de l'extrême droite japonaise. Ce présent long-métrage, produit par le studio Shochiku, comporte la particularité d'intégrer des inserts de couleur à intervalles réguliers sur une ou plusieurs parties de l'image en noir et blanc. Kinoshita utilise une grande variété de plans, notamment des arrêts sur image pour signifier des points dramatiques. L'écriture cinématographique reste classique, et est conforme aux canons de l'époque. Les images de Hiroyuki Kusuda, chef opérateur attitré de Kinoshita, dans un japon médiéval reconstitué de façon crédible, sont de qualité, et font la part belle à la nature (rivière, champs, montagnes). La musique, simple et efficace, est l'œuvre de Chuji Kinoshita, auteur de 237 compositions cinématographiques sur 45 ans.

Le récit traite des guerres médiévales entre provinces japonaises, datées de 1490 à 1600. Kinoshita met l'accent sur le danger des civilisations ou systèmes sociaux basés sur une rhétorique guerrière, sans projet collectif et organisation raisonnée, et traite le sujet de façon moderne et dynamique, à la hauteur de paysans pris dans les errements du système. Lieu des conflits, une région paisible traversée par un cours d'eau majestueux et tranquille. La terre, les champs, sont montrés non sous le jour d'une dure labeur, mais comme un cadre édénique, caressé par le vent, arrosé par une pluie contenue, ne demandant qu'à être exploité de façon rationnelle. La rivière Fuefuki n'est pas souvent cité parmi les réussites majeures du cinéma japonais, pourtant c'est bien le cas. Aucun défaut, un propos et une forme très élaborés et d'envergure pour une oeuvre qui nécessite simplement un certain investissement du spectateur contemporain.


The Fuefuki River was made in 1960 by Keisuke Kinoshita from a novel by Shichiro Fukazawa known for his short story The ballad of Narayama and for fanning with another news the anger of the Japanese far right. This feature film, produced by the studio Shochiku, features the distinction of incorporating color inserts at regular intervals on one or more parts of the black and white image. Kinoshita uses a wide variety of shots, including stop-to-image to signify dramatic points. Film writing remains classical, and conforms to the canons of the time. The images of Hiroyuki Kusuda, Kinoshita's chief operator, in a crediblely reconstructed medieval Japan, are of high quality, and give pride of place to nature (river, fields, mountains). The music, simple and effective, is the work of Chuji Kinoshita, author of 237 cinematic compositions over 45 years.

The story deals with the medieval wars between Japanese provinces, dated 1490 to 1600. Kinoshita emphasizes the danger of civilizations or social systems based on warlike rhetoric, without collective project and reasoned organization, and treats the subject in a modern and dynamic way, at the height of peasants caught up in the errors of the system. Place of conflict, a peaceful region crossed by a majestic and tranquil stream. The earth, the fields, are shown not in the light of hard work, but as an edenic frame, caressed by the wind, watered by a contained rain, asking only to be exploited rationally. The Fuefuki River is not often cited as one of the major achievements of Japanese cinema, yet it is. No defects, a very elaborate and far-reaching purpose and purpose for a work that simply requires a certain investment from the contemporary viewer.


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De Arca1943, le 14 avril 2008 à 22:01
Note du film : 5/6

…fort intriguant, à la fois traditionnel – pour tout l'esprit bouddhiste dont il est imprégné, chants et prières inclus – et avant-gardiste par ses choix audacieux, et en particulier le choix très audacieux de peindre de grandes appliques de couleurs vives pétantes sur du glorieux noir et blanc ! Jidai-geki à la rigueur, mais où les combats sont délibérément élidés, ce film est situé à la même époque des guerres civiles que dans Ran et court sur (au moins) quatre générations d'une famille de paysans qui va finir décimée dans les combats. Un film tout à fait à part – il m'a fallu un certain temps pour m'habituer les yeux – et d'une profonde originalité. J'y ai aussi reconnu la grande Shima Iwashita dans un de ses tout premiers rôles.


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